Tout comme ma délicieuse compagne, je n'aime pas particulièrement la conduite automobile.
Pour moi, la voiture n'est pas le prolongement d'une masculinité, d'une virilité ou d'une sexualité.
La voiture est un accessoire. J'apprécie les accessoires luxueux. Je privilégie donc les grosses berlines allemandes.
Je déteste passer les vitesses. Je roule donc toujours en mode "automatique" puisque je peux choisir mon option.
C'est très pratique de n'avoir pas à manipuler un levier de vitesse. Rien ne m'est plus désagréable. Je roule mieux.
J'aime à rouler doucement. Rien ne m'est plus agréable que d'évoluer en pouvant profiter de mon environnement.
Souvent, un coup de klaxon ou encore ma compagne, m'avertissent que je suis en dessous de la limite autorisée.
C'est pour ça que je ne roule jamais sur autoroute. Il faut monter jusqu'à 110 km/h. On ne profite plus. Faut rouler.
Certes, comme le précise mon garagiste, un V6 d'une puissance de 360 chevaux, se doit d'être "décrasser".
Je rechigne à avoir de ces accélérations fulgurantes de 0 à 100 km/h en 4 secondes. Rien n'est plus déplaisant.
Moi qui roule comme le plus parfait des gentleman écossais, je me plais à rester dans le cadre de mes penchants.
Comme ma compagne a une certaine appréhension pour piloter mon "porte avion", je dois parfois me résigner.
Tout cela est toutefois fort pratique pour nos promenades sur les petites routes départementales de la région.
Je peux rouler à très basse vitesse sans déranger personne. J'apprécie même de suivre un tracteur, tranquille.
Ma compagne, penchée sur sa gauche, nullement incommodée par le levier de vitesse, peut s'adonner à sa passion.
Sa passion qui est aussi la mienne. Une passion que nous partageons tous deux. De longues promenades ludiques.
Lorsque le paysage est beau, qu'il y a quelque chose de remarquable, je l'invite à se redresser pour admirer.
Je lui essuie parfois la commissure des lèvres pour qu'il n'en goutte par sur ses vêtements. De la prudence.
Ce sont des tâches qui en séchant s'enlèvent assez difficilement. Elles nécessitent souvent le pressing.
J'aime l'entendre gémir de plaisir. C'est une musique très agréable. Et nos promenades la ravissent tant.
Parfois, pour lui permettre de reposer ses muscles faciaux, je la saisis tendrement pour qu'elle se redresse.
Déglutissant avec peine, elle me chuchote d'amusantes impressions. J'aime l'entendre partager ses ressentis.
La réciproque n'étant pas possible, lorsque c'est à son tour d'apprécier la promenade, j'arrête la voiture.
Passant du côté passager, reculant le siège au maximum, je peux m'installer confortablement. Et au sol.
Je peux donc déguster ma collation du soir sans être incommodé le moins du monde. C'est nourrissant.
Bien évidemment, le paysage ne défile plus. C'est un forme d'injustice entre les sexes. Une injuste fatalité.
Quand vient l'heure de repartir, pour un second tour ou tout simplement pour la suite je reprends ma place.
La vidange a une importance capitale. Le fond de cuve doit être pratiqué avec un soin minutieux. Rigoureux.
Souvent, lorsque nous rentrons de promenade, ma compagne, blottit contre moi, me dit : << C'était bon ! >>
Je lui promets de refaire une promenade dès que possible. Je précise : << Tu es absolument délicieuse ! >>
Nous nous comprenons à demi mots…
Maître Robert - (Epicurien hédoniste et parfait gentleman écossais)
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