sorbonne (clôturé)
il y a 11 ans
La Corée du Nord a installé sur le pas de tir de sa base de Sohae (nord-ouest) le premier étage de la fusée qu'elle entend lancer courant décembre, malgré la multiplication des appels de la communauté internationale à renoncer à ce projet, a révélé lundi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. C'est de Sohae qu'a été effectué le tir - avorté - d'une fusée en avril 2012, précise Yonhap, qui cite une source du gouvernement sud-coréen selon laquelle il faut trois ou quatre jours pour que les trois étages soient montés. La Corée du Nord a annoncé samedi qu'elle prévoyait d'envoyer dans l'espace une fusée afin de mettre sur orbite un satellite d'observation terrestre, entre les 10 et 22 décembre, après l'analyse des "erreurs commises au moment du lancement précédent, en avril".
La déclaration du régime communiste à Pyongyang, sous le coup de multiples sanctions internationales après deux essais nucléaires, en 2006 et 2009, dans la foulée d'un tir de fusée/missile, a été vivement condamnée par les États-Unis et ses alliés-clés en Asie, la Corée du Sud et le Japon. C'est d'ailleurs dans ce contexte, ainsi que dans celui des tensions avec la Chine, que les forces armées japonaises et américaines entameront mardi une série de manoeuvres militaires communes. L'opération "Yama Sakura 63", d'une durée d'environ deux semaines et qui impliquera 4 500 militaires japonais et 1 500 soldats américains, aura lieu dans le nord-est du Japon, sur la base d'une simulation d'attaque de l'archipel nippon.
Résolution 1874 du Conseil de sécurité
De son côté, la Russie a exhorté, lundi à Pyongyang, à "reconsidérer sa décision de lancer une fusée utilisant la technologie des missiles balistiques". "Nous nous sommes adressés à plusieurs reprises à la partie nord-coréenne en disant qu'il était inadmissible d'ignorer la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui interdit sans équivoque à la Corée du Nord de lancer des fusées", a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères. La Chine, premier soutien économique et diplomatique de la Corée du Nord, s'était pour sa part déclarée, dimanche, "précupée" par ce projet et "espère que les parties concernées s'efforceront de promouvoir la stabilité dans la péninsule coréenne".
Quant à la France, l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, elle a appelé lundi "la Corée du Nord à renoncer à son projet" et à "s'abstenir de tout nouvel acte contraire à ses obligations internationales et de nature à accroître la tension dans la région". La Corée du Nord a prévenu ses voisins que le lancement se ferait de 7 heures à 12 heures, heure locale, dans la fenêtre de tir allant du 10 au 22 décembre, a précisé un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, selon Yonhap.
Selon les informations fournies par Pyongyang, le premier étage tombera dans la mer Jaune, au large de la côte ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage dans le Pacifique, à quelque 190 kilomètres à l'est des Philippines. L'envoyé spécial de la Corée du Sud pour le nucléaire, Lim Sung-Nam, a rencontré les ambassadeurs chinois, russe et japonais lundi à Séoul, pour discuter de ce projet de tir. Lim Sung-Nam doit en outre se rendre aux États-Unis mardi pour s'entretenir de ce sujet avec son homologue américain Glyn Davies. "Le voyage de Lim a pour objectif de discuter des réponses à apporter au lancement de la fusée par le Nord", a précisé un responsable gouvernemental à l'Agence France-Presse.
Source = AFP