Sur le voile de brumes roses de l'aurore juste née
je poserai mon corps aux coups et aux sangs fatigués.
Ereinté par le combat face au vide abyssal empourpré
je délaisserai armes et résistance sur le sol délavé.
Les yeux clos offerts à la légèreté des glaciaux vents
je fermerai ce monde bleu de subliminaux affrontements.
La flamme qui vacille s'étiolera, papillon au gré des vents
le coeur enclavé périra dans son carcan de verre et d'argent.
Le sable essouflé se substituera aux herbes grasses
les lianes et les ronces enseveliront l'âpre cuirasse.
Pour qu'à l'avancée immuable du jour fier empli d'audace
renaisse, dorée, mon âme qui fût mais demeurera tenace.