Ma prestation "Chippendale" chez Anne-Laure
Samedi, j'arrive avec ma mobylette bleue pour 19 h30. Clémentine et Anne-Laure m'attendent.
Nous nous faisons la bise. Je suis invité à passer, avec ma mobylette, par la cave. La surprise.
Anne-Laure fête ses 19 ans. A cet effet, elle a invité une trentaine de filles pour cette soirée.
Anne-Laure est étudiante à la Fuck de sciences de l'université voisine. Ces trente copines aussi.
Comme toujours, ce seront les toilettes qui serviront de loges pour me préparer et me déguiser.
Je pourrais même me maquiller entre les différentes parties de mon superbe spectacle "Chippendale".
Anne-Laure nous laisse pour aller accueillir les premières arrivantes. Distribuer les places, les sièges.
Clémentine qui fait "Disc-Jockey" me laisse également. Je reste seul à terminer mes préparatifs.
J'entends la musique "That's all right mama" ! C'est le signal. J'arrive sur ma mobylette bleue, rutilante.
Je grimpe sur scène. Je fais mon "Moon-Walk" façon Michael Jackson, je m'empare de mon banjo.
Je suis déguisé en Elvis Presley, première période. Je suis chaussé de mes palmes de plongée.
Je chante "That's all right mama" en dialecte Bavarois du sud de Munich et du début du XX ème.
Autour de la taille, j'ai noué une cordelette à laquelle pendent une saucisse de Morteau et deux balles.
Ce sont deux petites ravissantes boules de ping-pong que j'ai recouverte d'une fine peinture dorée.
Je porte mes palmes de plongée et le costume blanc à paillettes que portait Elvis à Las Vegas en 1970.
Anne-Laure monte sur scène, s'empare d'un micro et me prend par les épaules pour me présenter.
< Bonsoir les filles. Voilà Maître Robert, c'est le monsieur des saucisses ! >. C'est une vraie ovation.
Les trente filles se mettent à hurler : < La saucisse ! La saucisse ! >. C'est un véritable succès.
Je continue avec "Love My Tender" que j'interprète en patois tyrolien de la fin du XIX ème siècle.
Deux filles montent sur scène et tentent de s'emparer de la saucisse de Morteau qui pend mollement.
Fort heureusement la saucisse visqueuse et humide leur glisse des mains. Je suis obligé de me sauver.
Clémentine, Anne-Laure et moi, nous nous enfermons aux toilettes. Dehors les filles hurlent et crient.
< La saucisse ! La saucisse ! > font-elle en tapant de toutes leurs forces contre la porte. Des coups !
Je me déshabille. Je mets mon string à l'envers avec la ficelle devant. Anne-Laure tente de me l'ajuster.
Elle a du mal parce comme j'en profite pour faire pipi, ce n'est pas vraiment simple. Elle y arrive. Ouf !
Je suis chaussé de mes palmes, de mon string et de la cordelette où pendent la saucisse et les boules.
Le calme étant revenu, j'y retourne. Je grimpe sur scène et j''attaque avec "Carol" de Chuck Berry.
J'interprète "Carol" en Mandarin ancien du XVI ème de la belle région de Shanghou, dans le sud Chinois.
Les filles chantent le refrain avec moi. Je continue avec Johhny B. Good, toujours du rocker Chuck Berry.
Je chante cette chanson en patois Autrichien du XIX ème et la région de Vienne. C'est un vrai triomphe.
Entre les petites culottes qui tombent autour de moi, sur le sol de la scène et les soutifs, je continue.
Une fille saute sur scène et m'arrache mon string. Me voilà complètement nu devant trente filles en furies.
Heureusement que la saucisse de Morteau cache mes attributs virils. La morale et l'honneur restent saufs.
Deux autres filles montent pour m'arracher la perruque rousse et l'agiter en hurlant, comme un trophée.
Nous n'avons pas d'autre choix que celui de nous sauver. Clémentine, Anne-Laure et moi, aux cabinets.
Nous attendons le calme. Je remets mon costume blanc à paillettes de Elvis Presley et nous y retournons.
Debout au milieu des filles, j'agite ma saucisse de Morteau comme un banjo. Clémentine fait les photos.
Des filles me tiennent par les hanches, les épaules, les cuisses ou encore par les poils pubiens. Nous rions.
Après les photos, c'est la séance de signatures. Il faut mettre des autographes là où les filles demandent.
Je signe donc jusqu'à la crampe, avec mon marqueur couleur chair, sur quantité de petites culottes.
Enfin, Clémentine, Anne-Laure et moi, nous nous retrouvons seuls, épuisés mais terriblement satisfaits.
Il faut passer la serpillère sous les chaises et ramasser toutes les petites culottes abandonnées là.
Anne-Laure, posant le balai, essorant sa serpillère, s'approche discrètement pour chuchoter à mon oreille.
< C'est une vraie saucisse de Morteau ? Je peux y goûter ? Ma mamie est originaire du Jura ! > me dit-elle.
Je déballe la saucisse de Morteau qui colle un peu dans l'emballage et la tourne sous le nez de Anne-Laure.
< Wouah ! Elle sent fort ! Toutes les effluves parfumées de la Franche-Comté ! > s'écrie Anne-Laure, ravie.
< C'est quoi les petits bouts d'omelette qui collent au bout ? > demande t-elle encore avant d'y goûter.
Je lui révèle la véritable nature artisanale des petits bouts d'omelette. < Vieux cochon ! > me fait-elle.
Pendant ce temps, Clémentine me fait avec un clin d'œil : < Samedi prochain, tu assures chez Bénédicte ! >
Tout en me précisant cela, Clémentine agite un chèque, un contrat et un paquet de mouchoirs en papier !
Je tire un de ces mouchoirs en papier pour le tendre à Anne-Laure, afin qu'elle puisse essuyer le jus gluant.
< Tu es un amour ! J'adore la saucisse de Morteau ! > me fait Anne-Laure en déglutissant avec difficulté.
< Tu reviens demain ? > me demande encore Anne-Laure en se redressant. Nous rigolons comme des bossus.
Une fois seuls tous les deux, Clémentine me fait : < Pas question d'y retourner demain ! >. Elle est jalouse...
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