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Elle a posé une boite en carton vide et usagée
Sur la dernière planche de son étagère millénaire
Soulevant dans un souffle de soupir solitaire
Les poussières amassées dans les espoirs éphémères,
Elle a caressé de ses doigts abîmés les bords
Des objets qu'elle entasse depuis son aurore,
Bric et brocs valant, dans leur faste, plus que l'or
Mais aujourd'hui, piètres ombres ricanantes
Alimentant les images de blessures béantes
Dont les spectres vacillent son âme chancelante.
Sans qu'elle le veuille, un sourire a étiré
La commissure de ses fines lèvres ridulées
Ajoutant un éclat de dépit à ses yeux grisés.
Elle a senti en elle le toquant frapper ses veines,
Remontant à son souvenir les perles de peine,
Imposant à ses tréfonds une ceinture inhumaine.
Renfrognant en elle la douleur de la solitude,
Elle a tourné les talons au temps, son ingratitude,
Elle est retournée à son fauteuil de lassitude,
Reprenant machinalement ses gestes de cent ans.
Périssent en elle les derniers regrets vieillissants
A chaque respiration de nouveau cheveu blanc.
Le soir venu, assise dans son fauteuil défraîchi,
Elle regarde inerte le carton blanc qu'elle a banni.
Comme lui semble à présent ridicule et flétri...
Passe le temps, les heures s'égrènent au cadran,
Peu lui importe ce qu'il pourra lui arriver maintenant,
Elle a rangé au dedans ce qui lui restait de sentiments.
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Bonjour Morga.
Terriblement réelle cette fin de vie .
Aurais -tu jamais pensé à placer sur un site prévu à cet effet toute la suite de tes poèmes? Je suis certains qu’ils seraient suivis par des milliers de lecteurs .
Bizz
Modifié il y a 5 ans, le dimanche 18 novembre 2018 à 13:20
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Bien le bonjour Blonq
Cela pourrait être intéressant, c'est vrai.
Aurais-tu, dans ta poche, quelque bonne adresse à me suggérer ?
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Citation de morganna
Bien le bonjour Blonq
Cela pourrait être intéressant, c'est vrai.
Aurais-tu, dans ta poche, quelque bonne adresse à me suggérer ?
Coucou.
Non, pas spécialement, mais j'en ai déjà croisé. Je pourrais en chercher.
Bises.
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Il s'installe le souffle
Sur le sol rendu blanc
A chaque caresse
Un brin d herbe cassant
Il siffle et erre solitaire
Glissant sur les arpents,
Rappelant sans cesse
Leur solitude aux passants
Ils se dressent fendus
Les piquets de bois
Aux abords des champs
Des forêts aux abois
Suintant de leur rosée
Sur leurs corps mis de guinguoi,
Rappelant sans cesse
La tristesse du froid
Elle vacille frêle et fragile
Au milieu du vide incertain
La fane de fleur déchirée
Accusant la mort de ses voisins
Sous ses pétales vivaces
Délavés par trop de matins,
Rappelant sans cesse
La vie au passant qui la voit.
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