Il met des photos dans les livres à la bibliothèque
Pour quelques sous, il achète des vieux magazines.
Des magazines danois des années soixante dix.
Des photographies explicites et plutôt dénudées.
On y voit des gens pratiquer le kamasutra en "live".
A l'aide d'une paire de ciseaux, chez lui, il découpe.
Ses magnifiques découpages sont remarquables de soins.
On y voit des dames et des messieurs en "positions".
C'est direct, hard, en couleur et bien photographié.
Il est rapidement en possession d'une trentaine de clichés.
Il les dépose soigneusement dans un porte-feuilles.
Les jours de pluie, il s'empare de ce porte-feuilles.
Il se rend à la bibliothèque municipale de sa ville.
Là, discrètement installé devant les rayonnages, il lit.
Du rayon "cuisine", au rayon "sciences", rien ne lui échappe.
Au hasard des pages d'un ouvrage, il dépose une photographie.
Un de ces clichés pornographiques soigneusement découpé.
Lorsqu'il a déposé ses trente photos, il se met à l'écart.
Il observe les femmes. Celles qui feuilletent un livre "marqué".
Son smartphone à porté de main, il est prêt. Vicelard.
Ce sont les réactions des lectrices qui suscitent sont intérêt.
Il arrive qu'une jeune femme tombe sur un livre "marqué".
Il filme alors la scène. La jeune femme feuillette.
Soudain, là, du bouquin tombe une des photographies.
La dame découvre donc la position dite du "Bœuf congolais".
Parfois, la lectrice consternée découvre la "Brouette javanaise".
Il arrive encore qu'en remettant la photo en place, elle sourit.
Lorsque la lectrice scrute avec attention, notre ami filme.
Car il y a quelques petites coquines que cela intéresse beaucoup.
Hélas, il arrive aussi qu'il tombe sur une "coincée. Pénible.
Une de ces lectrices sans humour, une "peine-à-jouir". Vilaine.
Il la voit se rendre à l'accueil pour montrer le livre.
Vicieuse, elle montre la photo aux responsables consternés.
Notre découpeur a déjà "marqué" plus de cinq cent bouquins !
Il est possesseur d'une dizaine de films "évocateurs".
Les "actrices" sont souvent superbes et "jouent" très bien.
Par contre, il sait qu'a été mise en place une surveillance.
Pour rire, il a filmé une de ces acariâtres, "fait-la-tronche".
Il rit comme un fou à la voir ramasser la "pipe" de Saint Claude.
Cette photographie ou on comprend la valeur de la poésie orale.
Cela semble révulser la dame qui se précipite à l'accueil...
Il regarde le fruit de son labeur sur l'écran de son téléviseur.
Parfois, il fait des montages très adroits et très habiles.
On voit ce que découvre la lectrice et on voit la photographie.
En fondu enchaîné du plus bel effet...
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Maître Robert - (Chroniqueur) -