dragon_noir_erkaniann

CONTE : un monde bleu

il y a 15 ans
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dragon_noir_erkaniann il y a 15 ans

UN MONDE BLEU


Il était une fois un village de pêcheurs. Tout le monde était pauvre, donc personne n'allait à la ville pour y vendre le poisson pêché, faute de charrette et d'attelage. Comme personne n'avait d'argent, tout le monde faisait du troc, et les rares grossistes qui s'y approvisionnaient, échangeaient pièces de drap ou de laine, matériaux utiles, outils ou même colifichets et autres objets de peu de valeur. C'était moins cher pour tous : les grossistes qui préféraient un prix fixe et immuable, les petits pêcheurs qui n'auraient pas pu dépenser leur argent, à moins d'aller en ville.
Au village, chaque jour avait sa peine et son bonheur disait-on. L'un avait perdu sa voile, l'autre pêché un thon. L'une avait accouché de jumeaux, l'autre attendait encore que son homme rentre de pêcher ou que la mer le lui rende. L'une avait cassé sa bêche, l'autre faisait enfin un civet avec le lapin qui avait ruiné son potager. L'un mariait son fils, l'autre le pleurait.

Jean-Loup, jeune garçon habile en jambe et peu en main, aimait mieux courir d'une maison à l'autre pour quelque commission, chasser les oiseaux des champs ou danser nu-pied sur les pierres de la place, que réparer les filets à la maison avec son père. Bien qu'espiègle, Jean-Loup n'était pas heureux, ennuyé par le village et émerveillé par les histoires des étrangers. Jean-Loup rêvait de la Ville, des Châteaux, de grandes Fermes et même de Ports.
Chaque jour pourtant, Jean-Loup portait un secret. Chaque matin avant l'aube, après un dernier adieu à son père prenant la mer, il quittait la plage pour retourner au village, le traversait puis disparaissait dans la campagne. Sa mère avait bien tenté de le suivre, puis son frère aîné, il s'évanouissait dans la nuit pour ne revenir qu'au matin bien levé, presque au retour des pêcheurs.
Chaque matin, tard dans la nuit, Jean-Loup quittait la plage pour mieux retrouver la mer. Dans une crique rocheuse, si nombreuses alentour avec leur grès noir , il se déshabillait et se mettait à l'eau, même par temps froid, revenant parfois si blanc d'épuisement ou si bleu de froid qu'on le croyait fantôme. Il faisait alors des fièvres, rassurantes parce qu'un mort ne peut avoir de fièvres, et inquiétante parce que les fièvres peuvent tuer. Bien que sévèrement puni à plusieurs reprises, parfois cloué au lit entre délire et douleur, rien ne l'aurait fait changer d'avis ni d'habitude. Mais il ne pouvait dire au village pourquoi il aimait ça. Ça, ou plutôt qui dans la tête de Jean-Loup.

Tout petit, son père l'avait un jour emmener en bateau pour l'habituer à la mer. Ils naviguaient à voile le long de la plage quand le vent sauta et envoya le foc heurter Jean-Loup, projeté par-dessus bord. Jean-Loup ne savait pas encore nager, et son père ne le vit pas tomber. Là, dans ce monde bleu qui menaçait de l'engloutir, ils lui apparurent, lui portèrent secours, d'abord vers la surface, puis vers la plage. C'étaient des dauphins, câlins et joueurs. L'émoi passé, le village improvisa une fête, mais jamais on ne les revit d'aussi près.
Jean-Loup appris donc à nager, si possible plus vite que tous ses camarades. Puis tous apprirent les coquillages, les algues, les crustacés et les mollusques de leurs plages. Vint le tour des oiseaux de mer, des bruants de leurs jardins, des insectes. Puis les nuisibles, rongeurs, renards, belettes et autres casses-pieds qui pillaient leurs champs, massacraient les poulaillers et chapardaient les provisions. Enfin les poissons, leurs formes, les façons de les pêcher, les préparer, les conserver. Mais de dauphins, point. Ce n'étaient que des voisins, au plus des saltimbanques de la mer avec leurs acrobaties hors de l'eau.
« Tu apprendras à te méfier des ailerons » disait son père. « Ces clowns-là n'ont rien de dangereux ; mais les requins, c'est une autre affaire. Dans ce monde bleu, ils sont redoutables ; ce sont eux qui mènent la danse. Nous, nous ne sommes que de passage. Tu dois te méfier des ailerons.
- Mais les dauphins sont nos amis pourtant.
- Seulement des voisins. Au mieux ils nous tolèrent bien parce qu'ils aiment nos bateaux, mais ils mangent notre poisson et s'amusent de nos filets. On ne peut pas leur faire confiance.
- Moi je leur fait confiance. L'un d'eux m'a sauvé après tout. »
Sa mère parlait ainsi :
« As-tu jamais entendu leurs pleurs ?
- Non. Pourquoi pleureraient-ils ?
- Ils pleurent leur vie passée et leurs péchés. On dit que Dieu a transformé les marins qui se sont perdus en mer et ont trop de péchés pour aller au Ciel, mais pas assez mauvais pour finir en Enfer.
- Comment font-ils pour pleurer ? Je ne leur ai jamais vu de larme, juste des sourires.
- Dieu leur a interdit les larmes afin que la douleur rachète leurs péchés. C'est par leur chant sous l'eau, qu'ils peuvent pleurer leurs erreurs. Et s'ils sourient, c'est parce qu'ils savent qu'ils finiront au Ciel, quand les hommes ne sont sûrs de rien. »
Rassuré en même temps qu'effrayé, Jean-Loup continuait de scruter l'horizon, à la recherche d'un aileron.
Lorsqu'il avait découvert les marchands, venus troquer quelques pans de tissus contre quelques kilos de poissons, un nouveau monde l'émerveilla : récits d'autres vies, d'autres lieux, de nouveaux mondes. Il entendit parler des montagnes, des univers citadins, des grandes caravelles sillonnant les mers, des pirates et de la marine militaire, d'autres continents et d'îles fantastiques. Inaccessibles et pourtant réelles, ces histoires l'emportait loin de son village et de sa petite vie d'enfant de pêcheur.
Il rêvait de livres, mais ne savait pas lire ; d'aller à la cour des plus grands rois, mais ne pouvait se vêtir ; de devenir trouvère, mais ne savait aucune chanson de geste ni jouer d'un instrument. Très vite confiné dans son quotidien immuable, Jean-Loup étouffait entre deux visites de marchands. Ses escapades hors du village le menèrent de plus en plus loin, en quête d'un remède à son mal de vivre.

Vint un jour de tempête qui mit à mal le village. Les filets séchant envolés, les toitures arrachées par un vent de titan, les bateaux fracassés par d'immenses vagues balayant jusqu'au maisons et les champs envahis d'une écume chargée de fureur. Affolé mais nécessairement sensé après la tempête, le village pansa ses blessures. On reconstruisit comme avant, on refit les filets et on enterra les morts.
Jean-Loup, loin de se moquer, parlait pourtant avec légèreté.
« C'est l'occasion d'abandonner ce village, sa pauvreté, son manque de tout. Reconstruire ailleurs ou aller en ville, tout serait mieux que cette vie de misère.
- C'est surtout l'occasion de remettre à neuf ce qui devait l'être, et rester raisonnable dans ses aspirations » répondait son père, pêcheur à l'image de son village.
« On sait toujours ce qu'on perd, on ne sait jamais ce qu'on trouve.
- Partir pour partir, autant périr et j'aime mieux périr ici.
- Comment ferait-on ailleurs ? Nous n'aurions rien. Même peu ici, c'est déjà avoir.
- C'est pas une vie pour nous. Tout se paie dans la vie. Tu parles de misère. La vraie misère, c'est le manteau des saints. »
Fatigué d'un village bien dans ses traditions, lassé d'immobilisme, Jean-Loup avait fui le village, avec pour seul bagage l'espoir de croiser d'autres âmes en routes, si possible tournées comme la sienne. Il erra dans la campagne et ne trouva que des mulots. Ses pas le ramenèrent vers la côte, en quête d'un port. Puis faute de provision il reprit le chemin des grèves et des plages. Pendant deux mois il devint ermite, triste chose esseulée. Puis il décida de rentrer, mais point trop vite, guettant l'occasion.
Une nuit dans une crique, il entendit couiner. Sorte de trompette nasillarde, mais il ignorait jusqu'au nom de l'instrument. Puis au matin il descendit et découvrit, percé d'un harpon cassé, le cétacé ensanglanté et échoué, ensablé, presque enterré. L'animal, jeune, était mort depuis au moins un jour. Qui donc avait couiné ?
Il attendit toute la journée, puis une bonne partie de la nuit. A la moitié de la nuit, il l'entendit à nouveau : un triste appel fait de la baie. Ni une ni deux, il partit le rejoindre et rencontra une jeune femelle, seule et sans joie. Perdue loin de son groupe, elle avait dû approcher les hommes. Des hommes affamés et sans filet sans doute, pour qui un dauphin était aussi de la viande. Il caressa et réconforta la femelle une nuit durant et regagna la plage au petit matin, essoufflé, transis de froid, mais heureux d'avoir tant partagé.
Depuis ce jour, chaque nuit, il retrouvait la femelle dauphin. Puis au fil des ans, elle eût des petits, fondant une nouvelle dynastie.

Un beau matin, le quotidien de Jean-Loup changea : son père le troqua contre un poney. Certes le procédé pouvait choquer, mais ni le père ni le fils n'en furent fâchés. Pour Jean-Loup, c'était enfin le départ tant espéré ; pour son père, le moyen d'aller enfin en ville et améliorer le sort du village. Jean-Loup reviendrait, quand il aurait finit son temps de servage.
Le temps passa et Jean-Loup ne revenait point. Il servit de racoleur, appelant les chalands à visiter son étalage. Puis il fut vendu à une ferme, où il fit les basses besognes dont ne voulaient les valets de fermes. Puis il fut racheté par un colporteur et sa mule, lequel finit par se poser en ville et se mêler de politique. L'ascension sociale ne se fit pas sans heurt, Jean-Loup en savait quelque chose. Des histoires de femmes, parfois des astuces d'opérettes et des tromperies de reines des dupes, tout cela en beaux linges et en dessous de table, auxquelles s'ajoutaient des complots d'abord de bas étages, puis des affaires occupants la garde et la justice. Jean-Loup jouait les indics, à ses risques et périls, pour satisfaire son maître, lequel le lui rendait en l'éduquant, l'habillant, le nourrissant à souhait et sans restriction, couvrant ses propres escarmouches de joli garçon, pas encore adulte mais déjà plus enfant.
Un jour, au milieux de ces milles délices et vices de vie, l'ancien colporteur accepta une place de magistrat et fit de son serf un homme libre, qu'il embaucha comme greffe. Il se trouva une femme et pria son jeune ami d'en faire autant. Jean-Loup était jeune et plein d'appétit. Il considéra la chose d'un point de vu ascensionnel, prêt à continuer l'escalade sans son mentor et ancien maître. Il intrigua donc jusqu'à entrevoir de bonnes occasions, tenter sa chance et harponner un beau morceau. Mais sa vie trépidante masquait un vide, un creux qui ne se comblait pas. Seul au milieu de ses amis et relations. Triste dans sa joie.
Jean-Loup avait visité bien des villes et quelques ports. Il n'avait pas voyager aussi loin qu'à la cour du roi mais il avait fait un saut à la capitale. Là, des tapissiers exposaient des chansons de geste brodées et autres ornements. L'un d'eux l'avait ramené à lui-même : c'était un détail, juste un blason de quelqu'obscure personnage durant une bataille, mais c'était un dauphin. Il prétexta une fausse histoire de coeur pour masquer sa peine et pleurer son saoul. Ce monde bleu lui manquait, mais de sa position, impossible d'en toucher un ou même d'en voir. Jean-Loup repensa d'un coup au village, à sa famille, ses camarades, ses voisins. Combien d'années depuis son départ ? Trop sans doute. Il l'avait promis : un jour, il reviendrait là-bas.
Puis il tomba amoureux. D'abord d'une jolie rousse aux bourses empesées, puis sournoisement d'une petite servante ingénue. Essayant de concilier pouvoir et amour, il séduisit l'une et l'autre, affamé de chair et de métal. L'une était fille d'une bourgeoise elle-même en quête d'un noble, l'autre une petite bâtarde de taverne dont la mère n'avait pas survécu à une vie de « plaisir compensatoire ». Chacune ignorait l'autre et, s'il en fut, elles finirent par se côtoyer dans une valse quasi-quotidienne devant les yeux émerveillé du chef d'orchestre affamé, véritable loup devant deux agneaux.
Mais l'ingénue tomba enceinte et épousa un garde propre sur lui. La jolie rousse se trouva anoblie par le remariage tardif de sa mère et déjà promis à un cousin par alliance. Toujours affamé mais point rancunier, Jean-Loup se servit de ses anciennes conquêtes pour intriguer toujours plus et grimper encore s'il le pouvait l'échelle sociale dressée face à lui.

Puis un jour qu'il était en déplacement, il remarqua une jolie blonde aux yeux profondément bleu. Bleu comme la mer. Elle était pauvrement vêtue, nu-pied, chargée d'immenses paniers à poissons mais souriait, irrésistible lame de fond. Quelque chose s'ébranla dans le coeur de Jean-Loup. Sans bien comprendre pourquoi, il engagea la conversation, faisant mine d'acheter un peu de poisson dont il n'avait nul besoin, logeant à l'auberge. Il enquêta sur sa vie, ses plaisirs, son univers. Elle, sincère, lui raconta sa vie, ses ennuis, ses envies. Elle était fiancée à un pêcheur d'un pauvre village perdu sur la côte. Son père grossiste s'y était d'abord opposé, puis les affaires étaient allées très mal à cause d'une invasion de rats, les mettant à crédit de ce jeune pêcheur qui seul avait continuer à les fournir. Le seul moyen d'y mettre un solde, c'était encore le mariage, bien qu'il n'y ait pas de dot.
Ému, Jean-Loup revint plusieurs fois durant son séjour, apprit qu'elle se marierait à l'été, au village. Puis il l'invita à le rejoindre dans un monde plus faste mais elle résista, trop au parfum de cette vie de vice et d'incertitude tant de fois offerte. Il quitta le village, la mort dans l'âme mais sûr d'une chose : elle serait heureuse dans cette simplicité.
Une année passa, puis une autre. L'appétit s'en était allé, Jan-Loup cherchait une situation où se poser, las d'intriguer, en mal de sincérité. Fatigué des agitations dont il était l'artisans, il se retira doucement des affaires politiques, plaçant ses espoirs dans une chaire de magistrat ou de comptable du trésor. Lorsque la lassitude l'emportait, il partait à la campagne dans de petites cités tranquilles.
Il finit par revenir dans la petite ville où il avait croisé la jolie blonde. Il fut très surpris de la retrouver à la même place, toujours à vendre des poissons, toujours pauvrement vêtue, le visage souriant mais les yeux troublés. Venant se faire reconnaître, il appris ses douleurs : son fiancé n'était pas rentré d'un jour de pêche, sans doute avait-il péri en mer. Faute de poisson en abondance, les petits pêcheurs de ce village allait loin sur l'océan à bord de coquilles de noix en guise de bateaux. C'était un village vraiment pauvre, où seule une famille avait un poney, usé mais assez robuste pour mener tout le poisson du village à la ville et améliorer le quotidien. C'est comme cela qu'elle avait connu son fiancé. Sa famille avait troqué la bête contre un fils cadet, lequel ne rêvait que de fariboles et n'aimait pas la mer. Ils l'espéraient heureux, où qu'il soit et où qu'il aille.
« Vous pleurez monsieur ? Ce n'est qu'une histoire de pauvre. Il y en a de toutes sortes et toutes aussi bêtes. Sans doute avez-vous vu et connu plus grands drames, vous qui voyagez.
- Certes. Mais il n'en est guère de plus triste qu'oublier les siens et perdre un frère. »
Alors, les yeux bleus s'animèrent.
« Je leur avait dit » dit-elle fébrilement. « Vous êtes... étiez si semblables. Ils n'ont jamais voulu me croire là-bas, et disent s'en vouloir qu'on vous ait envoyé à une vie d'esclavage plutôt que chez des moines, ou à la place de vous, avoir troqué un moutons ou deux bien assez gras pour des voleurs. Et puis votre frère s'en est sans doute convaincu de peu d'être jaloux, surtout que je vous avais parlé » rougit-elle.
« Avez-vous retrouvé un fiancé après la mort de mon frère ?
- Non point. Beaucoup de jeunes-filles attendent déjà leur maris sur la plage, et ici je dois d'abord travailler pour constituer ma dot.
- Vous pourriez vivre avec moi.
- Mais je ne veux pas être à la cour des seigneurs. On en raconte tant de vilenies que je crains de perdre mon mari ou de m'y perdre moi-même.
- Un simple pêcheur peut se perdre en mer.
- Mais il m'aimerait. Et il reviendrait sous forme d'un dauphin.
- Moi aussi j'aime les dauphins, et je connais bien ceux de ce village. Ils pourraient même se souvenir de moi, et m'aider à pêcher comme ces rares fois où Père me traînait dans sa barque.
- Vous seriez prêt à abandonner cette vie, tout ce luxe, toutes vos relations, pour une misérable masure ?
- Non pas. J'ai bien assez d'argent pour aider le village à mieux vivre. On achètera de beaux bateaux bien solides, et on fera construire un abris contre les tempêtes. S'ils le veulent bien, on aura notre propre cheptel de vaches et de moutons, de cochons et même de poneys s'il en faut. J'ai passé trop de temps loin de ce monde bleu. Il m'a toujours hanté, aussi loin que j'ai été.
- Seriez-vous fou ?
- Fou d'un amour bleu comme vos yeux. »

Et au fond des yeux bleus nageaient des dauphins...

Modifié il y a 13 ans, le mardi 28 juin 2011 à 00:13

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dragon_noir_erkaniann il y a 15 ans

Bonjour ami lecteur !

C'était vraiment un pur moment free-lance, rien de bien sérieux. Je suis contente que tu l'ai apprécié, simplement, sans a priori.

Pour ma part, j'accueille avec joie ta critique. Pour deux raisons : tu as lu, et tu fais preuve de ton intérêt.

Ce que j'ai souhaité en écrivant ce conte :
1 - Je l'ai écrit sur un coup de tête, une histoire de pari en fait (faire une histoire finie qui tienne sur trois pages, pas une de plus et pas une de moins).
2 - Essayer un style que je n'avais pas vraiment exploré : le conte (la nouvelle ne m'intéresse pas pour l'instant).
3 - Ecrire pour un public : j'ai écrit bien des poèmes "égotistes" et je suis depuis des années sur une histoire (on peut peut-être dire un "roman") que je destine moins à quelqu'un qu'à moi-même.

Mais pourquoi pas ? Transformer ce conte en quelque chose de plus consistant -- un conte long plutôt qu'un conte court, voire en faire un récit (style situé entre la nouvelle / le conte et le roman).

Jean-Loup est ordinaire, ambitieux et peu altruiste au début du conte, et va changer par la suite. Je ne l'ai pas doté de pouvoir de super-héros, ni de capacité d'exception, parce qu'il doit "devenir" plus que "parvenir". Mais je peux le singulariser (Victor Hugo a parfaitement singularisé le Bossu de Notre-Dame) ou même le compléter. Je me demande encore comment mais je REFUSE toute suggestion.

L'histoire est née de mes dessins de jeunesse. Un flash/souvenir. Le reste a découlé de mon humeur (alors morose, stressée, en mal d'isolement, en sursaturation relationnelle). A peine le décor initial posé et le personnage lancé, je n'ai fait que le suivre dans son parcours, son chemin de vie. Rien de trépidant ? De grâce ! il se mêle d'intrigues si douteuses qu'il risque les tribunaux, ou pire... Mais par manque de place, je ne suis pas rentrée dans le détail (mon histoire devait faire MAXIMUM trois pages). Il voyage pas mal aussi. Mais comment nommer une ville sans toutes les nommer ? Quant à ses amourettes, ses histoires de joli garçon finiront tout de même par le conduire à l'Amour, celui que la plupart (tous ?) des héros recherchent. C'est donc une histoire très résumée. C'est peut-être dû à tout cela que la relation lecteur - personnage principal n'est pas très développée.

Je retiens ce mot de toi :
"On se sent tout de suit emporté par ton récit,c'est vraiment remarquable je trouve."
Pour moi c'est le meilleur compliment :-)

Affaire à suivre ?...

noir_ecaille

Modifié il y a 15 ans, le jeudi 14 mai 2009 à 15:54

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dragon_noir_erkaniann il y a 15 ans

Du calme Liam ! Adamass et moi sommes deux vrais caprins siphonnés et on s'aime bien :-)

Que tu interpête mal son propos, soit, mais quel verve ! Détends-toi !
Puis si défense il y a besoin, je sais sortir mes griffes en lieu et place de plume ;-)

Adamass> Eh oui, retour inopiné entre deux sessions du stage (qui se termine aujourd'hui). Vous aurais-je manqué ? :-)


Concernant mon petit conte, oui : je pense pouvoir et même vouloir l'étoffer. A petite dose car si je commence vraiment à dérouler toute l'intrigue, toute la romance, tout l'univers, je risque fort de ne rien terminer du tout. A l'occasion je tenterai le difficile exercice de passer à... six ? neuf ? trente pages ? A vous de choisir, une contrainte extérieure peut (comme pour le premier pari) s'avérer un challenge intéressant.

A vos clavier !

noir_ecaille

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pseudo_x il y a 15 ans

Tu as du talent, merci de nous le partager:-)6

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dragon_noir_erkaniann il y a 15 ans

Mon dieu, seigneur qui êtes aux cieux, dois-je chausser mes chaussures ou bien les boîtes ? (rires)

Plus prosaïquement, à quoi sert un talent si ce n'est à faire plaisir (à soi-même et/ou aux autres) ?

Par contre si je vous réclame une contrainte, mes chers lecteurs, c'est bien parce qu'elle pèsera lourd sur le style (et donc le développement) du récit. Autrement dit, ça 'aura pas la même gueule (ni la même saveur) selon que je l'allongerai de six, douze ou vingt-sept pages, ou autre. Peu importe le volume final à atteindre (ni plus, ni moins), ce qui rend ce challenge intéressant (et donc motivant) c'est l'attente en fait que vous avez de ce même développement.

Si je cherche une contrainte "fermée" et extérieure, c'est :
1 - pour tester ce même "talent", l'améliorer peut-être.
2 - parce qu'il est difficile d'être son propre lecteur.
3 - pour savoir où m'arrêter (les développements libres peuvent devenir si vastes qu'on ne sait plus les écrire).
4 - parce que cette histoire n'est pas encore "finie" (je n'ai rien bloqué dans mon esprit sur d'éventuelles aventures, faits, contextes), la longueur du texte influencera énormément le contenu, et donc l'histoire elle-même.

A vous de choisir -- si j'ai des volumes trop disparatres, peut-être faudra-t-il faire une moyenne, mais pour l'intant laissons ça de côté (je ne suis pas si populaire)... Que choisiriez-vous ?

noir_ecaille

Modifié il y a 15 ans, le lundi 18 mai 2009 à 18:26

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petitoiseau71 il y a 13 ans

je suis un simple passager qui s'est arrêté pour se reposer sous l ombre de cet arbre.j'ai vu des gens dans ton village,des citoyens ordinaires qui cherchent à vivre en paix et de leur propre unique travail à savoir :la pêché.
j'ai néanmoins une seule et petite remarque: souvent dans un forum on vient pour lire beaucoup de participations et laisser quelques commentaires.le texte de coté littérature je pense il n 'y a rien à dire mais à mon avis il fallait que tu le divises , puisque c est très long, sous forme des épisodes.ainsi par exemple à chaque partie tu mettra à la fin le mot ... A SUIVRE.et tu reprendras prochainement la suite de l'histoire..voila..amicalement

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dragon_noir_erkaniann il y a 13 ans

Pourquoi pas. Encore faudrait-il définir combien de pages écrire avant de décider d'une division ;-)


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