piquenique

Hausse de l’immigration au Québec

il y a 9 ans
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piquenique (clôturé) il y a 9 ans



En 2011, la proportion d’immigrants au Québec a atteint un record, soit 12,6 % de la population.

Selon les données de Statistiques Canada de 2011, la proportion d’immigrants au Québec a atteint un record, soit 12,6 % de la population. Nous recevons, proportionnellement, trois fois plus d’immigrants que la France et deux fois plus que les États-Unis. Malgré cette situation, le premier ministre Philippe Couillard affirmait le 14 juin que son gouvernement allait hausser à nouveau les seuils d’immigration. Tout milite contre ce projet.


Il y a toujours eu et il y aura toujours de l’immigration. Ce phénomène est là pour de bon. Il serait illusoire et contre-productif de vouloir ériger un mur infranchissable pour l’empêcher. L’immigration doit toutefois être contrôlée, en fonction de nos besoins et notre capacité d’accueil.


Dans cette perspective, l’un des arguments le plus souvent invoqués pour justifier l’immigration consiste à dire que l’arrivée de nouveaux venus, en général des jeunes, permet de combattre le vieillissement de la population. Or, dans leur livre Le remède imaginaire, comment l’immigration ne sauvera pas le Québec (Boréal, 2011), les chercheurs Guillaume Marois et Benoît Dubreuil démontrent clairement que l’impact des immigrants sur la moyenne d’âge québécoise demeure marginal. Le meilleur moyen pour rajeunir le Québec reste une hausse de la natalité.


Théoriquement, la venue d’immigrants dans la force de l’âge pourrait toutefois augmenter la proportion de la population active, ce qui peut aider à payer pour ceux qui ne travaillent pas. Dans la réalité, ce n’est toutefois pas ce qui se produit. Le taux d’emploi des immigrants est plus faible que celui des natifs. Pour toutes sortes de raisons, cette situation existe à différents degrés dans tous les pays occidentaux. Dans un tel contexte, l’arrivée de nouveaux immigrants n’augmente pas la richesse, mais a plutôt pour effet de mettre de la pression sur nos programmes sociaux.


L’immigration a également comme impact de faire baisser les salaires, particulièrement dans les emplois demandant peu de formation. Voilà qui explique entre autres pourquoi le patronat y est très favorable. Le Québec a d’ailleurs mis en place un programme d’immigration pour les aides ménagères. Ceci permet à des ménages fortunés d’employer au rabais des immigrées comme femmes de ménage au lieu de payer plus cher pour faire travailler la main-d’oeuvre locale. C’est bon pour les riches, mais on peut se demander si cela est utile pour l’ensemble de la collectivité.


De nombreuses failles dans nos programmes d’immigration ont été identifiées par des chercheurs depuis quelques années, ainsi que par le vérificateur général. Devant cette levée de boucliers, le ministère de l’Immigration a changé son discours… et son nom. L’arrivée d’immigrants n’est plus un moyen en vue d’une fin, elle est devenue un objectif en soi pour nous enrichir de la diversité. Le ministère est devenu le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion. Nous voici dans le dogme idéologique du multiculturalisme canadien érigé en absolu. Voilà pourquoi Philippe Couillard ne mâche ses mots : « L’immigration, c’est une obligation ! »


Par ailleurs, notre premier ministre exprimait récemment le souhait que les enfants québécois connaissent mieux l’histoire du Canada. Il devrait prêcher par l’exemple. Pendant longtemps l’immigration (britannique) a été un outil formidable pour mettre les francophones en minorité dans notre pays. Au milieu du XIXe siècle, Montréal et Québec étaient des villes à majorité anglophone, tout comme la région des Cantons-de-l’Est. Les francophones du Manitoba, jadis majoritaires, ont été noyés dans l’immigration anglophone et les Acadiens sont devenus minoritaires dans les Maritimes.


Notre taux natalité, l’un des plus forts jamais mesuré dans l’histoire humaine, nous a cependant permis de rester majoritaires au Québec. Mais ce n’est plus le cas depuis une cinquantaine d’années. Voilà pourquoi le gouvernement québécois a voulu et a réussi à obtenir d’Ottawa le pouvoir de sélectionner son immigration.


Maintenant que nous détenons ce levier, voilà que le gouvernement libéral l’utilise sans discernement pour faire venir un nombre sans cesse grandissant d’immigrants. De moins en moins nombreux, les Québécois francophones deviennent ainsi comme un groupe ethnique parmi d’autres, comme le prescrit l’idéologie multiculturelle canadienne. Cela sera d’autant plus vrai qu’en matière de laïcité et d’accommodements religieux, le gouvernement Couillard a clairement indiqué que presque que toutes les pratiques religieuses et culturelles sont acceptables. De plus en plus ghettoïsée, chaque communauté culturelle vivra chez nous comme elle l’entend, en dehors de nos traditions et de notre histoire.


L’arrivée massive de nouveaux venus a aussi un impact négatif sur le statut du français. Nos immigrants ne sont pas tous francophones, loin de là. Malgré la loi 101, plusieurs s’intègrent à la communauté anglophone. Cela est d’autant plus facile qu’il y a toujours moins de francophones, surtout dans la région de Montréal.


L’exemple de la France, pays à l’identité bien plus enracinée que la nôtre et dont la capacité d’accueil est plus grande, devrait nous faire réfléchir. Pendant une trentaine d’années, nos cousins ont eu une politique de forte immigration. On voit aujourd’hui le résultat. L’Hexagone fait face à de formidables problèmes d’intégration, de ghettoïsation et de sécurité. Niant la réalité, aveuglé idéologiquement, c’est dans ce genre de fuite en avant insensée que Philippe Couillard pousse le Québec.

10 juillet 2015 | Frédéric Bastien - Professeur d’histoire au collège Dawson et auteur de «La bataille de Londres» | Québec

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/444701/hausse-de-l-immigration-au-quebec-une-fuite-en-avant

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sibelius il y a 9 ans

Hé bien .... et dire que mon neveu, son épouse et ses enfants, qui sont tous anglophones à la perfection d'ailleurs .; veulent émigrer .. à Toronto ...

Bon, on verra bien ...

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sibelius il y a 9 ans

( Canada : j'en profite pour soulever un vieux point d'Histoire canadienne ) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kateri_Tekakwitha

Kateri Tekakwitha : la première sainte canadienne. Il est marqué, sur cette fiche Wiki, qu'elle fut béatifiée en 1980, canonisée en 2012 ...

Or, je me souviens très bien que le curé de mon enfance, lorsque j'avais environ 10 ans, donc, en 1966, nous la présentait comme SAINTE Kateri .. un fascicule illustré parlait d'elle .. comme d'une sainte.

Alors, qui croire ?

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sibelius il y a 9 ans

Citation de "piquenique"

Dans cette perspective, l’un des arguments le plus souvent invoqués pour justifier l’immigration consiste à dire que l’arrivée de nouveaux venus, en général des jeunes, permet de combattre le vieillissement de la population. Or, dans leur livre Le remède imaginaire, comment l’immigration ne sauvera pas le Québec (Boréal, 2011), les chercheurs Guillaume Marois et Benoît Dubreuil démontrent clairement que l’impact des immigrants sur la moyenne d’âge québécoise demeure marginal. Le meilleur moyen pour rajeunir le Québec reste une hausse de la natalité.


Théoriquement, la venue d’immigrants dans la force de l’âge pourrait toutefois augmenter la proportion de la population active, ce qui peut aider à payer pour ceux qui ne travaillent pas. Dans la réalité, ce n’est toutefois pas ce qui se produit. Le taux d’emploi des immigrants est plus faible que celui des natifs. Pour toutes sortes de raisons, cette situation existe à différents degrés dans tous les pays occidentaux. Dans un tel contexte, l’arrivée de nouveaux immigrants n’augmente pas la richesse, mais a plutôt pour effet de mettre de la pression sur nos programmes sociaux.


L’immigration a également comme impact de faire baisser les salaires, particulièrement dans les emplois demandant peu de formation. Voilà qui explique entre autres pourquoi le patronat y est très favorable. Le Québec a d’ailleurs mis en place un programme d’immigration pour les aides ménagères.


" Combattre le vieillissement ... " Oui, argument classique .. à voir ...

" ce qui peut aider à payer ceux qui ne travaillent pas" : .. heu ... passons ...

" faire baisser les salaires " oui, ça, hélas, c'est l'argument qui réjouit le plus le Patronat, et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils se frottent les mains, malgré des postures nationalistes ..

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piquenique (clôturé) il y a 9 ans

Citation de "sibelius"( Canada : j'en profite pour soulever un vieux point d'Histoire canadienne ) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kateri_Tekakwitha

Kateri Tekakwitha : la première sainte canadienne. Il est marqué, sur cette fiche Wiki, qu'elle fut béatifiée en 1980, canonisée en 2012 ...

Or, je me souviens très bien que le curé de mon enfance, lorsque j'avais environ 10 ans, donc, en 1966, nous la présentait comme SAINTE Kateri .. un fascicule illustré parlait d'elle .. comme d'une sainte.

Alors, qui croire ?


Ah! Kateri Tekakwitha… Du temps que les Iroquois s’étaient mis au français… Et bien! Moi aussi à l’élémentaire, les Pisseuses (i.e. les Bonnes soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie) lui donnaient de la sainte Kateri Tekakwitha.

Je ne sais pas si les Mohawks en tirent une grande fierté (Iroquois = Mohawks = Agniers), mais pour ma part il m’est souvent arrivé lors d’une ballade en vélo le long du fleuve vers la réserve indienne de Caughnawaga de pisser sur son cénotaphe.



Modifié il y a 9 ans, le vendredi 10 juillet 2015 à 10:00

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sibelius il y a 9 ans

Citation de "piquenique"Citation de "sibelius"( Canada : j'en profite pour soulever un vieux point d'Histoire canadienne ) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kateri_Tekakwitha

Kateri Tekakwitha : la première sainte canadienne. Il est marqué, sur cette fiche Wiki, qu'elle fut béatifiée en 1980, canonisée en 2012 ...

Or, je me souviens très bien que le curé de mon enfance, lorsque j'avais environ 10 ans, donc, en 1966, nous la présentait comme SAINTE Kateri .. un fascicule illustré parlait d'elle .. comme d'une sainte.

Alors, qui croire ?


Ah! Kateri Tekakwitha… Du temps que les Iroquois s’étaient mis au français… Et bien! Moi aussi à l’élémentaire, les Pisseuses (i.e. les Bonnes soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie) lui donnaient de la sainte Kateri Tekakwitha.

Je ne sais pas si les Mohawks en tirent une grande fierté (Iroquois = Mohawks = Agniers), mais pour ma part il m’est souvent arrivé lors d’une ballade en vélo le long du fleuve vers la réserve indienne de Caughnawaga de pisser sur son cénotaphe.



Je ne sais pas .. mais il faudrait quand même que le Vatican de jadis (j'aime bien le nouveau pape Francis, mais pas ses prédécesseurs), nous dise quand elle a réellement été déclarée Sainte.

Et je ne supporte pas les canonisation "sur miracle" .. mais enfin, ça, c'est juste mon opinion ...

Modifié il y a 9 ans, le vendredi 10 juillet 2015 à 11:55

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piquenique (clôturé) il y a 9 ans

Citation de "sibelius"Citation de "piquenique"Citation de "sibelius"( Canada : j'en profite pour soulever un vieux point d'Histoire canadienne ) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kateri_Tekakwitha

Kateri Tekakwitha : la première sainte canadienne. Il est marqué, sur cette fiche Wiki, qu'elle fut béatifiée en 1980, canonisée en 2012 ...

Or, je me souviens très bien que le curé de mon enfance, lorsque j'avais environ 10 ans, donc, en 1966, nous la présentait comme SAINTE Kateri .. un fascicule illustré parlait d'elle .. comme d'une sainte.

Alors, qui croire ?



Ah! Kateri Tekakwitha… Du temps que les Iroquois s’étaient mis au français… Et bien! Moi aussi à l’élémentaire, les Pisseuses (i.e. les Bonnes soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie) lui donnaient de la sainte Kateri Tekakwitha.

Je ne sais pas si les Mohawks en tirent une grande fierté (Iroquois = Mohawks = Agniers), mais pour ma part il m’est souvent arrivé lors d’une ballade en vélo le long du fleuve vers la réserve indienne de Caughnawaga de pisser sur son cénotaphe.



Je ne sais pas .. mais il faudrait quand même que le Vatican de jadis (j'ai bien le nouveau pape Francis, mais pas ses prédécesseurs), nous dise quand elle a réellement été déclarée Sainte.

Et je ne supporte pas les canonisation "sur miracle" .. mais enfin, ça, c'est juste mon opinion ...


Tiens, à propos de Téra Kuikui et de Caughnawaga :

http://media1.ledevoir.com/images_galerie/d_98466_81278/georges-brassens.jpg

Photo de sibelius
sibelius il y a 9 ans

Citation de "piquenique"
Et je ne supporte pas les canonisation "sur miracle" .. mais enfin, ça, c'est juste mon opinion ...


Tiens, à propos de Téra Kuikui et de Caughnawaga :

http://media1.ledevoir.com/images_galerie/d_98466_81278/georges-brassens.jpg
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Merci ! Je ne savais pas que Brassens était allé par là :-)

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piquenique (clôturé) il y a 9 ans

Citation de "sibelius"Citation de "piquenique"
Et je ne supporte pas les canonisation "sur miracle" .. mais enfin, ça, c'est juste mon opinion ...


Tiens, à propos de Téra Kuikui et de Caughnawaga :

http://media1.ledevoir.com/images_galerie/d_98466_81278/georges-brassens.jpg


Merci ! Je ne savais pas que Brassens était allé par là :-)[/quote]



Bien oui ! Il était venu pour un tour de chant de quelques jours à Montréal, et comme il souhaitait voir des indiens, eh bien ! En raison du peu de temps qu’il pouvait consacrer à cette visite, ils l’ont tout simplement amené sur la Rive-Sud en face de Montréal chez les féroces Agniers…

Tiens, à propos de ces derniers, je vous poste ce qui a paru aujourd’hui en ligne.

Je ne suis pas amateur de copier-coller, mais une fois n’est pas coutume.

« Le racisme est monnaie courante à Châteauguay »

Le racisme à Châteauguay était monnaie courante bien avant la Crise d'Oka

À l'époque, les citoyens de Longueuil méprisaient ouvertement leurs concitoyens de Ville Jacques-Cartier, et les bons Canadiens-français de Châteauguay méprisaient de la même façon les Iroquois de Caughnawaga.

Les relations demeurent tendues entre les résidents de Châteauguay et les Mohawks de Kahnawake. Malgré plusieurs tentatives de rapprochement, les deux communautés semblent incapables de se réconcilier et de faire la paix sur les événements de 1990.

Pour plusieurs résidents de Châteauguay, impossible d'oublier le fait que les Mohawks ont bloqué le pont Mercier et paralysé la région pendant plusieurs semaines. Pour les Mohawks, impossible d'oublier la haine et la rancœur dont ont fait preuve les Québécois à leur égard pendant la crise.

Si bien qu'aujourd'hui, les tensions sont palpables entre les deux communautés. Et rien n'indique que la situation soit sur le point de changer.

Les résidents de Châteauguay et de Kahnawake ont beau être voisins, ils ont peu d'échanges depuis la crise. Selon le conseiller municipal de Châteauguay Michel Pinard, les deux communautés vivent côte à côte sans réellement tisser de liens. « Les relations d'avant la crise étaient meilleures qu'elles sont aujourd'hui. On a l'impression que Kahnawake, ça existe en parallèle à notre réalité ici, à Châteauguay », dit-il.
Pour l'ancien maire de Châteauguay Jean-Bosco Bourcier, ce sont aujourd'hui « deux sociétés complètement séparées l'une de l'autre autant par les lois, autant par la langue, autant par l'économie. »

Malgré des efforts de rapprochement, les plaies restent vives tant chez les Blancs que chez les Mohawks.

« Ça laisse des cicatrices. Moi, je ne suis pas du tout intéressé à magasiner, à jouer au golf à Kahnawake ou à manger à Kahnawake. Du fait, d'une part, qu'ils ne veulent pas parler français - tout est en anglais -, qu'ils continuent de vendre du tabac. On dirait qu'ils se fichent de nous », souligne l'ancien maire Bourcier.
Comme à Châteauguay, certains résidents de Kahnawake n'ont toujours pas oublié ce qu'ils ont vécu pendant la crise et continuent d'avoir encore beaucoup de ressentiment à l'égard de leurs voisins.

Le grand chef de Kahnawake à l'époque, Joe Norton, est conscient qu'il y a encore des tensions raciales. « On n'a pas toujours de bonnes relations lorsque nous allons à Châteauguay. Nous sentons beaucoup de racisme et de colère contre nous », dit-il.
Selon Noé Beauvais, un Mohawk qui a vécu la crise, le racisme est monnaie courante à Châteauguay. Sa famille et lui en sont victimes.

Jean-Bosco Bourcier ne croit pas que les tensions raciales entre les deux communautés vont s'atténuer. « À mon avis, il y aura toujours du racisme, que ce soit à cause du commerce, que ce soit à cause de la langue, que ce soit à cause des revendications. »
Pour voir la frise chronologique sur votre appareil mobile, cliquez ici.

Signe des tensions qui existent entre les deux communautés, alors que nous étions en tournage à Châteauguay, nous avons été intimidés par un Mohawk qui s'en est pris à nous verbalement. L'homme menaçait de nous attaquer physiquement sous prétexte que notre caméra était pointée vers la réserve.

Le calme est revenu dans la pinède, et le village d'Oka a retrouvé le côté paisible qu'il avait perdu en 1990. Alors que les barricades et les blindés de l'armée sont maintenant chose du passé, les touristes et les amateurs de vélo sont de retour dans la région.

Les résidents d'Oka et les Mohawks de Kanesatake ont aussi recommencé à se côtoyer, mais la crise demeure un sujet délicat et les blessures qu'elle a engendrées se font encore sentir des deux côtés.

Sur la route 232, des Mohawks de Kahnawake observent les citoyens de Châteauguay qui manifestent leur mécontentement. Photo : KORLCC
Jean Jolicoeur ne s'est jamais remis de ce qu'il a vécu en 1990. Comme beaucoup de Blancs, il a été expulsé du territoire après la crise. « Ça a laissé des séquelles, énormément de séquelles, et vous savez qu'il y a des gens qui ne s'en sont pas remis », dit-il.

Selon Jean Jolicoeur, les deux communautés réapprennent à vivre ensemble en prenant bien soin d'évacuer les événements de 1990 de leurs discussions. « Tout le monde va magasiner dans les mêmes endroits, sans nécessairement se confronter et se dire : "c'est vous autres qui êtes responsables de la crise en 90" », explique-t-il.

Clinfton Nicholas n'oubliera jamais ce qu'il a vécu en 1990, l'été de ses 18 ans. « Moi je me rappelle des hélicoptères en haut de ma maison, des lumières dans la fenêtre, d'être traité comme un criminel, comme un terroriste. Je n'ai jamais oublié ça. C'est la grosse cicatrice dans mon cœur. »

Il affirme que plusieurs membres de sa communauté partagent cette douleur et qu'encore aujourd'hui, certains Mohawks boycottent les commerces d'Oka. « il y a encore des gens qui ne magasinent rien, rien au village d'Oka ».

Les séquelles de la crise sont telles, qu'à Oka comme à Kanesatake peu de gens osent en parler publiquement.
L'ancien maire de la paroisse d'Oka comprend que les gens hésitent à parler d'événements qui les ont fait souffrir. « C'est peut-être un sentiment de crainte de dire des choses qui pourraient blesser ou fâcher. Durant la crise, beaucoup de familles se sont séparées, se sont divisées [...] Aujourd'hui, [les gens] veulent tout simplement oublier parce que le calme est revenu. »

25 ans après la crise, certains Autochtones souhaitent maintenant que les Québécois et les Mohawks enterrent leurs vieux souvenirs et tournent, une fois pour toutes, la page sur ces tristes événements qui les ont divisés.



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sibelius il y a 9 ans

ha, hé bien, vu comme ça, le Canada ....


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