- LES AVENTURES DE GISELE FRONCHIAR -
Gisèle est une jeune femme bien de son temps et bien installée dans son époque. Qui est aussi la notre.
Curieuse de nature, poussant parfois son désir de connaissance au-delà du raisonnable, Gisèle s'instruit.
Gisèle pourrait se contenter de s'instruire avec des puits de connaissances comme Gala ou encore Closer.
Non ! Gisèle Fronchiar veut approfondir sa culture. Ses sens s'éveillent au moindre questionnement.
Paris-Match ou France-Dimanche, malgré leurs enseignements, ne suffisent pas à son désir de culture.
Gisèle, frustrée par le superficiel des médias culturels du moment se détourne de ces monuments...
Ce qui interroge surtout Gisèle Fronchiar, c'est cette pensée qui vient l'assaillir tous les matins au cabinet.
Où va donc ce magnifique étron, délicatement odorant, long et d'une seule pièce que Gisèle vient de pondre ?
C'est cette question récurrente qui anime la soif de savoir de notre amie si désireuse de s'instruire. Studieuse.
Aussi, ce matin de novembre, poussée par cet insatiable besoin de connaissance, Gisèle développe un concept.
Elle va "marquer" sa création ! Oui ! Elle va l'envelopper préalablement dans un sachet de plastique recyclable.
Gisèle Fronchiar, en citoyenne responsable, interpellée par l'écologie, utilise des matériaux à durées limitées.
Gisèle se fend donc de sa création dans un petit sachet étanche dans lequel elle rajoute une étiquette en plastoc.
Une de ces étiquettes qui servent à marquer les portes clefs. Gisèle referme soigneusement le sachet étanche.
Sur la petite étiquette, on peut lire : "Gisèle Fronchiar - Création privée". Gisèle y a inscrit la date et son adresse.
Dès que Gisèle a balancé l'objet de son expérience dans la cuvette, qu'elle a tiré la chasse, elle file à toute vitesse.
En bas de l'immeuble, à la cave, dans le couloir du parking souterrain, il y a le regard. Couvercle en fonte des égouts.
Gisèle soulève le couvercle en fonte du regard et voit passer, émerveillée, son petit sachet avec l'étiquette lisible.
Quelle n'est pas la joie de notre amie qui prend sa mobylette bleue pour descendre la rue jusqu'au regard suivant.
Là, les passants étonnés, regardent la jeune femme, armée de sa lampe frontale, qui soulève la plaque en fonte.
Ravie par la vision de son petit sachet qui flotte délicatement dans une bouillie brunâtre, Gisèle est enchantée.
Elle laisse tomber le couvercle en fonte, remonte sur sa mobylette, s'élance jusqu'au centre de traitement des eaux.
Là, debout sur la passerelle, elle regarde tourner cette boue brunâtre agitée par des hélices mécaniques. Puanteur.
Frissonnant de plaisir, Gisèle Fronchiar voit arriver du tuyau sa petite création. Pas de doute. Il y a l'étiquette fluo.
Gisèle Fronchiar sait maintenant ce qu'il advient des belles crottes qu'elle dépose chaque matin si délicatement.
A présent, tous les matins, lorsque Gisèle entendra le "Plop" de la crotte qui tombe dans l'eau, elle sera rassurée.
Quelle n'est pas joie de trouver dans sa boîte aux lettres une enveloppe contenant la petite étiquette en plastoc.
Cette petite étiquette personnalisée à son nom qu'un employé de la voirie lui a délicatement renvoyé avec ce mot :
< Chère Gisèle. J'ai retrouvé un bout de votre porte clefs que je vous retourne par la présente à votre adresse ! >.
Gisèle ne sent pas de joie. Pleine de reconnaissance elle récidive avec une étiquette où elle a écrit : < Merci ! >...
Maître Julien - (Qui n'aime pas trop les histoires merdiques qui font chier) -