Citation de "prodigieux"
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POSTULAT :
Cacaouète
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HISTOIRE :
Au réveil, l'Homme pousse des bâillements à réveiller un troupeau de rhinocéros au Zimbabwe, en ouvrant la gueule si largement que vous pouvez voir jusqu'à son estomac. Vous inspectez.
Elle m'apportez mon petit déjeuner au lit.
Mais oui.
J'aimais ce geste de tendresse.
Je ne lui disais ni « Bonjour ! », ni « Merci », arrête France-Cul mais branche à fond, d'un air hébété, un solo de trompette de Vivaldi.
Le dimanche, elle me suppliait de baisser le son .
Je lui répondais qu'avec l'âge je devenais sourd.
Pourtant je l'entendais très bien chuchoter à notre chat : « Quel sale emmerdeur ! »
Je partais au bureau sans rien ranger.
La salle de bains était un marécage où surnageaient les serviettes de bain et les peignoirs .
Par terre, dans la chambre, chemise sale, cravate, caleçon, une chaussette — la deuxième a disparu comme toutes les deuxièmes chaussettes —, pantalon, veste, en tas.
C'était a elle de les ramasser.
Un jour, exaspérée, me demanda de le faire moi-même.
Non, froidement fut ma réponse.
En Seigneur et Maître je revenais le soir quand mes importantes activités me libéraient enfin.
Elle m'attendait à partir de 7 heures, maquillée, parfumée, habillée en geisha avec un kimono de soie noire brodée. Souriante. Téléphone débranché.
Pour elle le repas du soir était un moment difficile de notre vie a deux.
A son grand agacement, J'engloutissais dans le désordre tout le repas.
Je commençais toujours par picorer quelques fraises au sucre (ma passion), j'avalais un kilo de nouilles fraîches (mon autre passion) qu'elle avait rapidement fait réchauffer au micro-ondes, re-picore des fraises au sucre que je mangeais en même temps que du fromage de chèvre, déchiquettais avec mes doigts une tranche de jambon, buvais quelques gorgées de consommé andalou que j'avais oublié, engloutissais un deuxième kilo de pâtes fraîches que j'arrosais de sauce au soja, re-re-pîcore des fraises au sucre, grignotais un os de poulet que je déposais non pas dans mon assiette mais à côté, sur la table, pour finir je mettais un point d'honneur a finir les trois pâtes qui restaient...
... puis je me lèvais, bousculant ma chaise, et foncais regarder la télévision.
La laissant desservir et nettoyer les dégâts.
Boulot de nana !
Elle ne râlez pas parce que jamais, absolument jamais, je ne lui ai reproché de ne pas savoir cuisiner.
Sans sourciller j'avalais des nouilles trop cuites ou pas assez, du foie de veau cru, du riz collant, des côtes d'agneau brûlées. Et des plats curieux, tels que des pot-au-feu sans viande (légère étourderie de sa part), de la pâtée de salade de pommes de terre, des bouillies de poisson à la vapeur, etc.
J'étais orgueilleux. N'ai jamais avoué une seule fois, dans notre longue vie commune, que j'avais « peut-être » eu tort.
Par exemple, le jour où j'avais commandé (sans lui demander son avis) d'affreux volets roulants modernes pour NOTRE vieille ferme de la Micoulette. Elle avait protesté. Et moi sifflais entre mes dents :
Si tu n'es pas contente de mes volets, tu descends de la voiture.
D'accord.
Ah une fois Je l'avais abandonnée sur le bord de la route...
... et n'étais pas revenu la chercher, comme elle s' y attendait.
Folle de rage, elle avait regagné Casa dans un camion de moutons, et elle s'était planquée pendant 3 jours dans un petit hôtel sans donner de nouvelles.
Elle devait surement se demander si elle n'allait pas refaire sa vie avec un charmant monsieur chinois
J'avais refusé de me lever le matin et me suis plaint de douleurs au cœur.
Affolée, elle sauta dans un taxi et puis ben elle est rentrée chez nous...
Où je l'avais accueillie avec un sourire triomphant...
... mais pas un mot d'excuse.
J'étais menteur. Cela ne lui déplaisait pas, en fait. La vie commune nécessite un peu de fabulation pour éviter des empoignades petites ou graves.
Elle me croyait malgré les ricanements de ses copines qui prétendaient que pas un mâle n'est capable de rester fidèle à sa femme plus de trois ans.
Sa tranquillité d'esprit valait bien quantité de pardons, n'est-ce pas ?
Je ne mentais pas vraiment. J'embellissais la vérité. Ce qui me permettais de raconter la même anecdote des dizaines de fois, de manières totalement différentes.
Avez vous vu des épouses craquer dans un dîner au 123ieme récit identique, et enfoncer leur serviette de table dans la bouche du radoteur pour l'étouffer ?
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ce style me rappelle le TRik...