Sciences Fictions -
Gérard Manvussa découvre avec horreur qu'il vient d'être bloqué par Facebook. C'est la cinquième fois en six mois. Il peut lire les commentaires, découvrir les nouvelles publications de ses amis et contacts. Mais il lui est parfaitement impossible de commenter ou de poster. Cela lui est tout simplement interdit. Il doit même subir des écrits moralisateurs de la part de Facebook France.
Facebook l'informe qu'il a mis en ligne des propos douteux qui vont à l'encontre des principes de Facebook. Parce que Facebook a des principes. Si ! Le principe de t'imposer sa publicité de merde, ses jeux pour crétins retardés et ses informations mensongèresères concernant COVID 19. Ce sont les principes de Facebook. Des principes moraux.
Cette fois, chez Gérard, cette sanction disciplinaire digne du régime stalinien des années 40 ne passe plus. Il cherche l'adresse des locaux de Facebook France. C'est 6 rue Ménars, 75 002 Paris. Avec ses potes, dont deux sont bloqués tous les mois 7 jours, ils montent tous les cinq à Paris avec le TGV. Ils trouvent très facilement l'immeuble où exerce Facebook.
Les voilà tous les cinq, cagoulés. A la main, leurs bouts de chambres à air de vélo remplies de sable mouillé. Ils entrent comme un ouragan dans les bureaux. Frappant tout ce qui bouge, ils se mettent à manier leurs matraques. << Tiens, ça c'est pour le blocage de janvier, fils de pute ! >> s'écrie Lucien en tapant comme un cinglé sur l'encravaté en costard couché au sol qui pleurniche comme un gosse.
<< Tiens, ça c'est pour les mensonges COVID 19 que tu imposes au bas des posts, raclure de chiottes va ! >> lance Maurice qui tape comme un dément avec sa chambre à air sur la gueule du type en costume bleu. << Prends ça suceuce de migrants, c'est pour ta censure, salope ! >> hurle Jacky en giflant une pouffe en tailleur noir qui tente de se débattre à genoux sur ses dossiers. Ses bas noirs déjà tous déchirés.
<< Tiens, enfant de salaud, c'est pour les blocages successifs parce que j'ai écris que je n'aimais pas les PUTES de ce gouvernement de SALOPES ! >> crie Phillipe qui cogne comme un fou sur ce type en costume noir qui gît sous son bureau en chialant comme un gamin. Nos cinq compères, laissant leurs punching ball, s'acharnent sur le mobilier, les ordinateurs.
Tous les cinq, en chantant la Marseillaise, pissent contre les murs. Sous l'œil au beurre noir des employés qui n'ont toujours pas compris ce qui leurs arrive. Gérard Manvussa, de sa voix sentencieuse, le pantalon et le slip sur les chevilles, debout sur le bureau, agitant sa grosse bite, précise : << Si vos tendances totalitaires devaient se reproduire, on reviendra ! >>.
Les cinq compères exigent les pièces d'identités de chacun des employés. Ils en font des photocopies recto verso. << Voilà, on sait où vous trouver si vous refaites les cons ! Tout le monde a bien compris ? C'est OK ? >>. Il y a un silence. Lucien, qui a retiré les batteries de tous les téléphones confisqués jette les smartphones sur le canapé de l'accueil.
Les téléphones fixes détruits, nos cinq malfrats s'en vont. Dans l'ascenseur qu'ils ont bloqué entre le premier et le second étage, ils retirent leurs tenues de peintre en bâtiment, leurs gants en caoutchouc et leurs cagoules. C'est donc peinards qu'ils sortent séparément de l'immeuble. Ils se retrouvent à la gare. Au retour, le vieux sac de sport contenant les cagoules, les gants et les tenues de chantier est brûlé.
<< La semaine prochaine, on s'occupe de Google France ! >> lance Gérard Manvussa en levant son verre...
NOTE
Toutes ressemblances avec des faits et des personnages réels seraient pures coïncidences. (Parce que c'est très vilain)
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 3 décembre 2021 à 13:57