Je vous fait parvenir cette article du Journal de Montréal pour vous mettre en garde contre «des trous du cul» Il ne faut quand même pas en faire une généralité, mais vous informez avant de louer peut importe l'endroit au Quebec. Je suis «Charlie»
Les Français sont des proies faciles
Plusieurs propriétaires profitent de la naïveté des immigrés en leur demandant des sommes extravagantes
Paiement de plusieurs mois de loyer d’avance, dépôts de garantie, supplément pour le ménage: des propriétaires montréalais violent délibérément la loi lorsqu’ils s’apprêtent à louer leur logement à de nouveaux arrivants, notamment des Français.
Au cours des derniers mois, Le Journal de Montréal, a réalisé une enquête auprès de 21 propriétaires montréalais, muni parfois d’une caméra cachée.
Les deux tiers d’entre eux ont imposé des clauses interdites par la loi à la journaliste française qui s’est fait passer pour une nouvelle immigrée à la recherche d’un appartement.
Approchés ensuite par une journaliste québécoise, la plupart des propriétaires ont soudainement assoupli leurs conditions.
« Stressant »
Le gérant d’un immeuble, rue Saint-Hubert, dans Rosemont–La-Petite-Patrie, a par exemple demandé un acompte de 500 $ et le paiement du dernier mois de loyer en argent comptant — le tout en plus du premier mois (715 $) — à la journaliste française.
En revanche, lorsque la Québécoise l’a contacté, M. Parent ne lui a demandé que l’acompte de 500 $ — qui demeure toutefois illégal.
Cette pratique à deux vitesses est d’autant plus discutable que beaucoup de futurs locataires étrangers ignorent tout de la législation provinciale en matière de logement.
Après avoir contacté plusieurs propriétaires, Le Journal a également recueilli plus d’une dizaine de témoignages de jeunes immigrés français qui ont eu des difficultés à louer un appartement.
Lorsqu’il est arrivé à Montréal en décembre 2011, Pierre (nom fictif) a dû donner 15 chèques postdatés à sa propriétaire, plus un 16e de 120 $ pour le ménage, systématiquement encaissé au terme du bail, bien qu’il eût rendu l’appartement lavé et propre.
« Vous les Français »
«J’ai été surpris. Mais quand tu arrives ici, tu ne sais pas trop, tu te dis que c’est comme ça que ça fonctionne», dit-il.
Selon lui, son ancienne propriétaire a profité de sa situation d’immigré. «Elle m’a carrément dit: “Vous, les Français, vous avez tous des comptes blindés”», rapporte le jeune boulanger,
Stéphane Labouille, un autre Français arrivé en septembre, s’est lui aussi heurté à quelques obstacles dans sa quête d’un logement. «Il fallait donner le mois de loyer à venir, plus deux mois de sécurité. Nous savions qu’ils n’avaient pas le droit de demander ça», confie-t-il.
Se renseigner avant
Même scénario pour Mathieu (nom fictif), débarqué il y a tout juste huit mois, emploi d’ingénieur en poche. «Vous êtes Français, vous n’êtes pas solvable, il faut me verser une caution», lui a demandé le propriétaire d’un logement sur la rue Christophe-Colomb. Ce dernier exigeait le paiement de six mois de loyer (645 $/mois) à l’avance. Un autre ponctionnait une caution de 500 $.
«J’ai dit non. C’est irrespectueux. Six mois de loyer, c’est une insulte. Pourquoi ne pas lui donner un bras en garantie aussi? a-t-il réagi. Moi, je me conforme à toutes les lois de l’immigration, j’ai un travail, je paie mon loyer, mes impôts.»
Le Français de 27 ans met en garde les nouveaux immigrants de se renseigner avant d’accepter n’importe quoi: «C’est un problème insoluble si on continue de céder. Les propriétaires croient se protéger, mais ils se mettent dans l’illégalité et ils font vivre à leurs locataires une situation financière précaire.»
Ce que dit la loi
Un propriétaire ne peut :
► Exiger de versement dépassant un mois de loyer.
► Exiger plus que le premier mois de loyer.
► Exiger des sommes supplémentaires à titre d’acompte ou pour garantir la remise des clés.
► Exiger des chèques postdatés.
Un propriétaire peut :
► Faire une enquête de crédit
► Exiger qu’une tierce personne se porte caution.
Qu’un logement soit meublé ou non, qu’il soit pour un citoyen d’ici ou d’ailleurs, que le bail soit d’un mois ou d’un an, les règles sont les mêmes : le propriétaire n’a pas le droit de demander un dépôt de sécurité ou plusieurs mois de loyer d’avance. »
- Denis Miron, porte-parole de la Régie du logement
L’autorisation des dépôts de garantie est une de nos principales revendications. On comprend très bien les propriétaires qui en demandent, même si c’est une pratique illégale. Notre système judiciaire est incapable de réparer les préjudices qu’ils subissent lorsque les loyers sont impayés ou les logements endommagés. On est la seule juridiction connue dans le monde où ces dépôts sont interdits, ce n’est pas normal. »
- Hans Brouillette, porte-parole de la CORPIQ