morganna

Amour et pensées..

il y a 8 ans
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Photo de apocope
apocope (clôturé) il y a 8 ans

Citation de "maquis"

Apopoprout
Plutôt que de perpétuellement critiquer la prose des autres
Serait il seulement capable de nous pondre quelque chose de son cru
Certes on peut faire des copier coller
Qui n'en fait pas

Mais quels sont les habituels critiqueurs en mesure de produire un texte à eux
Très peu
Et sûrement pas APOPOPROUT


La critique dont il est question est de mon cru, et n'est donc pas un copier-coller comme ceux dont tu nous abreuves jusqu'à plus soif...

Photo de apocope
apocope (clôturé) il y a 8 ans

Citation de "annonciation"

Moi j'adore "les voluptueux râles" la poétesse, c'est d'un réalisme étonnant. Mais tu as raison Apocope ne doit pas connaitre.



En effet, la volupté ne m'a fort heureusement pas encore mené aux affres de l'agonie...

Modifié il y a 8 ans, le jeudi 31 mars 2016 à 02:47

Photo de apocope
apocope (clôturé) il y a 8 ans

Citation de "morganna"

pourquoi pas imaginer que la relation sexuelle ( râles voluptueux) amène à la création de filles ( muguet ) et de garçons ( petits raisins ), tant qu'on y est ?

tant qu'à mal lire, autant le faire entièrement ;-)


Ce n'est pas tant que je lise mal, que votre prose qui est hasardeuse.

Ainsi, au-delà de la sonorité, les mots évoquent un sens. À mon avis, l'oxymore râle-volupté m'apparaît douteux, parce que l'antithèse est tordue : l'évocation y est drastique.

Quant aux brins (sic) du raisin, cet énoncé fantaisiste n'évoque rien sinon qu'il révèle une certaine faute de goût de l'auteur, d'où ma référence au style pompier : un brin de muguet, un brin d'herbe, un brin de la vigne naissante, ça va. Mais un brin (!) de raisin, l'image est grotesque.

Ceci dit, ma critique est constructive; il est préférable que vous écriviez, c'est mieux que écouter la télévision.

À votre style ampoulé où les associations malheureuses sont légion, je préfère le vers libre de la poésie dépouillée, comme par exemple celle tirée du recueil intitulé Lecture en vélocipède de cette pauvre Huguette Gaulin (J'y accole l'épithète pauvre, parce qu'elle s'est immolée par le feu) ou encore le poésie évocatrice d'un Paul-Marie Lapointe :

Nous reprenons notre territoire de
fourrures neigeuses
haches ironiques
et peaux crevées
continent à rebours
où elles se creusent
lavé à la potasse du rêve
les cortèges de tortues s'estompent
aux coins saignant de la main
soutenez de l'oeil du talon
l'arc accomplit ses glaçons d'endroit


Huguette Gaulin, Lecture en vélocipède, poèmes 1970-71,
Éditions Les Herbes Rouges, Montréal, 1983, 175 pages.


L'écriture rupturée et elliptique de Lecture en vélocipède
met en évidence la pratique de tout un groupe d'écrivains
qui, au cours des années 70, remettait en cause l'efficacité du
langage comme moyen d'expression poétique ainsi que les
fondements de la logique syntaxique de la langue française.

-Christian Bouchard, Lettres québécoises : la revue de l'actualité littéraire, n° 34, 1984, p. 36-38.


Paul-Marie Lapointe

Soyez tristes (Circa 1948)
 
soyez tristes
 
pleurez dans la hutte et le vison
dans le chevreuil et le cierge
pleurez dans les chaînes et le château
 
soyez tristes
 
pleurez sur la ville et la toundra
pleurez sur la mine et le maïs
pleurez     ce peuple est inutile
 
     nous sommes à l’écoute des sanglots
     nous sommes à la charge des larmes
     entre la mer et le trombone
     entre la bouche et l’oreille
     un navire fendant l’âme jusqu’à l’île
     une île feuillue     une île apaisée
          une île offerte
     une terre accueillante aux eaux glauques
 
     le soleil y pousse      beau corps
 
soyez tristes
 
depuis toujours ils dorment
dans les stèles de leurs vies
ils poussent leurs fleurs dans les tertres
des regards inoffensifs
                              qui ne pardonnent pas
 
pleurez
 
malgré les consolatrices
chevelures de la tendresse
scaphandrières de l’amertume
tentatrices ravagées par leurs jambes
      coutelas frénétiques
                                 billets doux
planètes baobabs
 
soyez  tristes    ils  sont  froids  arides  torrides  et secs
malgré le brasier calme des lèvres
malgré l’oiseau le poisson la caresse
malgré la floraison des nerfs et la source
     agile du sang
malgré l’éclatement des rocs
                                      perpétuellement
     remués par les mots d’amour
          ce continent me trahissait
          j’étais prisonnier de ses pores
          prisonnier de ses blessures
                                             plaie quotidienne
               d’un espoir
          ce continent me trahissait      ce pays
               ce cercueil
          par le clocher     la sentinelle
          par la matraque et la plume
          et la hanche portant sa fillette scalpée
          les amours fleurissaient dans le fumier
               pivoines de la folie
 
hivers ô hivers ô gratte-ciel ô sténos
 
soyez tristes
la bouche sur l’épée le frimas d’un baiser
soyez tristes
 
nageoires effacées du sommeil
sucrerie volupté
nuit des riches
 
Dieu l’éternité le radar
 
pleurez
pleurez dans la hutte et le vison
pleurez dans le cierge et le chevreuil
la fosse et l’auto
 
riches
soyez tristes
--- 
 
Déclamé par l'auteur :

Modifié il y a 8 ans, le mercredi 30 mars 2016 à 13:11


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