Ma prestation saucisse pour les 19 ans de la belle Morgane
Il est déjà 19 h30, j'arrive chez Clémentine à l'heure. Morgane et Clémentine, impatientes, m'attendent dans le jardin.
Je suis invité à passer ma mobylette par la cave afin de ménager mon effet de surprise. Les cabinets seront les loges.
Morgane fête ce soir ses 19 ans. Etudiante à la Fuck de sciences, elle a invité une trentaine de copines étudiantes.
Nous sommes tous les trois dans les WC. Je revêts mon déguisement, je me maquille. Fausse barbe et faux sourcils.
Les premières invitées arrivent. Morgane nous laisse pour aller faire l'accueil et pour distribuer les places numérotées.
Clémentine qui en plus d'être mon manager fait également "Disc-Jockey", me laisse à son tour. Mettre la musique.
Depuis les toilettes j'entends le générique de "Titanic". C'est le signal. Je monte sur ma mobylette pour la surprise.
J'arrive sous un tonnerre d'applaudissements. Je grimpe sur scène. Je fais mon "Moon-Walk", façon Michael Jackson.
Je suis déguisé en Alexandre Dumas (fils), redingote, je suis chaussé de mes palmes de plongée. C'est grandiose.
Autour de la taille, entre le gilet et la montre à gousset, j'ai accroché une belle saucisse de Morteau à une cordelette.
J'attaque avec "Le Gorille" de Georges Brassens que je chante en patois Breton du XIXème de la région de Quimper.
C'est une véritable ovation. Les filles chantent le refrain avec moi. Morgane monte sur scène et s'empare d'un micro.
< Bonsoir les filles. Je vous présente Maître Robert. C'est le monsieur des saucisses ! > Tonnerre d'applaudissements.
Je continue avec "Ma liberté de penser" de Florent Pagny. Chanson que j'interprète en dialecte tyrolien du XIXème.
Deux filles montent sur scène pour m'arracher ma redingote de Alexandre Dumas (fils). Je me retrouve en chemise.
Je continue avec "Les petits pains au chocolat" de Jo Dassin que je chante en patois Bielo-Russe du XIXème siècle.
Autour de moi, c'est une pluie de petites culottes dont certaines sont trempées. Une fille monte sur scène. En furie.
Elle m'arrache mon pantalon de Alexandre Dumas (fils). Je n'en mène pas large. Je m'enfuis pour m'enfermer au WC.
Morgane et Clémentine m'aident à me changer. J'enfile mon string doré que je porte à l'envers avec la ficelle devant.
Comme j'en profite pour faire pipi, Morgane a toutes les peines du monde à ajuster la ficelle de mon string. Difficulté.
Dehors, des filles frappent contre la porte en hurlant : < La saucisse ! La saucisse ! >. Le calme revient rapidement.
J'y retourne. Je suis vêtu de mon string, chaussé de mes palmes de plongée et je porte ma perruque rousse, bouclée.
Je commence avec "Vanina" de Dave que j'interprète en patois Serbo-Croate du XIXème. C'est un véritable triomphe.
Une fille monte sur scène pour m'arracher mon string qu'elle agite comme un trophée. < La saucisse ! > crient les filles.
Me voilà nu devant trente fille déchaînées. Heureusement la saucisse de Morteau qui pend dissimule mes attributs virils.
Je continue avec "Love me, please love me" de Michel Polnareff que je chante en dialecte mandarin du XVIème chinois.
Le succès est tel que deux filles montent sur scène pour me tirer par la saucisse de Morteau qui leur glisse des mains.
J'ai à peine le temps de m'enfuir, courant en canard à cause de mes palmes, que les trente filles me suivent en criant.
Morgane, Clémentine et moi, nous nous enfermons aux toilettes pour attendre que tout se calme. Je me déguise.
Vêtu en Alexandre Dumas (fils) je reviens pour l'obligatoire séance de photographies souvenir. C'est vraiment sympa.
Je pose au milieu des filles ravies qui me tiennent par la barbichette, par les épaulettes, par la zigounette, cacahuète.
Debout, j'agite jésuitiquement ma saucisse de Morteau qui, à cause de la chaleur, suinte de son jus gras. Et ça gicle.
Puis c'est la séance d'autographes. Je signe les petites culottes que me tendent les filles. J'ai mon gros marqueur.
Nous voilà enfin seuls, Morgane, Clémentine et moi. Il faut tout nettoyer. Morgane passe la serpillère sous les chaises.
Il faut essorer les flaques. Clémentine ramasse les petites culottes qu'il faut parfois décoller du mur derrière la scène.
Morgane, discrètement, vient me chuchoter à l'oreille : < C'est une vraie saucisse de Morteau ? Je pourrais y goûter ? >
< Tu sais, j'ai mon tonton qui me faisait souvent goûter de la saucisse de Montbéliard ! J'adorais ! > rajoute t-elle.
Je déballe la saucisse de Morteau. < Oh ! C'est quoi l'espèce de "Vache-qui-Rit" qui colle au bout ? > demande t-elle.
Je lui révèle la véritable nature artisanale de ce que Morgane prend à tort pour un vulgaire "Vache-qui-Rit". Surprise !
< Vieux cochon ! > me fait-elle en humant les effluves parfumées de la saucisse de Morteau que je tourne sous son nez.
< Toutes les senteurs du Jura ! > me fait la jeune fille avant d'y goûter en poussant de petits cris de ravissement. Ravie.
Clémentine agitant un contrat et un chèque me dit : < Samedi prochain, tu assures chez Léa ! >. Elle fait du bon boulot.
Je regarde Morgane savourer sa saucisse de Morteau en gloussant de plaisir. Les gourmets apprécient cette spécialité.
Clémentine sort un mouchoir en papier de son paquet et le tend à Morgane qui nous fait : < Vous êtes des amours ! >.
< C'était comment la "Vache-qui Rit" ? > demande Clémentine à Morgane qui s'essuie. Nous rigolons comme des bossus.
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Maître Robert - (Négociant en saucisse) -