vyseee

A quand une catégorie de forum incluant l'écologie ?

il y a 9 ans
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sibelius il y a 9 ans

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/3738306/sur-la-zone-portuaire-du-havre-les-agriculteurs-en-colere-inspectent-camions-et-entrepots#.VbsrZfPtlBd

Sur la zone portuaire du Havre, les agriculteurs en colère inspectent camions et entrepôts

Publié le 29/07/2015

Social. Ils avaient annoncé un nouveau blocage du pont de Normandie. Finalement, les exploitants agricoles ont préféré contrôler, dans les entreprises du port du Havre et au poste d’inspection frontalier, les marchandises importées.


Le pont de Normandie n’aura finalement été, hier matin, qu’un point de rendez-vous pour les 250 agriculteurs venus de Seine-Maritime, de l’Eure, de l’Orne et du Calvados.

Plutôt que de bloquer de nouveau le franchissement de la Seine, les exploitants se sont répartis dans trois bennes de tracteurs pour aller inspecter des camions frigorifiques, des entrepôts de stockage et le point d’inspection communautaire, sur la zone portuaire du Havre.

« Le Foll (ministre de l’Agriculture) ne veut pas nous donner les noms des mauvais élèves, ceux qui importent massivement de l’étranger alors qu’ils sous-payent les agriculteurs français... Et bien, on va se la faire nous-même cette liste », indique Charles Vimbert, secrétaire des Jeunes Agriculteurs 76.

Une soixantaine d’éleveurs s’est ainsi rendue devant l’entreprise Cap Gel qui a fini par leur ouvrir ses portes. La température de -25 °C dans les entrepôts n’a pas arrêté les agriculteurs qui ont tenu à scruter chaque étiquette de lot, ce qui ne s’est pas révélé chose aisée en raison du froid, certes, mais surtout du codage en vigueur.

Très vite, les manifestants se sont regroupés devant le Poste d’inspection frontalier/Point d’entrée communautaire. C’est ici que les services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire vérifient que tous les produits d’origine animale sont conformes à la législation européenne.

« On a trouvé de la poudre de lait ! », lance un agriculteur en pointant un camion en attente. Tous se rassemblent et ouvrent le conteneur. « Voilà des sacs de poudre de lait venue d’Amérique du Nord pour Lactalis, qui est toujours le dernier à vouloir payer les éleveurs, et qui était destinée à la Bretagne pour faire des produits alimentaires.

On a aussi trouvé du mouton Néo-zélandais et de la viande sud-américaine et du poulet polonais », confie Guillaume Burel, président des Jeunes Agriculteurs de Seine-Maritime.

Mais pas question, cette fois-ci, de jeter la viande. Les agriculteurs se contentent de noter et photographier les preuves.

En revanche, les sacs de poudre ont vite été déchargés et éventrés.

« Grâce aux étiquetages, nous avons identifié les transformateurs qui ne jouent pas le jeu. Nos prochaines actions seront pour eux. Et nous maintenons la pression tout comme l’information auprès des consommateurs », indique Julien Marre, membre du bureau national des Jeunes Agriculteurs.

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sibelius il y a 9 ans

http://www.partagedeseaux.info/Le-bassin-du-Tigre-et-de-l-Euphrate-une-zone-de-tension-autour-de-l-eau

Le bassin du Tigre et de l’Euphrate, une zone de tension autour de l’eau

Mardi 15 décembre 2009, par Larbi Bouguerra, Olivier Petitjean
Grands barrages | barrage conflit de l’eau Irak irrigation Proche Orient rareté et sécheresse relations internationales Syrie Turquie
L’importance gé;opolitique de la région, les grands barrages construits par la Turquie, les travaux d’aménagement et d’irrigation, le conflit et la présence américaine en Irak, la sécheresse que connaît la région depuis plusieurs années – tout contribue à faire du bassin du Tigre et de l’Euphrate l’un des points chauds de la planète en matière de gestion de l’eau.

Pour quelques éléments sur l’évolution de la situation sur place depuis la rédaction de cet article, voir la note de mise à jour de juillet 2015, en bas de page.

L’Euphrate et le Tigre ont des cours presque parallèles. Les deux fleuves prennent naissance sur les hauts plateaux anatoliens, en Turquie. Ils traversent ensuite le territoire syrien et rejoignent l’Irak, où ils serpentent côte à côte et finissent par se rejoindre à 100 kilomètres du Golfe persique. Leur estuaire commun, les marais du Chatt al-arab, constituent un écosystème unique au monde. L’Euphrate est long de 2 330 kilomètres (455 en Turquie, 675 en Syrie, 1 200 en Irak), le Tigre de 1 850 kilomètres (400 en Turquie, 32 en Syrie et 1 418 en Irak). Le bassin versant de l’Euphrate couvre 440 000 kilomètres carrés dans ces trois pays et l’Arabie saoudite, celui du Tigre 375 000 kilomètres carrés (dont un tiers en Iran). Le débit moyen du Tigre est le plus élevé (1 400 mètres cubes par seconde contre 840 pour l’Euphrate), en raison de l’apport des cours d’eau descendant des monts Zagros, comme le Grand et le Petit Zab. Pour des raisons d’élévation du niveau des eaux dans les deux fleuves, c’est toutefois plutôt l’eau de l’Euphrate qui est utilisée pour l’irrigation, en conséquence de quoi la différence de débit entre les deux fleuves tend à s’accentuer. (Inévitablement, des projets voient donc le jour pour transférer une partie des eaux du Tigre vers l’Euphrate.) En 2008-2009, du fait de la multiplication des barrages et des projets d’irrigation, de la sécheresse et de la mauvaise gestion, le cours inférieur de l’Euphrate s’est trouvé réduit à peu de choses.

En amont, les réalisations et les projets de la Turquie

Même si la disponibilité de l’eau per capita n’y représente que le sixième de ce qu’elle est en Europe occidentale (et même si le pays sera inévitablement confronté à une hausse vertigineuse de la demande en eau du fait de sa croissance démographique et de l’élévation du niveau de vie), la Turquie fait figure de pays riche en eau par comparaison avec ses voisins. Souvent présentée comme le « château d’eau » de la région en raison des nombreux fleuves qui y prennent leur source, elle est en fait caractérisée par une grande inégalité de la distribution des précipitations, abondantes sur le littoral de la Mer Noire, mais bien plus ailleurs. D’un côté, les autorités turques développent des projets d’exportation d’eau non dénués d’arrière-pensées politiques (vers la partie turque de Chypre ou vers Israël), mais d’un autre côté l’approvisionnement en eau de certaines régions agricoles et des grandes villes comme Istanbul et Ankara est parfois problématique (comme on l’a vu avec les coupures d’eau occasionnées par la sécheresse de 2006-2007).

En 1977, les autorités turques ont lancé un grand projet de construction de nouvelles infrastructures dans l’Anatolie du Sud-est, la partie jusqu’alors la moins développée du pays, où se situent les cours supérieurs du Tigre et de l’Euphrate. Ce programme, intitulé « Projet pour l’Anatolie du Sud-est » (GAP, selon l’acronyme turc – il est aussi connu sous le nom anglais de Great Anatolia Project), incluait la construction dans le bassin versant de ces deux fleuves de 22 barrages, 19 centrales électriques et deux tunnels d’acheminement de l’eau d’irrigation. L’aire concernée, environ 10 % du territoire turc pour 9,5 % de la population, est équivalente à la superficie de l’Autriche. Le barrage Atatürk sur l’Euphrate (169 mètres de haut et 1,8 kilomètre de long), achevé en 1990, en constitue le point d’orgue. Selon les calculs officiels, il coûtera au total 32 milliards de dollars US et générera 3,3 millions d’emplois, assurera la sécurité alimentaire de la zone, fournira le quart de l’énergie électrique du pays et augmentera son PNB de 12 % (celui de l’Anatolie du Sud-est devant quadrupler à lui seul).

Ces constructions n’ont évidemment pas été sans entraîner les habituelles conséquences des grands projets de ce type : déplacements de populations, immersion de villages ou de restes archéologiques à la valeur inestimable (comme Halfeti et les vestiges de Zeugma, immergés suite à la construction du barrage de Bireckik en aval de celui d’Atatürk), conséquences environnementales. Le projet du barrage d’Ilisu sur le Tigre, l’une des dernières des réalisations importantes du GAP, a récemment défrayé la chronique internationale. Ce barrage, qui doit avoir 138 mètres de haut, menace de déplacer 55 000 habitants et de submerger 300 kilomètres carrés et toute une série de sites historiques, parmi lesquels le village historique d’Hasankeyf, mentionné dans des tablettes datant du début du IIe millénaire avant J.-C. Les travaux ont commencé en août 2006, mais au début de l’été 2009, toute une série de financeurs européens, dont les agences de crédits à l’exportation de l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse et la banque française Société générale, ont fini par annoncer leur retrait du projet, grâce entre autres à une vigoureuse campagne aux niveaux turc et international. De manière patente, le projet ne respectait pas les 153 critères sociaux, environnementaux, économiques et culturels fixés par la Banque mondiale pour financer ce type de projets – critères qui font autorité pour ce type d’agences internationales. Les autorités turques assurent qu’elles se débrouilleront pour trouver les fonds nécessaires et que les travaux seront menés à leur terme, et la Chine a commencé à se positionner pour combler le vide laissé par les financeurs internationaux. En janvier 2010, le gouvernement turc a annoncé avoir obtenu les financements nécessaires auprès de banques nationales pour reprendre les travaux.

Le gouvernement irakien est d’ailleurs intervenu officiellement auprès des autorités européennes pour leur demander de se retirer du projet. C’est que le barrage d’Ilisu risque d’amputer le Tigre du quart de son débit à son entrée en Irak, et que les Irakiens (comme les Syriens) accusent les ouvrages réalisés sur l’Euphrate dans le cadre du GAP de les avoir d’ores et déjà sérieusement lésés. Aux questions en elles-mêmes cruciales de diminution du débit des deux fleuves s’ajoutent en effet des problèmes de réduction de la sédimentation en aval, ce qui conduit à un appauvrissement des sols, mais aussi des problèmes aigus de pollution aux nitrates et aux phosphates du fait de l’extension des surfaces agricoles en Turquie et ailleurs.

Le drame de l’eau en Irak

Les Irakiens sont d’autant plus sensibles à ces problèmes qu’ils sont plus vulnérables en tant que pays d’aval, plus dépendants des ressources du Tigre et de l’Euphrate que leurs voisins, et que les problèmes politiques internes et externes qu’ils continuent de connaître ne font qu’empirer la situation en empêchant l’émergence d’une bonne gouvernance de l’eau. La sécheresse que connaît le pays depuis 2007 est venue s’ajouter aux problèmes déjà existants, entraînant une situation dramatique aussi bien pour les villes et l’agriculture que pour l’écosystème et les populations du delta.

Historiquement, l’Irak s’enorgueillissait de son secteur agricole florissant. Le pays était le premier exportateur de dattes au monde. Il fournissait les producteurs de bière allemands en malt d’orge. Aujourd’hui, les pays doit importer une grande partie de sa nourriture. Selon les autorités irakiennes, les surfaces cultivables n’ont pas cessé de diminuer depuis plusieurs décennies, et la sécheresse qui sévit notamment sur le Nord du pays (Kurdistan et alentours, où l’agriculture pluviale est habituellement possible) n’a fait qu’aggraver la tendance. Dans le Nord, les récoltes de blé et d’orge ont été réduites de moitié entre 2007 et 2009. Dans le Centre du pays, les palmiers dattiers et les citronniers souffrent de la soif. Aux effets provisoires de la sécheresse s’ajoutent les conséquences structurelles et durables de la mauvaise gestion et de l’imprévoyance : le Nord ne dispose de quasiment aucune infrastructure pour faire face à la sécheresse (réservoirs ou canaux d’irrigation), et les zones du Centre paient le prix de décennies de mauvaises pratiques d’irrigation (salinisation) et de gaspillage des ressources.

Dans le Nord de l’Irak, qui dépend historiquement des nappes d’eau souterraines pour son approvisionnement, les réserves s’épuisent à grande vitesse. Selon une étude publiée par l’UNESCO en octobre 2009, 70% des karez, systèmes souterrains traditionnels d’adduction d’eau de la région, seraient désormais asséchés, avec des répercussions graves pour l’accès à l’eau potable et les rendements agricoles.

Avant même la sécheresse, la situation de l’eau à Bagdad et dans les autres grandes villes irakiennes était déjà problématique. L’invasion de la force menée par les États-Unis et la désorganisation de l’État irakien qui s’en est suivie avaient entraîné des problèmes d’approvisionnement. Les infrastructures existantes étaient de toute façon obsolètes. Lorsque ce n’était pas l’eau elle-même qui manquait (comme à Bagdad, qui bénéficie des eaux du Tigre), les pénuries d’électricité venaient empêcher aussi bien son pompage que son traitement. Bagdad, connaissait certes sous Saddam Hussein des pénuries d’eau régulières, du moins en ce qui concerne les quartiers Est, à majorité chiite. Avec la chute du dictateur, les quartiers à majorité sunnite se sont eux aussi retrouvés affectés. La chloration de l’eau n’étant plus assurée et l’état des infrastructures se dégradant continuellement, le choléra a connu une résurgence à partir de 2007 dans le Nord du pays et dans les bidonvilles de Bagdad. Malgré tous leurs efforts, les autorités d’occupation ne sont pas parvenues à atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixé en termes de rénovation des infrastructures d’eau et d’électricité. Les insurgés, conscients que la capacité à assurer ces services de base constituerait un facteur de légitimation des nouvelles autorités, n’ont pas manqué de cibler les infrastructures opérationnelles ou de bloquer régulièrement les grands canaux d’irrigation. L’un des premiers attentats survenus après l’arrivée des Américains a ainsi visé une station d’épuration.

Pour la zone du Chatt el-Arab (région de marais formé par la confluence du Tigre et de l’Euphrate juste avant qu’ils n’atteignent le Golfe persique), en revanche, l’occupation états-unienne avait semblé de prime abord une bonne nouvelle. La zone abritait jusque récemment la civilisation distinctive des « Arabes des marais » ou Madan, déjà attestée dans des bas-reliefs datant de l’époque assyrienne. Cette population, qui comptait un demi-million de personnes dans les années 80, vivait dans des huttes de roseaux sur les minuscules îles des marais et circulait dans un réseau labyrinthique de lagons dans de grandes barques à fond plat, pratiquant la pêche et la chasse des oiseaux qui venaient se reproduire dans la zone. Dans la foulée de la première Guerre du Golfe, les États-Unis les ont poussés à se révolter contre le régime de Saddam Hussein. Celui-ci, qui voyait déjà d’un mauvais œil ces populations chiites, envoya son armée dévaster la zone et fit creuser d’énormes canaux de drainages et élever des digues pour détourner l’eau du Tigre et de l’Euphrate et effacer ainsi de la carte le Chatt el-Arab et ses populations distinctives. En quelques années, 95 % de la zone des marais fut donc transformée en désert, et les Madan contraints à l’exil. L’invasion américaine de 2003, combinée à des conditions climatiques favorables, permirent toutefois à la région de revivre quelque peu. Forces alliées et Madan unirent leurs forces pour éliminer tous les ouvrages entrepris à des fins de répression. Une partie des marais s’est reformée, permettant à la population de revenir. Malheureusement, l’embellie aura été de courte durée, puisque la sécheresse, les barrages et les détournements massifs d’eau d’irrigation ont réduit le débit de l’Euphrate à la portion congrue. À partir de 2007, les marais ont recommencé à régresser. Parallèlement, le manque d’entretien des voies navigables et des bateaux en amont a entraîné des problèmes de sédimentation et de pollution des eaux par les carburants et les produits chimiques. Les bateaux circulent désormais difficilement et le poisson, jadis aliment de base, est devenu immangeable. Les palmeraies ont elles aussi été décimées. Enfin, les fleuves n’assurant plus leur effet de barrage face aux eaux salées, une grande partie de la zone est en train d’être inondée par la mer, forçant les habitants à l’exil. Les nappes souterraines s’en trouvent salinisées, et l’eau consommée par les habitants de Bassorah est cause de nombreuses maladies entraînées par le sel et la pollution liée au pétrole.

Pour faire face à cette situation de crise qui concerne tout le pays, la stratégie du gouvernement irakien semble plutôt être celle du recours au secteur privé. La distribution d’eau et l’assainissement de Bagdad ont ainsi été confiés au groupe français Veolia en juillet 2009, tandis que Suez-Degrémont s’octroyait le contrat de rénovation des réseaux, estimé à 3 milliards de dollars US. Parallèlement, le gouvernement national a également lancé un appel d’offres auprès de cabinets de consultants internationaux pour l’aider à élaborer un plan stratégique de l’eau sur 30 ans.

L’absence de coopération dans la gestion des fleuves

Si une grande partie des problèmes d’eau des Irakiens s’explique par des années de dictature, de guerre et de mauvaise gouvernance, les autorités du pays ne manquent pas non plus de rejeter la faute sur la Turquie et ses grands barrages. Ces derniers, ajoutés aux ouvrages syriens, auraient réduit de 30 à 50 % le débit des fleuves par rapport à ce qu’ils étaient il y a 30 ans. (Pour ce qui concerne le Chatt el-Arab, les Irakiens accusent également l’Iran, qui a installé des barrages sur le fleuve Karoun. Par le passé, ce fleuve se séparait en deux branches, dont l’une rejoignait les marais du delta. L’eau en aurait été totalement détournée vers la branche qui reste sur le territoire iranien, le Bahman Chir. En conséquences, les rejets pétroliers de la raffinerie d’Abadan ne sont plus entraînées vers la mer.)

Il est vrai que les autorités turques ne s’embarrassent pas de scrupules lorsqu’il s’agit d’exploiter sa position de pays d’amont ; à les en croire, les eaux du Tigre et de l’Euphrate relèveraient de leur souveraineté territoriale absolue, et elles auraient toute légitimité à les exploiter autant que possible. L’eau serait la richesse naturelle de la Turquie comme le pétrole est celle de l’Irak… Aussi la Turquie a-t-elle toujours refusé de reconnaître le statut international des deux bassins versants et, aux côtés de la Chine, a voté contre l’adoption de la Convention de l’ONU sur les fleuves transfrontaliers (lire Vers une convention-cadre sur l’utilisation des cours d’eau à d’autres fins que la navigation). Le seul facteur de modération dans son comportement est son statut de membre de l’OTAN, donc soumis pour une part aux priorités stratégiques des États-Unis, et son souhait d’intégrer l’Union européenne.

Les relations entre les trois pays riverains ne sont évidemment pas facilitées par toute une série de facteurs historiques, politiques et idéologiques : l’importance du nationalisme comme moyen de légitimation des régimes ; le souvenir de la domination ottomane ; la rivalité entre les deux pays baathistes que sont l’Irak et la Syrie, qui les a longtemps empêchés de faire front face au voisin turc ; la question kurde ; les divisions internes à chacun de ces pays ; un autre différend entre Turquie et Syrie portant sur les eaux de l’Oronte… (Turquie et Syrie ont toutefois signé récemment un protocale d’accord en vue de l’a construction d’un "barrage de l’amitié" sur l’Oronte.)

Syrie et Irak ne se privent pas de mettre en œuvre le même type de grands ouvrages ou d’irrigation massive qu’ils reprochent par ailleurs à la Turquie. On constate donc que si les discussions et les arrangements partiels sur le partage et la gestion du Tigre et de l’Euphrate ont été nombreux au cours du XXe siècle, ils ont rarement associé les trois pays en même temps. Même la coopération technique est restée balbutiante. On en est resté au niveau bilatéral, les alliances se faisant et se défaisant en fonction des évolutions gé;opolitiques.

Pire encore, le partage de l’eau s’est trouvé à plusieurs reprises sur le point de causer des affrontements armés ou d’être instrumentalisé par les acteurs gé;opolitiques de la région. Au milieu des années 70, l’Irak a failli faire la guerre à la Syrie, qui construisait ses premiers barrages. En 1990, le remplissage du lac du barrage Atatürk, juste achevé, entraîne l’assèchement du cours inférieur du fleuve pendant 30 jours, entraînant la fureur de Saddam Hussein. En 1991, dans le cadre de la première Guerre du Golfe, les alliés auraient demandé – sans succès – à la Turquie de fermer à nouveau les vannes pour assoiffer l’Irak. En 1999 encore, la Turquie agitera la même menace pour faire plier la Syrie, qui protégeait le leader kurde Abdullah Öcalan.

Actuellement, le partage des eaux de l’Euphrate est théoriquement régi par deux accords bilatéraux. En vertu du premier, signé en 1987, la Turquie laisse passer en moyenne 500 mètres cubes par seconde en Syrie. En vertu du second, signé en 1990, la Syrie laisse passer 59 % du débit naturel en Irak. Mais ces arrangements sont mis à mal par la réduction générale du débit occasionnée par les grands barrages, les détournements pour l’irrigation et les aléas climatiques.

En l’absence de traité ou de tout cadre de coopération pérenne, les autorités irakiennes en sont réduites à devoir continuellement mendier l’eau à ses voisins et en particulier à la Turquie, laquelle souffle le chaud et le froid. Celle-ci a accepté officiellement d’augmenter le débit de l’Euphrate pour permettre aux Irakiens de faire face à la sécheresse de 2009, mais toujours sans s’engager sur le long terme... et les responsables irakiens l’ont ensuite accusée d’avoir en fait réduit le débit du fleuve. La Turquie a argué que la sécheresse sévissait également chez elle, puis, finalement, après de fortes pluies sur son territoire (ayant d’ailleurs entraîné des inondations), elle a à nouveau assuré qu’elle laisserait passer davantage d’eau vers l’aval.

NOTE DE MISE À JOUR (juillet 2015)
Bien des choses se sont passées, depuis la rédaction de cette fiche en 2009, dans le bassin du Tigre et de l’Euphrate. À commencer par les printemps arabes et notamment la révolution et la guerre civile en Syrie, que beaucoup de commentateurs ont mis en relation avec la sécheresse qui sévissait dans le pays depuis plusieurs années. L’émergence d’une nouvelle force islamiste, Daech, et la guerre qui s’en est suivie et qui continue à sévir, a à nouveau illustré l’importance de l’eau dans la région. Pour la première fois peut-être, le contrôle de l’eau (notamment des barrages irakiens sur le Tigre et l’Euphrate) occupe une place stratégique centrale dans le conflit. Sur ces évolutions, on lira sur ce site les deux articles de Larbi Bouguerra sur l’Irak et la Syrie.

SOURCES
- Cette fiche est pour une large part la synthèse d’un dossier de fiches réalisés par Larbi Bouguerra : http://www.irenees.net/fr/dossiers/....

Voir aussi :
- « One of Iraq’s Few Successes Since the U.S. Invasion Was Saving Its Ancient Marshes : Now They’re In Peril Again », Patrick Cockburn, The Independent, 30 avril 2009. http://www.alternet.org/waroniraq/1...
- « Turquie, Syrie, Irak : les barrages de la discorde », Guillaume Perrier, Le Monde, 16 mars 2009.
- « Les Européens réticents à financer le barrage turc d’Ilisu », Guillaume Perrier, Le Monde, 7 juillet 2009.
- « Le manque d’eau, la nouvelle plaie du peuple irakien », Patrice Claude, Le Monde, 4 juillet 2009.
- « Iraq Suffers as the Euphrates River Dwindles », Campbell Robertson, New York Times, 14 juillet 2009. http://www.nytimes.com/2009/07/14/w...
- Martin Chulov, « Water shortage threatens two million people in southern Iraq », The Guardian, 26 août 2009. http://www.guardian.co.uk/world/200...
- "Water shortage fueling displacement of people in northern Iraq, UNESCO study finds". http://portal.unesco.org/en/ev.php-...
- Deborah Amos, “Mideast Water Crisis Brings Misery, Uncertainty” et “Tide Of Arab-Turk Tension Rises Amid Water Shortage”, 7 et 8 janvier 2010, National Public Radio (US). http://www.npr.org/templates/story/... et http://www.npr.org/templates/story/...
- L’UNESCO propose une revue de presse internationale sur la situation de l’eau en Irak : http://www.unesco.org/en/iraq-offic...

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sibelius il y a 9 ans

Citation de "vyseee"Merci Sibelius pour toutes ces contributions.
Le topic serait vite passé dans l'oublie sans toi :/

Mais, te voyant autant engagée (et informée sur le sujet, j'aimerais
savoir ta position concernant le rapport écologie/élevage ?

Et oui, tu sais que c'est un sujet qui me tient à coeur !


Sans problème, cher Vyseee, avec plaisir, même !

L'élevage a plusieurs composantes, dont, hélas, la filière alimentaire, nécessaire, certes, mais trop conditionnée par le rendement, la maltraitance à animaux, (et que dire du broyage odieux des poussins ? ) voire la cupidité etc..

Et celle d'enrichissement du sol (primordial ! )

1 - Les animaux ont largement autant droit que nous à la vie, à la possession de la Terre, etc (même si, je dois avouer que je me passerais fort bien des scorpions, etc .. ) et, de toute façon, ils nous sont nécessaire pour l'alimentation (du moins pour la plupart d'entre nous), et aussi pour la formation et le maintien du sol lui-même, de la terre arable.

2 - et, de toute façon, ils nous sont nécessaires pour l'alimentation (du moins pour la plupart d'entre nous), et aussi pour la formation et le maintien du sol lui-même, de la terre arable.

I - Donc, le sol ... (et les eaux)

Bien entendu, il n'est nul part de même nature.

Il faudra que nous parlions :

de l'humus, terre arable,

de la Régression et dégradation des sols

de la salinisation des sols

du Zai (technique agricole)

de l'influence des barrages

de l'irrigation

des différents type d'engrais (fumure), fournis par les animaux (domestiques ou non), engrais organiques

des engrais minéraux

des engrais obtenus autrement (coquilles .. )

des plantes halophytes (des plantes adaptées aux sols secs, à a chaleur intense, au sel, aux vents violents .. )

de la façon de limiter les avancées dunaires, sableuses

de l'adaptation des animaux, surtout bovins et caprins, aux différents milieux

du surpaturage

de l'épandage des lisiers

de Claude Bourguignon, pédologue

Bref .. toutes les interactions ...

Car sans sols .. point d'élevage (et l'inverse aussi, d'ailleurs .. )

des livres se rapportant à ces sujets

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L'élevage, ou, tout simplement, les animaux, sont donc là pour protéger, voire pour fabriquer, la terre arable, voire le tchernoziom, ou autres types de sols

(Une terre arable est une terre qui peut être labourée ou cultivée (latin arabilis : labourable). Les terres arables comprennent les terrains en jachère, les cultures maraîchères et céréalières et les prairies artificielles.

Quand ils sont intensivement cultivés et labourés, les sols arables peuvent perdre certaines de leurs qualités (richesse en humus, diversité génétique et richesse en champignons y diminuent généralement, de même parfois que leurs capacités de rétention et épuration de l'eau).) (wikipédia)

Ils l’enrichissent de matières organiques, non seulement par leurs bouses, mais aussi par leurs coquilles (escargots, notamment, et oeufs) (on ne prend pas assez souvent ce facteur-là en compte.)

Il serait bon de savoir ce deviennent les coquilles des oeufs utilisés dans l'industrie alimentaire (collectés ou non ? ) (coût de la logistique ? ), des coquilles d'escargots vendus hors coquilles, des coquilles d’huîtres, moules, bulots, etc) (toujours le problème de la collecte et du coût de celle-ci, de l'entreposage .. )

Les bouses (ou lisiers) : très utiles, donc, pour leurs matières organisques. Mais, dans certains cas, il faut faire de la séparation, ( http://www.agrireseau.qc.ca/porc/documents/Recherche_separation-lisier.pdf )
notamment pour éviter l'excès d'ammoniac, qui est irritant.

(Le lisier de porc contient des dérivés de l'azote, du phosphore, du potassium, mais aussi du calcium, du magnésium, du sodium, ainsi que des oligo-éléments : cuivre, zinc, manganèse, fer, soufre,etc )

Ne serait-il pas possible de déshydrater ce lisier, et de le répandre sur les terres manquant d'oligo-élements, voire dunaires ?

C'est certainement possible techniquement, mais après, il faut compter avec l'aspect financier, ainsi qu'avec les coutumes, religions, etc . .

Le tchernoziom ("terre noire") est un sol surtout caractéristique de certaines parties du biome des steppes et prairies tempérées sous climat continental.

Cette terre noire contient un fort pourcentage d'humus — 3 à 15 %, riche en potasse, phosphore et oligo-éléments. Elle est très épaisse, souvent plus de 1 m, et jusqu'à 6 m en Ukraine. Elle est très fertile et l'impasse d'engrais, de fond et azoté, est possible. Le fort taux d'humus et d'argile lui confère une réserve d'eau utile importante. Pour ces raisons, elle est souvent considérée comme le meilleur sol au monde pour l'agriculture. D'ailleurs, ce type de sol se prête très bien au semis direct ou aux techniques culturales simplifiées (TCS).

Bref, tout cela pour dire que les meilleures terres, les plus riches, les plus fertiles, sont les terres où se trouvaient des troupeaux

Les chevaux fournissent, bien sûr, le meilleur engrais (intrant), suivi donc par les bovins (mais pour ceux-là, ça peut, je suppose, varier selon la nourriture qu'ils reçoivent),

Pour les porcins, on vient d'en parler .. En revanche, pour les chèvres et moutons, j'ai toujours entendu parler que c'était peu nutritif (pour la terre, j'entends) (en plus du fait que ça peut véhiculer la tremblante du mouton .. )

Inconvénients du bétail d'élevage . ou sauvage : les maladies, parasites, germes divers (comme tous les animaux, en somme) .. Craindre et traiter pour la brucelose, par exemple. Chaque espèce a ses maladies ..



Voici une très bonne illustration de la lutte contre la désertification :

http://www.corbisimages.com/stock-photo/rights-managed/42-29049689/the-552-km-tarim-desert-highway-crosses


Bovins sur une ile du fleuve Niger : observer leur extrême maigreur :-(4 . Ce sont des zébus :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Surp%C3%A2turage#/media/File:ILRI,_Stevie_Mann_-_Livestock_graze_on_an_island_in_the_Niger.jpg

Merci de votre patience, et surtout, d'avoir créé ce sujet

Modifié il y a 9 ans, le vendredi 31 juillet 2015 à 18:40

Photo de sibelius
sibelius il y a 9 ans

Il faudra que je mette aussi le texte sur les Ligules

et que je compile toute ma doc

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sibelius il y a 9 ans


Citation de "l.heure.bleue"

Danger ! 3 multinationales contrôlent 50% des semences mondiales (Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer)

par Nina K
samedi 6 septembre 2014

Ces 3 multinationales contrôlent déjà 50% de la production des semences mondiales : Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer. Et elles n'ont certainement pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin...

Le danger de laisser l'alimentation mondiale sous le contrôle de seulement quelques firmes saute aux yeux. Ne les laissons pas arriver au bout de leur projet : rendre l'humanité totalement dépendante de ces multinationales sans foi ni loi.

Il n'y a qu'à se pencher sur le parcours de Monsanto pour comprendre immédiatement le dessein mortifère qui les anime...

Dans l'émission A bon entendeur (sur RTS), ce sujet ô combien important a été traité le 2 septembre 2014 : Main basse sur les semences


Cette vidéo, "Danger pour le patrimoine alimentaire mondial, en voie de privatisation", est un extrait de l’émission A bon entendeur du 2 septembre 2014 (pour voir l’émission complète).

Ci-dessous, un extrait de l’article présentant le sujet de l’émission :

« Légumes, fruits, céréales… Notre alimentation est principalement basée sur des produits agricoles qui ont en commun de provenir de graines. Un marché qui a attisé bien des convoitises.

A tel point qu’aujourd’hui, à force de rachat de sélectionneurs de semences, trois entreprises multinationales se partagent 50% de la production mondiale.

Une concentration qui représente un risque pour la biodiversité et ainsi l’approvisionnement en aliments, comme le dénoncent des ONG (Pro SpecieRara, La Déclaration de Berne).

Et les critiques de ces ONG sont multiples : trois multinationales, Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer contrôlent 50% du marché des semences. Les deux premiers possèdent aussi quantité de variétés protégées, 60% des tomates vendues en Europe et 70% des choux-fleurs.

Monsanto et Syngenta, gros producteurs de pesticides, veulent vendre leurs produits par lot, les semences avec les engrais et les pesticides adaptés.

En plus, les grands sélectionneurs utilisent des variétés stériles.
( dites : TERMINATOR )

Effet pervers de cette mainmise, le nombre de variétés s’appauvrit, et avec lui la diversité génétique. »


Marie-Monique Robin avait déjà condamné cette privatisation du vivant (grâce aux brevets) par des firmes comme Monsanto : voir l’article Des brevets contre l’humanité"Les pirates du vivant" par Marie-Monique Robin (OGM, Monsanto) . Le combat de Vandana Shiva ("figure de proue de l ' opposition aux brevets sur le vivant") est également évoqué dans l’article et dans ce documentaire "La guerre des graines"

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sibelius il y a 9 ans

http://www.lizov.com/foa/index.php?option=com_content&view=article&id=1304471453:ghhghgh&catid=26:tout-&Itemid=4

interaction plante-animaux :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ammophile_%C3%A0_ligule_courte

Elle peut tolérer l’ensablement jusqu'à 1 mètre d’autant plus que cette tolérance stimule les rhizomes qui poussent verticalement et est un élément essentiel pour la bonne vigueur de la plante 3.

Étrangement, l’ammophile à ligule courte est beaucoup moins vigoureuse plus loin des côtes.

Pourquoi cette espèce, qui arrive si bien à pousser au niveau des dunes, n’arrive-t-elle pas dans un habitat beaucoup plus propice à son développement, là où d’autres plantes poussent ? Ce phénomène a été largement étudié par une équipe de chercheurs qui ont évalué la sensibilité de cette plante face aux agents pathogènes du sol tels que les nématodes.

En effet, la densité de ces agents pathogènes est faible dans le sable fraîchement déposé, mais il s'accumule dans les racines des ammophiles sur du sable stabilisé. Bien que les détails soient complexes, les résultats affirment que l’ammophile à ligule courte est en grande partie limitée aux dunes de sables qui sont immédiatement adjacente au bord de l’eau (on parle d’avant-dune) et où le sable est enlevé et redéposé assez fréquemment.

L’atout majeur de l’ammophile à ligule courte est la stabilisation des dunes de sables le long des côtes et ainsi vise à réduire les problèmes liés à leur avancement. Par ailleurs, elle est aussi utilisée pour la re-végétalisation puisqu’elle réussit à se développer là où les sols sont très sablonneux ou aride ; autrement dit là où les conditions de plantation en font un lieu difficile pour l'établissement d'espèces ensemencées.

Malheureusement dans cet usage, l’ammophile à ligule courte ne peut survivre que quelques années en raison de son intolérance face aux agents pathogènes, mais elle joue un rôle important dans le démarrage de la succession végétale. Enfin, cette poacée ne tolère pas beaucoup une humidité importante dans le sol avant de montrer des signes de stress.

Ammophila breviligulata près du lac Michigan, Wisconsin

Au vu des caractéristiques biologique de cette plante, on pourrait se questionner sur son pouvoir envahissant.

La Global Invasive Species Database (autrement dit, la base de données mondiale des espèces envahissantes
, qui référence les espèces envahissantes modifiant la biodiversité originelle d'une région à la suite de leur introduction) ne la classe pas comme tel, mais on y trouve une autre plante du type Ammophila : Ammophila arenaria.

A. arenaria est une poacée, originaire d'Europe qui a été largement implanté pour stabiliser et protéger les côtes de l'érosion. Néanmoins elle peut concurrencer et déplacer des communautés végétales indigènes et modifier les habitats des communautés d'invertébrés et des espèces d'oiseaux comme l’huîtrier des Chatham qui est en voie de disparition ou bien encore le Gravelot neigeux.

Une fois établie, elle se répand grâce à ces rhizomes et reste difficile et coûteux à contenir. D’ailleurs à partir du xixe siècle, A. arenaria a été introduite sur la côte Pacifique d'Amérique du Nord (de la Californie au nord à la Colombie-Britannique), mais aujourd’hui elle commence à être supplanté par A. breviligulata.

La question sur l’invasion d’A. breviligulata commence donc à être étudiée par de nombreux groupes de recherche en Amérique du Nord. Néanmoins, cette plante est considérée comme une plante menacée dans certains Etats américains de la région des grands lacs (Minnesota, Ohio, et Pennsylvanie) et même en voie de disparition en Illinois.

Le parasitisme animal

Plus de la moitié du domaine sur lequel A. breviligulata s'étend coïncide avec le territoire de ponte de la tortue Malaclemys terrapin, tortue aquatique de la famille des Emydidae.

Elles se reproduisent au début du printemps et pondent de 5 à 12 œufs dans des dunes de sables avant d’éclore à la fin d'été.

Les auteurs, d'une étude de 1988, ont utilisé la spectrométrie gamma pour déterminer s'il y avait un déplacement des éléments nutritifs des œufs de tortue vers l'A. breviligulata.

Ils ont injecté dans ces œufs, ramassés sur le terrain dans les 48h suivant la ponte, une solution composée de 45Se, de 137Cs, de 54Mn et de 59Fe. Une fois marqués, les œufs ont été enfouis sous le sable, dans des pots contenant des A. breviligulata.

Ils ont ensuite suivi les différents plants d’A. breviligulata sur une période de 15 semaines, pour y détecter l'apparition d'isotopes. En l'espace de 45 jours, ils ont tous été retrouvés, à l'exception du 59Fe, dans les tiges aériennes, à une distance de plus de 30 cm des œufs.

Le fer a été lui aussi absorbé, mais a demeuré dans les racines. Les trois autres isotopes (à savoir le Sélénium, Manganèse et Césium) ont continué de s'accumuler régulièrement pendant 90 jours, après quoi ils ont commencé à se déplacer dans les parties souterraines de la plante.

Cette étude suggère donc qu’A. breviligulata absorbe les éléments nutritifs contenus dans les œufs de tortue, exploitant ainsi une source nourricière providentielle venant compenser la pauvreté des dunes en minéraux.

Mais ce phénomène n’est pas exclusif à la plante A. breviligulata ni aux œufs de tortue M. terrapin. Par exemple, Andropogon sp arrive à pénétrer l’embryon bien développé dans l’œuf de la tortue de Floride, Trachemys scripta elegans.

Ainsi, les plantes peuvent absorber les éléments nutritifs à partir de nouveau-nés bien développés ainsi que les œufs moins développés.

En introduisant des éléments nutritifs dans les écosystèmes de plage (qui sont des milieux stressants), les tortues de mer, qui nichent partout dans le monde, peuvent aider à maintenir des écosystèmes au niveau des avant-dunes.

On remarque donc bien que certaines espèces jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes par le transport d'énergie et de nutriments d'un écosystème à l'autre comme c’est le cas de la relation entre la tortue et la plante A. breviligulata.

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sibelius il y a 9 ans

Moissons, pénuries, etc ..

J'aimerais bien savoir quel tonnage des céréales récoltées est réservé à l'alimentation humaine ?

(le reste étant utilisé pour : la nourriture du bétail (au lieu de foin .. ), la production de bio-carburant, la fabrication de sacs plastique recyclables, la production de boissons alcoolisées ( whisky, saké, etc ) etc ...

Photo de sibelius
sibelius il y a 9 ans

Imaginez les incohérences du système . y compris ce qui peut se passer sous couvert d'écologie ...

Exemple : on met au point de louables carburants écologiques. Fort bien .. Disons .. à partir de betteraves ...

( http://energiepourdemain.fr/tag/betterave-a-sucre/ )

Mais à quoi sert de produire tant de "bio" carburants .; si c'est pour le gaspiller en transports inutiles ?

Exemple : Les poireaux et champignons polonais !

à quoi sert de faire venir de si loin des poireaux et champis, si ce n'est pour faire faire des bénéfices substantiels aux Distributeurs, ( qui en voient que leur marge, et la contrainte exercée pour l'améliorer sans cesse)

Ca va se faire, non seulement sur le dos des producteurs d'ici ... qui seront ruinés, mais aussi des producteurs de là-bas .. qui travailleront à perte et sous la contrainte .. MAIS ... on se fera pousser des auréoles en disant que le carburant utilisé pour le transport était bio ...

pfffff

et mille autres détails ...

" A partir de saccharose ou de glucose, les levures fabriquent l’alcool (c’est la fermentation alcoolique bien connue).

Chaque kilogramme de sucre fournit environ 0,5 kg d’alcool.

Comme les levures ne peuvent pas fournir plus de 17°C d’alcool, il faut procéder à la distillation de l’alcool obtenu pour qu’il soit pur.

La distillation est effectuée en chauffant, ce qui utilise du combustible et fait baisser le rendement énergétique. "

Bien entendu, le transport a un angle de plus : la proximité des marchandises ..

Autant, en prenant l'exemple des pommes de terre (P D T ), on peut les faire pousser presque partout, autant, en revanche, les citrons ou ananas ne poussent que sous certains climats ..

Il faut donc réserver nos agro-carburants .. au transport de ces derniers (citrons, etc. )

les agro-carburants, eux-mêmes, ne doivent pas venir de trop loin, ni être transportés par des olé;oducs qui sont des causes de discordes ou de chantage.

de même, l'énergie (c'est paradoxal), utilisée pour fabriquer cet agro-carburant . ne doit pas non plus venir de barrages, car leur pire défaut est de perturber les éco-systèmes, (on a assez vu cela en Turquie).

Là, ça a aussi provoqué la salinisation de la terre (humus) : la pire des choses !

Et ces perturbations atmosphériques ont provoqués des vent de sable, de surcroît.


Bref .. on ne doit donc utiliser, pour faire du carburants (sans oublier les biogaz), que la partie ultime des productions végétales, qui doivent auparavant être passées par les digestats, puis devenir, en stade ultime, du compost, afin que la boucle soit bouclée, et afin d'éviter le gaspillage, et l’appauvrissement de l'humus.

ON peut utiliser l'excellente expérimentation offerte par SOHETTES (dans l'Aube, je crois . ) : ça démontre bien le circuit possible et obtenu, utilisé

Modifié il y a 9 ans, le jeudi 6 août 2015 à 12:23

Photo de sibelius
sibelius il y a 9 ans

Allons bon .. on m'a offert un sachet de fruits secs Benenuts .. et ces fruits étaient enrobés .. d'huile de coton ....

Je ne connaissais pas ...

http://www.cirad.fr/publications-ressources/science-pour-tous/dossiers/coton/ce-qu-il-faut-savoir/transformation-de-la-graine

Toutes les parties de la graine de coton sont utiles, à la fois pour l’industrie et pour l’alimentation.

Des graines aux usages multiples

Le duvet autour des graines (appelé le linter) est formé de courtes fibres de cellulose utilisées dans la fabrication de feutres, garnitures en literie, ameublement et automobile, compresses, gazes, coton hydrophile, mèches, fils pour tapis... On extrait également des dérivés alimentaires (fibres diététiques, épaississants, excipients…).

Le linter, à cause de ses nombreuses utilisations, est présent sur le marché international. Les principaux importateurs sont actuellement la Chine, l’Allemagne, le Japon et Israël.

La coque de la graine peut être brûlée pour produire l’énergie nécessaire aux huileries. Elle est aussi utilisée pour l’alimentation animale ou pour la fabrication de dérivés de synthèse pour l’industrie chimique.

L’amande de la graine est très riche en huile et en protéines mais elle contient un pigment toxique, le gossypol, qui est éliminé par des procédés artisanaux ou industriels.

En pressant les amandes, on obtient une excellente huile alimentaire à partir de laquelle on fabrique aussi des savons.

Il existe des variétés naturellement sans glandes appelées « glandless » qui ont été cultivées à grande échelle par certains pays.

L’huile de coton est la sixième huile végétale consommée dans le monde. Elle est de bonne qualité. Elle est riche en acides gras polyinsaturés (dont la vitamine E) et elle est sans cholestérol. Elle se comporte toutefois moins bien à la chaleur que les autres huiles courantes.

Pour certains pays où le coton est cultivé (Mali, Tchad, Burkina Faso, Togo…) elle représente l’essentiel de la consommation d’huile alimentaire.

Certains pays l’exportent : Etats-Unis et Brésil sont les deux premiers exportateurs.

La place du coton dans la production mondiale de graines d’oléagineux en 2003 (million de tonnes).


Les tourteaux de coton

La pâte qui reste après l’extraction de l’huile est transformée en tourteaux destinés à l’alimentation des ruminants (vaches, moutons, seuls animaux capables de détoxifier le gossypol au cours de leur digestion).

Leur apport en protéine est élevé (jusqu’à 49 % de leur matière sèche) : 3 à 6 fois plus que les céréales
et jusqu’à 20 fois plus que certains fourrages.

C’est aussi l’aliment végétal le plus riche en phosphore. Les tourteaux ont aussi d’autres utilisations agricoles, comme fertilisants ou substrats de culture pour les champignons….

Les tourteaux font l’objet d’un commerce international, la plupart des pays producteurs en exportent.


Comment fabrique-t-on le coton hydrophile?

Le coton hydrophile est fabriqué à partir des fibres trop courtes, qui sont normalement éliminées au cours du processus de filature ou de variétés naturellement courtes et de forte section (micronaire) et maturité qui facilitent l’absorption.

Après la guerre de 1870, le chirurgien allemand Victor von Bruns découvre comment débarrasser les fibres de coton de leur pellicule de cire.

En lavant les fibres dans un bain de soude, il crée un pansement aussi absorbant qu’hygiénique : le coton hydrophile.

En 1873, l’Allemand Paul Hartmann, qui possède une usine de teinture de coton, lance la production de coton hydrophile.


Origines
Botanique
Cultures, ennemis
Récolte
Transformation de la fibre
Transformation de la graine

......

L'huile de coton est une huile végétale, extraite des graines des capsules de coton.
Elle est utilisée comme huile alimentaire, notamment en Afrique et en Asie centrale, mais aussi dans de nombreux domaines non alimentaires comme les produits de beauté ou l'apprêt des cuirs.

Liens externes

Informations sur l'utilisation et sur la filière du coton sur le site de la CNUCED

Utilisations énergétiques de l'huile de coton sur le site du CIRAD

Composition, propriétés et utilisations de l'huile de coton sur le site du laboratoire Centifolia


Huile d'amande • Huile d'arachide • Huile d'argane • Huile d'avocat • Huile de carthame • Huile de coco • Huile de colza • Huile de coton • Huile de germes de blé • Huile de lin • Huile de maïs • Huile de neem • Huile de noisette • Huile de noix • Huile de noyaux • Huile d'œillette • Huile d'olive • Huile de palme • Huile de pépins de courge • Huile de pépins de raisin • Huile de ricin • Huile de riz • Huile de sésame • Huile de soja • Huile de tournesol

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Je l'avoue : je suis sidérée !


Modifié il y a 9 ans, le jeudi 6 août 2015 à 13:13

Photo de sibelius
sibelius il y a 9 ans

Je regardais un site sur les châtaignes .. et je me demandais, outre les recettes, ce qu'on pouvait faire des bogues, écorces, etc ...

http://cuisinevg.fr/chataigne

Comme pour tous les fruits, d'ailleurs, surtout en conserve .. il faudrait veiller à ce que rien ne se perde : le substrat est trop important, transformé en humus ..

Et il faudrait aussi savoir si cette récupération se fait dans toutes les conserveries du monde ..., les plantations d'ananas, par exemple ...


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