Le fichage n'est pas nouveau , mais il bénéficie désormais d'un arsenal technologique redoutable. Aux photographies face-profil, rangées par ordre alphabétique dans des boîtes en carton, du Second Empire ont succédé aujourd'hui des techniques sans cesse plus sophistiquées, comme la biométrie ou la miniaturisation des logiciels espions. La surveillance gouvernemental, plus forte que jamais, se double de nouveaux concurrents: les réseaux sociaux. Diablement séduisants, ils seront terriblement dangereux si leurs usagers ne leur imposent pas de limites. Les Big Brothers des années 2012 peuvent aussi prendre, plus simplement, l'allure d'un voisin de palier, membre d'un réseau de vigilance, ou celle d'un mouchard miniature, quasi invisible, et pourtant capable de stocker toutes vos données personnelles.
Dans "1984", George Orwell imaginait Big Brother étatique, omniprésent, tout-puissant. Les services de police disposent aujourd'hui de technologies qui feraient frissonner l'écrivain anglais. Biométrie, puces GPS, reconnaissance faciale... Mais le flicage n'est plus l'apanage des gouvernements . Il est aussi l'œuvre d'officines privées et, surtout, des seigneurs du réseau et des rois des télécoms. Le terrorisme et l'innovation ont été ses promoteurs les plus efficaces.
Automne 2001
Les attentats contre le World Trade Center entraînent une prolifération des fichiers de sûreté. Au même moment, une poignée de génies de l'informatique, dont Mark Zuckerberg, futur patron de Facebook, cogitent sur l'internet du futur, tandis que les ingénieurs d'Apple et autres Nokia planchent déjà sur les téléphones intelligents. Dix ans plus tard, des milliards de données personnelles ont été engrangées au nom des impératifs de sécurité et de la loi du marché. Stockés dans les ordinateurs des commissariats, des services de renseignement et des entreprises high-tech : échantillons ADN, empreintes numérisées, photographies, noms, prénoms, adresses, tailles, poids, goûts... "Aujourd'hui, tout le monde est fiché au moins une fois quelque part . Sans qu'on sache où, ni pourquoi, ni combien de temps.
Le nouveau Big Brother a mille visages. La vidéurveillance, d'abord . les policiers n'ont même plus besoin de descendre dans la rue pour verbaliser. Les plaques d'immatriculation sont identifiées par caméra et le PV envoyé automatiquement au domicile de l'automobiliste. Et ce n'est qu'un début. La police réfléchit à un fichier qui classerait les images de vidéurveillance via un système de reconnaissance faciale. Il suffira que l'infraction et le suspect soient filmés pour que le logiciel puisse comparer avec les faciès répertoriés. L'outil proposera alors une liste de suspects potentiels, par ordre de ressemblance.
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