Simon Kussoney a téléphoné plusieurs fois à l'évêché. Il a récidivé au diocèse de son département.
Lorsqu'il a Sœur Jeannine au téléphone, il lui raconte toujours la même histoire. Il est persécuté.
Sœur Jeannine a beau le rassurer, lui proposer de rencontrer d'abord un médecin, un psychothérapeute.
Sœur Jeannine est la secrétaire de monseigneur Pédo du diocèse de Saint Gamin. C'est elle qui "filtre".
Il faut dire que ça fait deux semaines que Simon Kussoney se fait insistant. Il téléphone et jusqu'à dix fois par jour.
Il promet même à Sœur Jeannine de faire un don au culte pour les prêtes victimes d'enfants pervers, prêtrophiles.
Simon Kussoney décroche enfin un rendez-vous avec le vicaire de la paroisse, le père Verti, italien et de Rome.
Simon parle au prêtre. Il évoque les voix qu'il entend. De son lit qui bouge la nuit. De ses érections même à l'église.
Le père Verti, tout en décapsulant deux Kronenbourg 1664, écoute religieusement les délires de Simon Kussoney.
Le père Verti, tout en se sifflant sa bière, demande à Simon ce qui pourrait lui faire croire qu'il a affaire au Démon.
Simon Kussoney part alors dans des descriptions apocalyptiques. Il évoque un être couvert d'écaille, des cornes.
Il aurait deux pénis et quatre couilles. Là, le Père Verti dresse une oreille. Il demande à Simon de bien le décrire.
Simon en rajoute. Le Père Verti siffle avant de s'écrier : < < Vous en avez de la chance, dites donc ! Deux bites ! >>
<< C'est pas drôle, il me les met toutes les deux ! >> rajoute Simon Kussoney. << Diable ! >> s'écrie le Père Verti.
Le prête exige davantage de détails. Les couilles sont elles poilues ? Les fesses sont elles velues? Il enfonce fort ?
Simon Kussoney raconte alors les nuits infernales qu'il passe. Sodomisé jusqu'à l'aube. C'est un véritable enfer.
Le Père Verti demande si le Démon s'adresse à lui en même temps qu'il se livre sur Simon à des actes contre nature.
<< Oui, il me chuchote des cochonneries diaboliques ! Il fait du mauvais esprit ! >> confirme encore Simon Kussoney.
Le Père Verti se lève. Rôtant, tout en refermant sa braguette, lâchant un prout, il croise ses bras devant Simon.
<< Ecoutez moi bien, Simon. Et estimez vous heureux. Vous êtes une sorte de privilégié ! >> lui lance le prêtre.
<< Comment ça , "privilégié ? >> demande alors Simon Kussoney, consterné par l'attitude de l'homme d'église.
Le prêtre dit : << Les pires sont ceux qui se prétendent possédés par "Dieu". Ils vont jusqu'à tuer en son nom ! >>
<< Croyez moi, cher Simon, restez copain avec votre Démon, après tout, c'est un bon petit diable ! >> dit le prêtre.
<< Mais ce salaud m'encule toutes les nuits ! >> s'écrie Simon. << Deux Avé et deux Pater ! >> répond le Père Verti.
<< N'avez vous pas honte de vous exprimer ainsi devant un bon prêtre qui l'est de père en fils ? >> fait le curé.
Le Père Verti tend sa carte . Il est écrit : "Guiseppe Verti, (Curé de jour, prêtre de nuit), exorcismes sur enfants"