Dès l'arrivé du printemps, Gisèle Fronchiar dépose de ravissants pots de fleurs sur le rebord de ses fenêtres.
C'est de toute beauté et cela ne va pas sans lui attirer l'admiration des voisins et des gens de son immeuble.
Hors ne voilà t-il pas qu'un jaloux pisse régulièrement dans les beaux pots de fleurs. Le salaud fait ça de nuit.
Personne ne l'a encore attrapé. Personne n'a réussi à le coincer en flagrant délit d'urination intempestive.
Ce salopard attend l'heure où les dernières lumières s'éteignent pour aller lisbroquer sur les pots rouges.
Ce petit salopiot ne pisse que sur les pots rouges. Jamais sur les bleus. Gisèle ne supporte plus les odeurs.
C'est pestilentiel. Dès qu'elle ouvre sa fenêtre, au petit matin les effluves méphitiques entrent dans la chambre.
Gisèle Fronchiar aimerait beaucoup le tenir ce petit saligaud. Et surtout lui mettre une pince à linge sur le sgueg.
Aussi, afin de chopper le prédateurs des pots rouges, Josiane Frouchiez, l'amie de Gisèle Fronchiar, fait le guet.
Cachée derrière le panneau des pissotières, juste devant la fenêtre de Gisèle, Josiane attend le vilain monsieur.
Ce petit jeu du chat et de la souris dure maintenant depuis plusieurs jours. Malgré la surveillance, aucune proie.
C'est un peu comme si c'était l'homme invisible qui venait soulager sa vessie dans les bégonias jaunes mordorés.
Les choses empirent d'ailleurs. Hier matin, le bougre ne s'est pas contenter d'uriner sur les pots rouges.
Gisèle Fronchiar y a trouvé une crotte. Oui ! Un colombin d'au moins 40 cm de long, joliment recourbé.
<< Tant que ce salaud se contentait de pisser, ça allait encore, mais voilà qu'il dépose ses chiures !>> fait Gisèle.
Cette nuit là, enfin, Josiane surprend le petit homme vert. Sa soucoupe garée en double file, le salopard chie…
Josiane se le choppe par les couilles et se met à l'engueuler comme du poisson pourri. Il est trois heures du matin.
<< Oh ! Tu vas la fermer ta gueule ! >> fait une voix au cinquième étage. << Ta gueule ! >> répond encore une autre.
Rapidement, tout le quartier est en effervescence. Josiane tient le petit extraterrestre fermement. Par le Zob.
Il y a un autre Martien qui sort de la soucoupe en rotant. Et il se met à gueuler : << Mais c'est quoi ce bordel ? >
Gisèle, à peine réveillée, vient à la fenêtre, la tête dans le cul. Elle découvre le spectacle. Le martien tout nu.
Il arrive à s'échapper en tirant avec son pistolet à laser ultra violet vers Josiane qui se retrouve frigorifiée.
Tout le monde regarde s'élever la soucoupe. Stationnaire au dessus de la rue, elle déverse une tonne de caca.
<< Une soucoupe violente ! >> fait madame Marthe, la boulangère vêtue de sa chemise de nuit molletonnée.
Tout rentre rapidement dans l'ordre. Gisèle Fronchiar ouvre deux boîtes de thon au naturel qu'elle offre aux gens.
Les gens de l'immeuble, tout en déposant des filets d'anchois sur leur brioche, prennent conscience du phénomène.
Mais, enfin, les Pots rouges sont saufs...