LETTE AU CIRQUE DE MON ENFANCE ...

peinardo (clôturé) il y a 15 ans

De notre enfance , chacun d'entre nous , garde , présent à l'esprit , des souvenirs qui sauront illuminer les moments les plus sombres de son existence . Aucune envie ni 'intention de parler , ici , de moi , et de conter des anecdotes personnelles . Le pronom "je" , utilisé à dessin dans ce texte , le sera à titre générique . Uniquement . Chacun d'entre nous , ou presque , pourra endosser ce "je" .
Lorsque mon papa m'annonçait : < Jeudi , nous allons au cirque > , je sentais battre mon petit coeur dans ma poitrine . (A cette lointaine époque , il n'y avait pas école le jeudi) . Cette simple idée changait le cours du temps de ma jeune existence . Cette simple idée donnait d'incroyables couleurs à mon terne quotidien . Nous n'étions que mardi . Le temps me paraissait si long . Enfin , arrivait le jour fatidique . Maman m'habillait de propre avec mes plus beaux habits . Papa sortait la voiture (une Dauphine) . Le cirque s'était installé dans la ville voisine . Le paysage , le long de la route , ne m'avait jamais paru si beau , si varié . Nous arrivions enfin . J'avais le front collé contre la vitre de la voiture , regardant les nombreux caravanes et camions colorés , portant le nom du cirque . Papa garait la voiture . Nous étions plein d'enfants , accompagnés , le plus souvent , d'autres "grands" enfants : leur papa ! Je me souviendrais toujours de l'odeur . Forte , inconnue , étrange . Tout un tas de personnages s'affairaient là . Nous marchions le long de mystérieuses caisses pour nous rendre à l'entrée du chapiteau . Il y avait la file des grands jours . Beaucoup plus de gens encore , qu'à la fête du village , sur le terrain de foot-ball . Mon coeur battait si fort que je m'emparais de la main de papa . Je la serrais si fort ... Enfin , nous nous installions sur les gradins . Arrivèrent les éléphants . Pour le petit garçon que j'étais , ce fût le plus improbable spectacle imaginable . Hors de toutes proportions . Ensuite vinrent les trapèzistes . J'avais le coeur qui chancellait en découvrant les vertigineuses cabrioles de ces athlètes-artistes . Arrivèrent les clowns . Le "Beau" et l'Auguste ! J'étais mort de rire . A côté de moi , il y avait cette petite fille , si merveilleusement belle , partagant mes rires . Lorsqu'elle m'éfleurait , mon petit coeur atteignait ses ultimes limites . Ensuite vinrent les contorsionnistes ...Et le spectacle se déroula ainsi , merveilleux , émouvant , étonnant et magique . Dans ma petite vie d'enfant , ce fût , sans doute , la première fois que j'eu la perception du temps . Pour la première fois , je découvrais que les bons moments passaient si vite ! Trop vite ...Mon papa m'a emmené au cirque à chaque fois qu'il y en avait un qui passait dans la région . L'ensorcellement , l'enchantement , étaient à chaque fois les mêmes . C'est le seul spectacle qui a gardé toute sa magie , lorsque , maintenant , à lâge adulte , je vais m'immerger dans la magie du cirque ...Mais , aujourd'hui , je devine les conditions de vie de tous ces artistes , de tous ces magiciens de tous ces techniciens . Je sais l'amour insensé qu'ils ont pour leur métier . Je sais les efforts de chaque instant pour vivre dans un autre univers , existant pourtant dans le nôtre ! Je sais tout cela . Et ce savoir me fait apprécier , aimer , adorer , aller au cirque . Parfois seul , parfois avec les miens , mais toujours avec une immense admiration . Inconditionnelle .