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un Général s 'exprime !

il y a 3 ans
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full il y a 3 ans

Document à voir - fruit d'une réflexion apolitique et réaliste. Discours clair et net renvoyant le ministre des Armées a réétudier le chapitre ""Devoir de réserve chez les militaires « »

Une réplique bien argumentée de la part du Général Lauzier, soutien de la récente lettre des généraux, je marque en rouge les arguments réglementaires
‌Jean-Yves Lauzier
Saint-cyrien et breveté de l’école de guerre, le général Lauzier, outre des postes à vocation opérationnelle en France ou en opérations extérieures, a exercé de nombreuses responsabilités dans la formation des officiers. Après avoir commandé une promotion de saint-cyriens, il a notamment eu la responsabilité de l’enseignement gé;opolitique et stratégique à l’école de guerre en 2005 et 2006, cycle durant lequel il organisa un séminaire de réflexion sur la construction et les institutions européennes au profit des officiers supérieurs français et étrangers.Docteur « honoris causa » de l’université Zrinyi Miklos de Budapest, il a aussi participé à plusieurs séminaires de réflexion gé;opolitique. Il a terminé sa carrière militaire à la tête du commandement des 23 écoles de l’armée de terre.---------- mail transféré ----------
> > Tribune des généraux : le devoir de réserve n’est pas celui de se taire
Pour le général Jean-Yves LAUZIER, ancien commandant des écoles de l’armée de terre, plutôt que de critiquer les généraux signataires de la tribune publiée il y a 10 jours sur notre site, la classe politique gagnerait à les écouter.
Par Jean-Yves Lauzier Publié le 4 mai 2021 à 13h00
« A la suite d’une tribune parue dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles signée par plusieurs officiers généraux en deuxième section et officiers à la retraite, le ministre des armées, Madame Parly, a déclaré lundi 26 avril que cela constituait « une faute politique, les militaires n’étant pas des militants politiques » et que « les militaires à la retraite ont un devoir de réserve strict ». Au-delà du manque de cohérence du propos qui dénonce une faute politique chez des personnes à qui on nie toute légitimité politique, ce jugement montre aussi une méconnaissance réelle de ce qu’est le devoir de réserve chez les militaires. Et cela peut surprendre de la part du ministre chargé des armées.
Comme le rappelle l’excellente revue Inflexion, éditée par l’armée de terre, aux termes de l’article L. 4121-2 du Code de la défense, l’obligation de réserve des militaires stipule que « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire ». Il interdit aussi l’adhésion à des groupements ou associations à caractère politique et à des syndicats. De même le statut général des militaires se contente de préciser que « les militaires doivent faire preuve de discrétion pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ». A l’évidence la tribune signée par les officiers en retraite ou en deuxième section ne contrevient en rien à ce que recouvre ces définitions, puisqu’ils ne sont plus en service et que leur propos n’interfère pas réellement avec les fonctions exercées précédemment. Car, même si je regrette pour ma part le caractère collectif de la tribune, qui lui confère un aspect revendicatif, elle n’enfreint pas réellement le devoir de réserve voulu par l’autorité politique. Quoiqu’il en soit, la réaction du ministre pose la vraie question de la responsabilité des officiers ayant quitté le service actif et leur rôle dans la société.
S’il avait appliqué « le strict devoir de réserve » tel qu’évoqué par le ministre, le général de Gaulle n’aurait jamais écrit ses différentes considérations sur les armées et la guerre pendant l’entre-deux guerres et encore moins joué le rôle politique qui fut le sien à partir des années cinquante. Je pense a contrario de la ministre qu’il est heureux que des officiers, et notamment d’anciens officiers de haut rang, puissent s’exprimer et alerter le pays quand ils pensent que celui-ci court un réel danger. Il serait en vérité paradoxal d’avoir consacré trente ou quarante ans de sa vie à protéger son pays, parfois au risque de sa vie et de celle de ses subordonnés, et une fois à la retraite ne plus s’en soucier ouse réfugier dans une forme de splendide isolement. Dès lors que les propos tenus ne sont pas diffamatoires ou insultants, et que l’intérêt supérieur du pays anime réellement l’avis exprimé, même s’il s’avère critique, l’expression d’anciens hauts responsables, qu’ils soient civils ou militaires, est à la fois une richesse et une nécessité.
Le fait est qu’il est difficile pour les responsables politiques, d’hier ou d’aujourd’hui, d’accepter les critiques, surtout quand elles les renvoient à leurs propres déficiences et qu’elles émanent de personnalités, qui ont construit leur engagement professionnel autour des vertus que sont l’honneur, le sens du sacrifice, le respect de la parole donnée, la loyautéet la discipline. Ces vertus inculquées dans les écoles de formation constituent le socle de leur engagement. Transmises génération après génération à Saint-Cyr ou dans les autres écoles militaires, elles ont permis à notre pays de se construire, siècle après siècle, notamment dans les épreuves et les difficultés. Ce qui les rend aussi étrangers à toute volonté de déconstruction de l’histoire.
Les anciens soldats ne peuvent que refuser la servilité et le délitement du pays qu’ils ont servi leur vie durant.
Les soldats n’ont certes pas le monopole de ces vertus, loin s’en faut. Mais tout au long des siècles, ils les ont portées en les gravant régulièrement dans la mémoire collective avec leur sang. Et les responsables politiques qui le savent, admirant et parfois même enviant de tels comportements, se sentent déstabilisés dès que ces mêmes soldats, forçant leur sens de la discipline, se permettent de les critiquer. A plus forte raison quand la critique paraît justifiée.
Car, comme l’avait annoncé Tocqueville au XIXème siècle, « Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. Il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux. » Et par nature et formation, les soldats et anciens soldats ne peuvent que refuser la servilité et le délitement du pays qu’ils ont servi leur vie durant.
Aussi, loin de critiquer les généraux ayant signé cette tribune, les politiques devraient écouter leurs conseils et ne pas hésiter à solliciter leurs propositions, appliquant ainsi la recommandation d’Inflexion, qui rappelait la déclaration du maréchal Vauban à Louis XIV : « Sire, je ne puis à la fois vous plaire et vous servir. »

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stephanesan1973 (clôturé) il y a 3 ans

Citation de full Document à voir - fruit d'une réflexion apolitique et réaliste. Discours clair et net renvoyant le ministre des Armées a réétudier le chapitre ""Devoir de réserve chez les militaires « »

Une réplique bien argumentée de la part du Général Lauzier, soutien de la récente lettre des généraux, je marque en rouge les arguments réglementaires
‌Jean-Yves Lauzier
Saint-cyrien et breveté de l’école de guerre, le général Lauzier, outre des postes à vocation opérationnelle en France ou en opérations extérieures, a exercé de nombreuses responsabilités dans la formation des officiers. Après avoir commandé une promotion de saint-cyriens, il a notamment eu la responsabilité de l’enseignement gé;opolitique et stratégique à l’école de guerre en 2005 et 2006, cycle durant lequel il organisa un séminaire de réflexion sur la construction et les institutions européennes au profit des officiers supérieurs français et étrangers.Docteur « honoris causa » de l’université Zrinyi Miklos de Budapest, il a aussi participé à plusieurs séminaires de réflexion gé;opolitique. Il a terminé sa carrière militaire à la tête du commandement des 23 écoles de l’armée de terre.---------- mail transféré ----------
> > Tribune des généraux : le devoir de réserve n’est pas celui de se taire
Pour le général Jean-Yves LAUZIER, ancien commandant des écoles de l’armée de terre, plutôt que de critiquer les généraux signataires de la tribune publiée il y a 10 jours sur notre site, la classe politique gagnerait à les écouter.
Par Jean-Yves Lauzier Publié le 4 mai 2021 à 13h00
« A la suite d’une tribune parue dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles signée par plusieurs officiers généraux en deuxième section et officiers à la retraite, le ministre des armées, Madame Parly, a déclaré lundi 26 avril que cela constituait « une faute politique, les militaires n’étant pas des militants politiques » et que « les militaires à la retraite ont un devoir de réserve strict ». Au-delà du manque de cohérence du propos qui dénonce une faute politique chez des personnes à qui on nie toute légitimité politique, ce jugement montre aussi une méconnaissance réelle de ce qu’est le devoir de réserve chez les militaires. Et cela peut surprendre de la part du ministre chargé des armées.
Comme le rappelle l’excellente revue Inflexion, éditée par l’armée de terre, aux termes de l’article L. 4121-2 du Code de la défense, l’obligation de réserve des militaires stipule que « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire ». Il interdit aussi l’adhésion à des groupements ou associations à caractère politique et à des syndicats. De même le statut général des militaires se contente de préciser que « les militaires doivent faire preuve de discrétion pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ». A l’évidence la tribune signée par les officiers en retraite ou en deuxième section ne contrevient en rien à ce que recouvre ces définitions, puisqu’ils ne sont plus en service et que leur propos n’interfère pas réellement avec les fonctions exercées précédemment. Car, même si je regrette pour ma part le caractère collectif de la tribune, qui lui confère un aspect revendicatif, elle n’enfreint pas réellement le devoir de réserve voulu par l’autorité politique. Quoiqu’il en soit, la réaction du ministre pose la vraie question de la responsabilité des officiers ayant quitté le service actif et leur rôle dans la société.
S’il avait appliqué « le strict devoir de réserve » tel qu’évoqué par le ministre, le général de Gaulle n’aurait jamais écrit ses différentes considérations sur les armées et la guerre pendant l’entre-deux guerres et encore moins joué le rôle politique qui fut le sien à partir des années cinquante. Je pense a contrario de la ministre qu’il est heureux que des officiers, et notamment d’anciens officiers de haut rang, puissent s’exprimer et alerter le pays quand ils pensent que celui-ci court un réel danger. Il serait en vérité paradoxal d’avoir consacré trente ou quarante ans de sa vie à protéger son pays, parfois au risque de sa vie et de celle de ses subordonnés, et une fois à la retraite ne plus s’en soucier ouse réfugier dans une forme de splendide isolement. Dès lors que les propos tenus ne sont pas diffamatoires ou insultants, et que l’intérêt supérieur du pays anime réellement l’avis exprimé, même s’il s’avère critique, l’expression d’anciens hauts responsables, qu’ils soient civils ou militaires, est à la fois une richesse et une nécessité.
Le fait est qu’il est difficile pour les responsables politiques, d’hier ou d’aujourd’hui, d’accepter les critiques, surtout quand elles les renvoient à leurs propres déficiences et qu’elles émanent de personnalités, qui ont construit leur engagement professionnel autour des vertus que sont l’honneur, le sens du sacrifice, le respect de la parole donnée, la loyautéet la discipline. Ces vertus inculquées dans les écoles de formation constituent le socle de leur engagement. Transmises génération après génération à Saint-Cyr ou dans les autres écoles militaires, elles ont permis à notre pays de se construire, siècle après siècle, notamment dans les épreuves et les difficultés. Ce qui les rend aussi étrangers à toute volonté de déconstruction de l’histoire.
Les anciens soldats ne peuvent que refuser la servilité et le délitement du pays qu’ils ont servi leur vie durant.
Les soldats n’ont certes pas le monopole de ces vertus, loin s’en faut. Mais tout au long des siècles, ils les ont portées en les gravant régulièrement dans la mémoire collective avec leur sang. Et les responsables politiques qui le savent, admirant et parfois même enviant de tels comportements, se sentent déstabilisés dès que ces mêmes soldats, forçant leur sens de la discipline, se permettent de les critiquer. A plus forte raison quand la critique paraît justifiée.
Car, comme l’avait annoncé Tocqueville au XIXème siècle, « Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. Il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux. » Et par nature et formation, les soldats et anciens soldats ne peuvent que refuser la servilité et le délitement du pays qu’ils ont servi leur vie durant.
Aussi, loin de critiquer les généraux ayant signé cette tribune, les politiques devraient écouter leurs conseils et ne pas hésiter à solliciter leurs propositions, appliquant ainsi la recommandation d’Inflexion, qui rappelait la déclaration du maréchal Vauban à Louis XIV : « Sire, je ne puis à la fois vous plaire et vous servir. »


"S’il avait appliqué « le strict devoir de réserve » tel qu’évoqué par le ministre, le général de Gaulle n’aurait jamais écrit ses différentes considérations sur les armées et la guerre pendant l’entre-deux guerres et encore moins joué le rôle politique qui fut le sien à partir des années cinquante. Je pense a contrario de la ministre qu’il est heureux que des officiers, et notamment d’anciens officiers de haut rang, puissent s’exprimer et alerter le pays quand ils pensent que celui-ci court un réel danger. Il serait en vérité paradoxal d’avoir consacré trente ou quarante ans de sa vie à protéger son pays, parfois au risque de sa vie et de celle de ses subordonnés, et une fois à la retraite ne plus s’en soucier ouse réfugier dans une forme de splendide isolement. Dès lors que les propos tenus ne sont pas diffamatoires ou insultants, et que l’intérêt supérieur du pays anime réellement l’avis exprimé, même s’il s’avère critique, l’expression d’anciens hauts responsables, qu’ils soient civils ou militaires, est à la fois une richesse et une nécessité."

Je suis d'accord avec cette partie, c'est pas faux.


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