anarion

Médine - Lecture aléatoire.

il y a 17 ans
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anarion il y a 17 ans

J'ai mis mon casque et mon blouson
Sorti ma vieille gouse grise appropriée pour la saison
En peau de bison, iPod dans l'interieur poche,
Du baladeur, fait passer le fil par la manche.
Au bord de la Manche où tout les jours sont dimanche,
Piétine les flaques d'eau comme pour prendre ma revanche.
Ma revanche sur les trottoirs, trop tards,
Petit Apple commence la lecture aléatoire.

Au premier rang de l'Ecole Du Micro D'argent
L'étoile de métal et la Pharaon croyant
M'enseignent que Demain C'Est Loin, que la vie c'est long,
Que seulement le salut trouvé, les salariés s'allongent.
Encyclopédie musicale de Marseille,
Lorsque je detestais l'école et ses conseils.
Sans oseille, on braque les scud à la fnac.
C'est IAM, je suis en larme à chaque fin de track.

J'appuie sur avance comme sur la gachette
Et sur l'ecran s'affichent les Suprêmes Triples Lettres.
November tango mickie, transforme Paris en maquis
Et naquit le rap hardcore des parkings.
Le ghetto a ses Beattles
Aux disques à moins de 10 keus.
Dans la caisse on BOSSe 4 My People.
Mais la rouille rongera la chaîne.
Tout sera moins cool quand Joey deviendra star dans les chaînes.

Refrain :
Certains m'ont donné envie de connaitre des choses
Et d'autres m'ont donné envie de chanter ces choses.
Certains m'ont donné envie de comprendre les choses
Quand d'autres m'ont donné envie de gueuler ces choses.
Sais-tu vraiment ce qu'est le rap français ?
Pas une machine à sous, mais une machine à penser...
LECTURE 1998 ALEATOIRE 2-0-0-6

Desormais on a le temps pour les regrets
Et malgrès nous les choses se font des de force de gré
Mauvaise Oeil ou la rage des immigrés
Lorsque la police scientifique trace ces sept lettres à la craie
Indépendant qui crée l'émeute à chaque Show-Case
Radios et majors font semblant d'avoir des boules quies.
Révolution. Dans les songes ils font évoluer les sons.
C'est le jour et la nuit sur chanson.
Booba, Ali boumayé mon coeur est foudroyé.
Voyez, rien ne sert de larmoyer ou d'aboyer
L-U-N-A-T-I-C y'a plus que des moitiés.
Maintenant, mes gens pleurent la voix des batiments

Empoisonner les ondes et les zones sans maisons
Les dinosaures de Brazzaville ont deversé leur poison
Quelques gouttes suffisent pour polluer le fleuve.
Aligator et crocodiles dans un chef-d'oeuvre.
Monster de cérémonie pas master
Mais pasteur à la parole cinglante c'est Lino mister.
Mysterieux comme la nuque de la lune
Envoie ses couplets météores depuis la planète crapule
Sais-tu vraiment que tu resteras number one
Et combien de tes couplets j'ai rappé face à mon mirroir ?
Ceci pour prendre à César ce qui t'apartiens :
De l'Ärsenik en flacon de parfum.

Refrain :
Certains m'ont donné envie de connaitre des choses
Et d'autres m'ont donné envie de chanter ces choses.
Certains m'ont donné envie de comprendre les choses
Quand d'autres m'ont donné envie de gueuler ces choses.
Sais-tu vraiment ce qu'est le rap français ?
Pas une machine à sous, mais une machine à penser...
LECTURE 1998 ALEATOIRE 2-0-0-6

Tous les Juniors ont un Idéal
Le mien s'appelait Kery James et habitait dans le Val-de-Marne.
C'était notre Malcolm X à nous
Une panthère noire sur des remix à nous.
Chaque morceau t'envoie des decharges émotives
C'est la conscience du rap, d'une musique punitive.
Avalanche d'images et déluge de métaphores
A l'image de la main noire serrant la bannière tricolore.
Disque d'or dans nos coeurs sans avoir vendus de disques
A l'époque où peut de rappeurs prenaient des risques.
Le combat continue sans arrêts.
J'ai mal au coeur aucun morceau ne nous refera cet effet.
Et puis changement de cap spirituel
Honnorable, la suite logique à la suite d'un drame
L'intouchable tombe. Un homme de foie est né.
Deux ans plus tard Si C'Etait A Refaire : album de l'année.
Onze morceaux qui glacent le sang,
Redonnent naissance, redonnent son sens sans instances au terme conscience.
A ce jour, son style est regretté.
Une légende s'est éteinte. Son retour, on ne peut qu'esperer.

Refrain :
Certains m'ont donné envie de connaitre des choses
Et d'autres m'ont donné envie de chanter ces choses.
Certains m'ont donné envie de comprendre les choses
Quand d'autres m'ont donné envie de gueuler ces choses.
Sais-tu vraiment ce qu'est le rap français ?
Pas une machine à sous, mais une machine à penser...
LECTURE 1998 ALEATOIRE 2-0-0-6...

Photo de nak
nak il y a 17 ans

Sénégal 1978, le départ de mon pays ressemble plus à ma fuite
J'ai entrevu la réussite et son manteau tricolore
Pris refuge au près de l'ex-colonisateur
Homme de couleur qui un jour quitta l'Afrique
Quitta l'hémisphère sud et le Cancer des Tropiques
En direction des cités d'or
Mis le cap sur le Nord
Sans ma famille mais l'issue de son sort
Paris la capitale Française,
J'atterri sur la plus belle ville du monde entre deux chaises
Entre les boulots et l'entassement des foyers
Entre l'argent familial et le règlement du loyer
Si mes calculs restent bons, jusqu'en août
J’arriverais à m'en sortir
Mais en marchant sur une poutre
Bientôt j'aurais de quoi les faire venir
Mon épouse mon fils et ma fille pour changer d'avenir
Plus d'un millier de journées ont passées
Je retrouve le visage de ma famille soulagé
Apres leur vol avec escale sur le territoire d'Espagne
Le temps d'un contrôle de réparer les pannes
En panne de coeur en mal du pays
Mon fils et ma fille pleurent leurs amis chaque soir dans leur lit
Dans quelques mètres carrés fermés de contre-plaqué
Pour que le froid hivernal se trouve contre carré
Ménagère dans les hôtels est mon épouse
La peinture en bâtiment sera ma seconde épouse
Avant qu'elle me foute à la porte un joli soir de printemps
Et qu'elle me dise débrouille toi maintenant
Entre temps quelques nouvelles frimousses apparaissent
Un deuxième fils une deuxième fille, une double caresse
Et comme les bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules
Je me retrouve sans un toit avec mes valises sur le sol
Retour au point de départ
Sur les quais de la gare
Habitations faites de toiles
Ce sont des tentes pour dortoir
Des couvertures dans la boue pour Marabout
Une corde entre deux trous pour faire sécher les boubous
France terre d'accueil, loin de mon village
Je ressens la ségrégation dans les plis de leurs visages
Apparemment les droits de l'homme ne marche pas pour les hommes noirs
Ne marchent pas pour les femmes noires
Mais l'exception de la règle un jour descendit de son bus
Sur son t-shirt était écrit Emmaüs
Appartement provisoire trouvé par les gens du livre
Vincent Auriol c'est le nom qui nous délivre
Un boulevard du 13ème arrondissement de Paris
Provisoirement j'y habiterai en plus le quartier est paisible
La charpente a l'air solide mais le bois est sec
Un incendie n'en ferait qu'une bouchée de pain sec
Sans attendre j'emménage avec ma femme de ménage
Avec mes problèmes d'argent et mes enfants en bas âge
J'envisage de rester peu de temps ici
Alors j'entreprends des démarches à la mairie de Paris
Simple précaution j'épluche les annonces
Mais derrière chaque demande se cache la même réponse :
"On vous rappellera, l'appart est déjà loué"
Même si parfois j'avais d’avance de quoi payer 3 loyers
15 ans pour comprendre le système
15 ans de lettres mortes envoyés au ministère
Trop étroit est devenu ce double F3
Et s'en est trop car les petits se sont fait mordre par les rats
Insalubrité au rendez vous des crasseux
Suffisant pour mon espèce, pour les gens de ma race
Voici la France des odeurs qui ressurgit
Le tas de poussière qu'on a glissé sous un tapis
Dernière couche de peinture au plomb, c'est là leur socialisme
Mais ce sont nos enfants qui souffrent de saturnisme
Et je repense à ma venue de Dakar
Le rêve européen s'est transformé en cauchemar

--Extrait du journal télévisé de France 2" (les enfants que l'on entend ici sont morts dans cet incendie, paix à leur âme)
"Mais depuis quelque semaines, elle craque, son fils de 6ans aurait été mordu par un rat en pleine nuit"

-(le petit parle) Il était monté ici, après il est venu par ici, après il a sauté et après il m'a mordu..

"Mais aujourd'hui les habitants craignent pour leur sécurité et redoutent un incendie"

--fin de l'extrait --

Voici l'heure d'un repos bien mérité
Apres une dure journée de labeur je m'assois devant la télé
"¨PAPA !! PAPA !!" -Mais qu'est qui a encore, vous devriez déjà être couché n'avez vous pas vu l'heure ?
Je me dirige vers la porte qui mène à l'autre appartement
Qui sert de salle de jeu et de chambre pour enfants
Une fumée noire qui s'infiltre sous la porte
Un hurlement de femme, qu'a t-elle a crier de la sorte ?
Ce sont des flammes, des flammes grandes comme les montagnes
Qui embrasent le corridor, les escaliers avec hargne
Un monstre de feu qui avale tout sur son passage
Qui détruit les fondations étage par étage
C'est une boite d'allumette enflammée de 6 étages
Une prison de feu qui entreprend son carnage
Aucune issue et ce depuis des années
Aucun extincteur ni détecteur de fumée
Et soudain je me souviens la raison pour laquelle je me suis levé du fauteuil
Pour les enfants et leurs querelles
Désormais séparés par l'incendie
Je cherche le regard d'un de mes fils d'un de mes filles
Ne bougez pas j'appelle les combattants du feu
Car papa n'est pas assez fort pour sauter dans le feu
Sauter dans le brasier d'un immeuble insalubre
Autant fermer les yeux et prier fort pour son salut
10 minutes se sont passées, aucune sirène aucune aide
Les entrées sont scellées dirigez vous vers les fenêtres
A plat ventre comme les cafards nos collocataires
La position est bien connue, face contre terre
En une fraction de seconde c'est ma vie qui s'enfuit
Lorsque le plafond s'écroule sur le dos de ma famille
Voici mon cercueil, ma cité provisoire
Vincent Auriol c'est le nom de son boulevard

15 ans, 17 personnes sacrifiées
14 enfants ont péri sur le bûché
Bien souvent l'atrocité de la mort fait bouger les choses
Car désormais ils seront logés sur les roses
Dernière insulte par le chef commissaire :
"Tous ces noirs sont-ils en situation régulière ?"
Voici le prix du sang d'une ancienne colonie
Voici le respect attribué aux familles
..
Voici le respect attribué aux familles

Jammeh, Gassama, Cissé, Konaté, Diarra, Sy, Traoré, Sissokho, Dembélé
Et les familles de l'hôtel Opéra
Paix...Paix...

Photo de anarion
anarion il y a 17 ans

A l'heure ou on parle de test adn pour les immigrés on peut dire qu'elle est d'actualité ta chanson Medhi ;)

Photo de nak
nak il y a 17 ans

Coupable de couplets politisés
Digitale empreinte et portrait robotisé
Contrôle aux analyses urinaires
La rétine scannée observation préliminaire
Il me tire le portrait comme Alexis Delahaye
Bien loin du tribunal de la Haye
Interrogatoire musclé scène sous tension
La combinaison orange m’informe du lieu de détention
La cellule est pleine de photographies
Tapisserie de pellicules véritable biographie
Recensement important de ma vie et de ces instants
Et j’crois bien avoir perdu la notion du temps

Retour en arrière 7 jours en arrière
Lorsque les experts fouillaient mes ordures ménagères
Lorsque bizarrement mon bras droit me démangeait
Ignorant qu’ils m’avaient placé une puce sous cutané
A la Fnac de Coty je sonne au portique
Chez Virgin le vigile demande mon passeport biométrique
Un double appel qui dédouble ma voix
Mon cellulaire SFR est sur écoute depuis des mois
Depuis la mise en bac de mon premier opus
Eleven september ou le récit des airbus
Le second n’arrangera pas la donne
Le plus grand combat contre les détracteurs de l’album
Au détecteur de mensonges on m’y soumettra
Je le sais depuis que je dors mal sous mes draps
Je sens qu’on m’observe, on m’invite plus en concert
J’me méfie même de mes boîtes de conserve
Paranoïaque du micro planqué
Use le langage des signes pour pouvoir communiquer
Détruis mes joggings dans un baril enflammé
Avec un masque et des gants j’ouvre le courrier
Anonyme comme trois fois cette semaine
Une écriture découpée dans le journal de la semaine
Minutieusement regroupée côte à côte formant des phrases construites menaçantes à mon encontre
Tu te rapproches de la ratonnade bicot
Te souviens-tu de Steven Biko
Du congolais, de l’afghan et de l’afro-américain
Auxquelles s’ajoutera l’algérien
Cesse de réveiller les foules le monde préfère les fous
Voudrais-tu t’attirer les foudres
Je prends la poudre d’escampette vers la Costa Del Sol
Puis renonce pour le foyer Sonacotra
Recherché par Interpol mandat international
Je ne vis plus qu’avec le tirailleur national
Ancien combattant désormais à la retraite
Voudrais bien changer sa croix de guerre en pension nette
Il s’improvise mécanicien à ses heures perdues
D’ailleurs me propose de vérifier ma voiture
Citadine obsolète soumise au check-up
Récupérée dans un parking rempli de pick-up
Le règlement est offert par le soldat mécano
Lui qui avait tant besoin d’argent deux jours plus tôt
Je reprend la route jette un œil dans le rétro
Plus de trace du gentil mécano
Un émetteur sur mon tableau de bord
Un second dans l’appuie-tête de la place du mort
J’abandonne ma Twingo sur une aire de repos
Entre Mantes-la-Jolie et les Mureaux
Appel en PCV d’une Telecom cabine
Allo à l’huile de la friture sur la ligne
Sans que mon correspondant soit sous un tunnel
Les inspecteurs répondent au standard chez Bouygues Tel
S’en est trop je quitte la planète matérielle
Pars me réfugier dans un monde plus spirituel
Ancienne cave convertie en lieu de culte
Aucune chance de m’inculper ici auront les incultes
Accueilli par un visage décontracté
Qui se présente à moi comme l’imam de la mosquée
Comme étant le référent dans le domaine de la science
Aucun accent identifiant sa provenance
Te voici dans la maison du Seigneur
Parmi tous les endroits tu te trouves dans le meilleur
Le croyant est le frère du croyant
Tu es ici chez toi pour le temps désirant
Hospitalier la nourriture est appréciable
On se rappelle de Dieu et des guets-apens du diable
Le soir après la prière collective
J’écris des rimes, comble un manque affectif
Puis je m’endors en étant sûr d’avoir brouillé les pistes
Je m’endors puis rêve à mon come back
Bizarrement rêve de l’imam dans le véhicule de la BAC
Les djellabas se changent en uniformes
Les chéchias deviennent des képis les minarets des miradors
Police dans les yeux lampe torche aveuglante
6 du mat bras dans le dos menotté à plat ventre
Respire la carpette le canon dans le cou
Montré du doigt par le traître qui prépara ce coup
Lieu de culte factice, homme de foi délateur
Non ! Couverture dans tous les secteurs
L’arrestation de la panthère, un coup de filet
Par l’imam infiltré de la DST


Participants

Photo de anarion Photo de nak