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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
Ecrit pour un jeu d'écriture il y a de ça quelques années. La consigne était d'écrire une suite à la première phrase qui nous était imposée.
Le nombre de caractères était limité.
Merci de vos critiques et bonne lecture.
...
Sans trêve ils poursuivaient l'ellipse du soleil, et leurs chants se fanaient au long de leur périple. L’hiver les talonnait prêt à se saisir des traînards, des vieux, des malades… Mais l’ancien n’oubliait jamais personne. Il avançait pourtant les yeux fermés, les jambes ballantes de part et d’autre des flancs de sa monture, lui laissant la bride sur le cou, le long bâton de commandement serré dans son poing centenaire ou presque.
Et tous le suivaient, confiants ou pas. Ne les avait-il pas toujours menés à bon port ? N’avait-il pas, au long des saisons qu’avait duré son règne, toujours fait preuve de la plus grande sagesse ? Oui, le shaman savait. Personne n’aurait pu dire le contraire. Qui pouvait aller contre la magie des songes ?
L’ancien avait vu l’endroit en rêve. Et il l’avait décrit de telle manière que personne n’avait hésité une seconde. Le jour même on avait démonté les huttes, on avait chargé les chariots qui, à présent, formaient un long cortège dans les traces du vieillard.
Les chasseurs le suivaient à distance, emmitouflés dans leurs capes en peau de loup, montés sur leurs petits chevaux au poil long. Parfois l’un d’entre eux talonnait sa monture et s’éloignait au galop pour scruter l’horizon que le shaman, les yeux toujours fermés, ne daignait pas regarder. Jamais pourtant, ils ne le dépassaient. Car personne, même le plus brave des guerriers, n’aurait osé. Cela aurait supposé tellement de choses…
Certains, pourtant, étaient inquiets. L’hiver venait tôt cette année. Et ils n’étaient pas prêts. Ils n’avaient pas chassé suffisamment. Ils n’étaient pas, comme à leur habitude, descendus vers les plaines ensoleillées du sud. Non, ils avaient suivi l’ancien droit vers l’ouest, vers ces montagnes qu’aucun d’entre eux ne connaissait réellement mais qu’ils savaient infranchissables si la neige venait à les surprendre.
Alors oui, leurs chants se fanaient dans leurs gorges qui se nouaient d’angoisse. Et cela, malgré toute la confiance qu’ils accordaient au patriarche. Mais ils avançaient, encore et toujours, portés par l’espoir. Car jamais il ne leur avait menti. Et même si la peur leur brûlait les entrailles.
S’il s’était trompé, nombre d’entre eux ne verraient pas le printemps. Ils mourraient là-haut, sur les pentes gelées des sommets qui se découpaient dans la brume du petit matin. Alors, les dieux choisiraient les survivants parmi les hommes, les femmes et les enfants. Et ils seraient peu nombreux.
Mais, s’il avait dit vrai… Oui, s’il avait dit vrai, cet hiver serait le dernier. Bientôt, dans quelques semaines à peine, ils atteindraient la terre de l’éternel printemps. Une terre que personne n’aurait foulée avant eux. Une terre où le gibier foisonnait, où l’herbe était toujours verte et les chevaux grands et rapides. Une terre où la guerre n’avait pas lieu d’être.
Et quand, du sommet de la dernière montagne, ils verraient l’immense étendue de ses vertes prairies, ils sauraient qu’ils auraient atteint leur but : le pays où le soleil se couche. Le lit du soleil.
Et leurs chants refleuriraient dans leurs gorges.
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onenri (clôturé)
il y a 5 ans
Le lit du soleil...
Lecture agréable.
Amicalement.
Henri.
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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
Merci pour le commentaire.
Cordialement.
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Tu as donc des talents cachés ?
Serais-tu finalement autre chose qu'un gros beauf ?
Un adorable gros beauf ^^
Plus sérieusement, j'ai beaucoup aimé. Tu aurais autre chose à me faire lire ?
Bisous.
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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
Merci Ivvy,
Je l'ai posté pour quelqu'un que j'apprécie tout particulièrement ici.
Elle se reconnaîtra, j'en suis sûr.
Modifié il y a 5 ans, le lundi 4 novembre 2019 à 15:31
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OKKKKKK
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Sinon, tu as d'autres textes à partager ?
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cassenoisette25 (clôturé)
il y a 5 ans
Citation de leogut
Ecrit pour un jeu d'écriture il y a de ça quelques années. La consigne était d'écrire une suite à la première phrase qui nous était imposée.
Le nombre de caractères était limité.
Merci de vos critiques et bonne lecture.
...
Sans trêve ils poursuivaient l'ellipse du soleil, et leurs chants se fanaient au long de leur périple. L’hiver les talonnait prêt à se saisir des traînards, des vieux, des malades… Mais l’ancien n’oubliait jamais personne. Il avançait pourtant les yeux fermés, les jambes ballantes de part et d’autre des flancs de sa monture, lui laissant la bride sur le cou, le long bâton de commandement serré dans son poing centenaire ou presque.
Et tous le suivaient, confiants ou pas. Ne les avait-il pas toujours menés à bon port ? N’avait-il pas, au long des saisons qu’avait duré son règne, toujours fait preuve de la plus grande sagesse ? Oui, le shaman savait. Personne n’aurait pu dire le contraire. Qui pouvait aller contre la magie des songes ?
L’ancien avait vu l’endroit en rêve. Et il l’avait décrit de telle manière que personne n’avait hésité une seconde. Le jour même on avait démonté les huttes, on avait chargé les chariots qui, à présent, formaient un long cortège dans les traces du vieillard.
Les chasseurs le suivaient à distance, emmitouflés dans leurs capes en peau de loup, montés sur leurs petits chevaux au poil long. Parfois l’un d’entre eux talonnait sa monture et s’éloignait au galop pour scruter l’horizon que le shaman, les yeux toujours fermés, ne daignait pas regarder. Jamais pourtant, ils ne le dépassaient. Car personne, même le plus brave des guerriers, n’aurait osé. Cela aurait supposé tellement de choses…
Certains, pourtant, étaient inquiets. L’hiver venait tôt cette année. Et ils n’étaient pas prêts. Ils n’avaient pas chassé suffisamment. Ils n’étaient pas, comme à leur habitude, descendus vers les plaines ensoleillées du sud. Non, ils avaient suivi l’ancien droit vers l’ouest, vers ces montagnes qu’aucun d’entre eux ne connaissait réellement mais qu’ils savaient infranchissables si la neige venait à les surprendre.
Alors oui, leurs chants se fanaient dans leurs gorges qui se nouaient d’angoisse. Et cela, malgré toute la confiance qu’ils accordaient au patriarche. Mais ils avançaient, encore et toujours, portés par l’espoir. Car jamais il ne leur avait menti. Et même si la peur leur brûlait les entrailles.
S’il s’était trompé, nombre d’entre eux ne verraient pas le printemps. Ils mourraient là-haut, sur les pentes gelées des sommets qui se découpaient dans la brume du petit matin. Alors, les dieux choisiraient les survivants parmi les hommes, les femmes et les enfants. Et ils seraient peu nombreux.
Mais, s’il avait dit vrai… Oui, s’il avait dit vrai, cet hiver serait le dernier. Bientôt, dans quelques semaines à peine, ils atteindraient la terre de l’éternel printemps. Une terre que personne n’aurait foulée avant eux. Une terre où le gibier foisonnait, où l’herbe était toujours verte et les chevaux grands et rapides. Une terre où la guerre n’avait pas lieu d’être.
Et quand, du sommet de la dernière montagne, ils verraient l’immense étendue de ses vertes prairies, ils sauraient qu’ils auraient atteint leur but : le pays où le soleil se couche. Le lit du soleil.
Et leurs chants refleuriraient dans leurs gorges.
Bonsoir
Votre histoire est captivante
Pourtant il me manque la fin.
Pis du coup, Ils l'ont vu la terre promise ?
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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
Merci pour le commentaire.
Comme expliqué, ce texte a été écrit pour un jeu d'écriture avec de règles à respecter, dont la longueur dudit texte.
Du coup, non, il n'y a pas de suite.
Si ça intéresse quelqu'un, je posterai des textes plus longs, ou aà épisodes.
Merci encore.
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Interessée
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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
J'ai essayé d'ouvrir un autre sujet et ça ne fonctionne pas.
Je ne sais pas si c'est une question de longueur de texte ou autre chose, mais...
Je vois si je trouve la solution et je vous dis quoi.
Merci en tous cas.
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odyssee77 (clôturé)
il y a 5 ans
Très beau texte
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leogut (clôturé)
il y a 5 ans
Merci beaucoup
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Tellement je me sens seul que ces lectures me font parfois du bien.
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