|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Lundi 14 février 2017
Le sexe je m'y suis donné, sans jamais être arrêté par aucune morale. Pour finir par constater que je cherchais quelque chose que je ne trouverai jamais dans le sexe.
Si les humains se réalisent en général dans le plaisir et dans l'orgasme, moi je n'y trouve plus rien.
Ainsi lentement j'ai fini par faire l'amour pour faire plaisir, uniquement pour faire plaisir, sachant que le plaisir, le mien, pour moi, ne signifirait plus jamais rien.
Comme pour les autres, cela signifie beaucoup, voire tout, au moins donner du plaisir a encore un sens, puisqu'alors je donne du sens à la vie de l'être qui jouit de moi.
Mais à force de renoncer à soi, à force de me forcer à jouir, j'ai alors rencontré le sentiment de viol. Dans cet abandon de moi-même, dans cet orgasme que je donnais à l'autre, dans cet orgasme que je m'efforçais de vivre moi-même pour donner l'impression à l'autre que lui ou elle me faisait aussi plaisir, dans cette obligation faite à moi-même j'ai rencontré ce sentiment : je subissais sans cesse un viol.
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Mardi 15 février 2017
Quand je rencontrai Arlette je venais d'avoir 20 ans. Je me mis en tête de la conquérir. C'était une femme que les hommes désiraient. Belle et d'une sensualité enflammante.
Je parvins à la conquérir.
Conquérir une femme éminemment désirable est une satisfaction incomparable pour un mâle de 20 ans.
Nous faisions l'amour comme des sauvages.
J'éprouvais avec elle une satisfaction totale.
Alors que j'étais jusque-là obligé de faire l'amour sans cesse pour éprouver enfin une satisfaction, là, avec elle, faire l'amour une fois, ou deux, me donnait une satisfaction absolue.
Pourtant, dès le début de notre relation je tentais par tous les moyens de lutter conte le désir qu'elle m'inspirait.
Je ne pouvais pas ne pas la désirer.
Je ne pouvais pas ne pas la baiser.
Cette impossibilité de décider en toute indépendance me mettait en rage.
Je tentais, le soir, de me coucher loin d'elle à l'autre bout de notre petit studio.
Je délaissais le lit conjugal, je voulais reprendre le contrôle de mes pulsions.
Elle attendait dans le noir, respiration courte. Elle savait que je ne résisterais pas.
Je venais.
Elle me tendait ses fesses.
Elle attendait que je lui ôte sa petite culotte.
Je le faisais.
J'enrageais.
Elle coulait tant que tout son bassin était trempé.
Je devenais fou.
Je la baisais avec fougue, avec rage aussI.
J'éprouvais une satisfaction sexuelle totale.
J'enrageais.
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Je me souviens de cette remarque de Pierre Manent dans "Les métamorphoses de la cité", dans laquelle il faisait remarquer que les passions humaines, à notre époque, étaient de plus en plus affadies. En matière de sexualité, faisait-il remarquer, plus les dites activités transgressives étaient exposées (sex-toys, sado-masochisme, échangisme, etc.) plus nous tombions dans la banalité, dans l'étalement d'une sexualité abâtardie, dépassionnée, réduite à des techniques dérisoires. Plus la libération sexuelle s'affiche plus elle s'accompagne de mensonges, de silences et d'évitements quant à la réalité passionnelle de la sexualité.
|
|
Ça t'arrive encore de bander sans Viagra ?
|
|
redismoitout (clôturé)
il y a 7 ans
Citation de "cousin-hubert"Ça t'arrive encore de bander sans Viagra ?
Je te retourne la question ? du con !
Ou plutôt retourne sur ton forum jepapote ! ah non, là-bas tu ne peux pas ! PTDR
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Quand, vendredi, je vois arriver Liz (15 ans), elle a du retard, mais elle m'a averti, je remarque aussitôt sa chevelure, qu'elle me montre, sans me la montrer, longs cheveux frisés qui lui tombent presque sur les hanches.
"Que veux tu faire aujourd'hui ?"
" De la physique".
Je l'avertis : "Puisque tu veux faire médecine il va nous falloir travailler, fini le papotage".
Je la vois se rembrunir.
Deux minutes plus tard nous papotons.
Je lui dis :
" Si tu veux faire médecine il faut que cela vienne de toi, il ne faut pas que tu te contentes de réaliser le désir de tes parents".
Elle m'écoute.
Je continue.
" La gloire sociale c'est une ivresse certes, mais l'ivresse passe, et toujours vient l'après".
Elle me dit alors qu'elle n'est pas encore sûre de vouloir faire médecine, elle désirait, enfant, devenir vétérinaire, mais son environnement familial désapprouve un tel choix.
"Pourquoi pas devenir vétérinaire lui dis-je, l'important est que ton désir vienne de toi, qu'il jaillisse de l'intérieur de toi".
"Mais je peux aussi désirer devenir médecin".
"Bien sûr, ton désir peut aussi coïncider avec celui de ta famille".
Je veux reprendre le cours, mais la voici partie sur la laïcité. Nous tombons d'accord, il faut tenir l'exposition des signes religieux dans la sobriété. Je lui parle de l'Université avec les musulmanes et le voile.
"Il est nécessaire de parler avec les musulmanes, c'est ce que je fais, il est possible d'établir un dialogue. Il y a des femmes qui choisissent le voile librement, pour lesquelles ce n'est pas un signe de soumission. Mais il y a aussi celles qui se soumettent. Tout est à nuancer".
Elle en convient, me dit que les Juifs (elle est juive) non plus ne doivent pas exhiber leur appartenance religieuse. Je lui parle aussi des chrétiens et de cette femme politique, qui seconde Fillon et qui arbore sans cesse sa croix dès qu'elle passe à la télé.
Je m'échauffe un peu, je lui dis soudain que j'aime parler avec elle, cela m'a échappé. Elle réagit avec une émotion d'enfant :
"J'aime que vous aimiez parler avec moi".
Elle défait ses longs cheveux, laisse tomber une agrafe que je n'avais d'ailleurs pas vue, la ramasse, rassemble ses cheveux. Sa grâce me touche, et ce déploiement lent de sa féminité m'émeut. Une jeune fille devient femme, devant moi. Je me sens honoré; mais je ne le lui dis pas.
Nous reprenons la physique.
Elle a une interrogation lundi. Je la fais réciter.
Qu'est-ce qu'un référentiel ? A quoi sert un référentiel ? Qu'est-ce qu'une interaction, comment est modélisée une interaction? Petit cours sur les vecteurs, modélisation des forces, elles-mêmes modélisation des interactions.
"Attention lui dis-je, les forces n'existent pas, ce sont des instruments de saisie du réel. Tout comme l'espace-temps n'existe pas, c'est un instrument de saisie humain du réel. Je pense à Kant. Vais-je lui parler du "transcendantal ?". Non trop tôt.
Je lui fais faire des exo. De plus en plus compliqués.
Est-ce le fait de lui avoir permis de papoter ? Elle a l' esprit plus vif, elle comprend, précède même mes questions, elle répond juste.
Je la félicite.
Un exo final, assez difficile.
Dans le référentiel de la lune, quel est le mouvement du centre de la Terre ?
Je lui explique alors que la durée de la révolution de la lune autour de la Terre est égale à la durée de la rotation de la lune sur elle- même ce qui fait que la lune présente toujours la même face à la Terre.
Elle ne parvient pas à imaginer.
Je vais chercher une pomme, une mandarine, je plante une aiguille dans la mandarine et je lui montre comment il faut que la lune tourne sur elle-même pour qu'elle présente toujours la même face à la Terre.
Elle est ébahie, je sens son émerveillement, j'exulte, je me dis, sans le lui dire "J'ai réussi à te communiquer l'émerveillement devant le monde". "Je ferai de toi une femme émerveillée".
J'hésite, vais-je lui présenter les démonstrations de la rotation de la Terre sur elle-même ? Je lui parle du pendule de Foucault.
Non trop tôt, de toute façon il faut que je rouvre mes bouquins, voir exactement comment fonctionne ce pendule. Mais j'ai une autre démonstration à lui présenter. Je le ferai en son temps.
Elle part. Elle rayonne.
Plus tard sa grand mère écrit : "Liz est ivre, elle est heureuse". Cela donc a du sens de transmettre le meilleur de soi me dis-je. Je me sens apaisé.
|
|
pate_chinois (clôturé)
il y a 7 ans
Citation de "arsinoe"Lundi 14 février 2017
Le sexe je m'y suis donné, sans jamais être arrêté par aucune morale. Pour finir par constater que...
… j’avais chopé une gonorrhée
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Citation de "pate_chinois"Citation de "arsinoe"Lundi 14 février 2017
Le sexe je m'y suis donné, sans jamais être arrêté par aucune morale. Pour finir par constater que...
… j’avais chopé une gonorrhée
Tu as attrapé une gonorrhée ? Pas de pot, mais c'est effectivement un risque non négligeable. Tout comme le sida. Sur ce sujet j'ai du pot.
|
|
pate_chinois (clôturé)
il y a 7 ans
Citation de "arsinoe"Citation de "pate_chinois"Citation de "arsinoe"Lundi 14 février 2017
Le sexe je m'y suis donné, sans jamais être arrêté par aucune morale. Pour finir par constater que...
… j’avais chopé une gonorrhée
Tu as attrapé une gonorrhée ? Pas de pot, mais c'est effectivement un risque non négligeable. Tout comme le sida. Sur ce sujet j'ai du pot.
Donné, arrêté, constater, gonorrhée... j'ai de la suie dans les idées
Modifié il y a 7 ans, le mardi 14 février 2017 à 14:15
|
|
Citation de "redismoitout"Citation de "cousin-hubert"Ça t'arrive encore de bander sans Viagra ?
Je te retourne la question ? du con !
Ou plutôt retourne sur ton forum jepapote ! ah non, là-bas tu ne peux pas ! PTDR
C'est tellement facile d'insulter avec un profil de fake ! Clap clap.
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
Ce matin-là, en ce mois de septembre, c’était la rentrée des classes. C. allait avoir douze ans, il rentrait en quatrième. Il avait vécu, l’année scolaire précédente, dans le même collège, une cinquième de rêve. Appliqué à vaincre l’Ange, un jeune garçon plus jeune que lui, un an de moins, qui caracolait en tête de tous les classements sans avoir l’air de faire le moindre effort, C. avait fini par atteindre ses fins. Au dernier trimestre il avait vaincu l’Ange, il lui avait ravi la première place.
Cette victoire lui valut les félicitations chaleureuses de sa mère qu’il vit pour la première fois satisfaite, sans réserves. D’avoir contenté sa mère l’introduisit dans un état de tranquillité heureuse, la vie s’achevait là, dans la lumière de l’amour de sa mère.
Il ne comprenait pas pourquoi il devait à nouveau se retrouver ici, un matin froid de septembre, gris par surcroit, entouré d’élèves tout aussi gris dans leur blouse grise. Il se retira sur le préau, seul volontairement, triste aussi, plus que triste, désespéré. Un sentiment d’absence l’écrasa. Il regarda les élèves, il vit en eux des étrangers bien qu’il les connût tous. Une présence dont il n’avait jamais jusqu'ici perçu l’existence s’était retirée. Nulle part ne vivait plus aucune humanité.
Il ne voulait pas suivre le troupeau, se mettre en rang, dans la colonne désignée, entendre l’appel, puis rentrer dans la salle commune où allaient être énoncées les recommandations usuelles. Il s’achemina jusqu’au bord du promontoire qui surplombait le terrain de football, il regarda l’horizon. Il sentit que là-bas, au plus lointain, quelque chose vivait, l’arc même que formait l’horizon, de la gauche jusqu’à la droite tressaillait, l’appelait, lui disait : « Je vis là-bas, rejoins-moi, là-bas je vis, là-bas tu vivras, là-bas tu vis déjà ». C. resta quelque temps l’oeil rivé sur la ligne sombre, tout excité soudain, possédé un bref instant par le désir de dévaler le remblai, de traverser le terrain, de sauter par dessus la clôture pour se précipiter là-bas où quelqu’un l’attendait.
Ce bref instant s’acheva, un surveillant appelait, C. revint résigné vers les bâtiments lugubres et prit une place dans le rang. Ainsi entra-t-il tête baissée dans cette salle dont il sentit à l’instant qu’elle devenait son tombeau. Il était accablé, il était dépossédé.
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
L’idée se fit progressivement en lui qu’il n’était pas de ce monde.
Dans les rêves à demi-conscients qu’il faisait avant de s’endormir il voyait l’horizon rougi par un soleil dont il ne savait pas s’il était couchant ou levant. Il voyait une théorie de silhouettes marcher vers l’étoile et disparaitre derrière l’horizon. Des voies jaillissaient de cette procession : « Viens avec nous, rejoins-nous » Parfois une voix plus proche encore parlait à son oreille et l’invitait à se lever « Je suis là, au bas de chez toi, je t’attends ».
Cette voix était si réelle qu’un soir il se leva et alla voir à travers les lames des persiennes métalliques. Mais il n’ y avait personne dans la rue.
Il se rêvait au bord d’un chemin, marchant toujours droit devant. L’horizon sans cesse fuyait, intouchable. Il voyait de vastes plaines étendues devant lui . Les contemplant, assis sur un rocher, il pensa : « Je suis à la recherche de mon pays ».
Une nuit il prit la plume, il écrivit son premier poème :
« Au bord du chemin
Je me suis assoupi,
L’horizon au loin
Origine enfouie,
Le ciel est mon toit
La terre est mon lit
Il gèle dans mon coeur
Je n’ai pas de patrie
Le temps a passé
Depuis que je suis parti
Inlassable je cherche
Mon antique pays.
Ô je rêve à cet instant
Où je pourrai enfin clamer :
« Terre de mes ancêtres
Me voici
Moi ton fils perdu
Qui naquit loin d’ici »
|
|
airderien1 (clôturé)
il y a 7 ans
Citation de "arsinoe"L’idée se fit progressivement en lui qu’il n’était pas de ce monde.
Dans les rêves à demi-conscients qu’il faisait avant de s’endormir il voyait l’horizon rougi par un soleil dont il ne savait pas s’il était couchant ou levant. Il voyait une théorie de silhouettes marcher vers l’étoile et disparaitre derrière l’horizon. Des voies jaillissaient de cette procession : « Viens avec nous, rejoins-nous » Parfois une voix plus proche encore parlait à son oreille et l’invitait à se lever « Je suis là, au bas de chez toi, je t’attends ».
Cette voix était si réelle qu’un soir il se leva et alla voir à travers les lames des persiennes métalliques. Mais il n’ y avait personne dans la rue.
Il se rêvait au bord d’un chemin, marchant toujours droit devant. L’horizon sans cesse fuyait, intouchable. Il voyait de vastes plaines étendues devant lui . Les contemplant, assis sur un rocher, il pensa : « Je suis à la recherche de mon pays ».
Une nuit il prit la plume, il écrivit son premier poème :
« Au bord du chemin
Je me suis assoupi,
L’horizon au loin
Origine enfouie,
Le ciel est mon toit
La terre est mon lit
Il gèle dans mon coeur
Je n’ai pas de patrie
Le temps a passé
Depuis que je suis parti
Inlassable je cherche
Mon antique pays.
Ô je rêve à cet instant
Où je pourrai enfin clamer :
« Terre de mes ancêtres
Me voici
Moi ton fils perdu
Qui naquit loin d’ici »
smail a fini par adopter ce petit garcon !!
quelle belle patrie ,il a maintenant !!
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 7 ans
15 février 2017
C'est une journée de vacances, enfin. Pas d'élèves aujourd'hui et j'ai même renoncé à aller voir Nicole à Paris tant j'ai besoin de décompresser.
Eric, 42 ans, attend pourtant que je l'appelle pour convenir d'un RDV. Je ne pensais pas que j'allais m'engager dans une telle quantité de travail avec lui. Mais c'est moi qui n'ai pas cessé de l'inciter à passer ce concours de chef de police municipale, surtout après qu'il m'a raconté sa vie quotidienne dans nos banlieues. Les violences dont il me parle je n'en reviens pas et j'ai du mal à croire qu'il y a parfois de véritables luttes "armées" à quelque kilomètres seulement, à vol d'oiseau, de chez moi ! S'il réussit ce concours il sera moins exposé, il sera moins souvent dans la rue.
Il s' y met donc à la préparation de ce concours, mais comme il n'a pas l'expérience de l'écriture il est venu avec tous ses dossiers et m'a demandé de l'aider à faire des synthèses. Il a vite appris, il est capable maintenant d'écrire une synthèse sans trop souffrir. Mais il a besoin que je travaille avec lui, que je fasse moi aussi ces synthèses dont il s'empare aussitôt pour comparer son travail au mien.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande de l'aider aussi en droit. J'ai eu beau lui dire que le droit je n'y connaissais rien, ou peu, il s'est inscrit à des cours par correspondance et maintenant il attend que j'étudie les 300 pages qu'il a reçues. Il attend que je l'interroge, bref que je tienne le rôle de l'examinateur.
Trois cents pages à étudier, je reconnais que ça m'angoisse et j'ai préféré lui dire qu'on commencera à étudier tout ça lundi prochain. Encore quelques jours de vacances !
Vacances relatives d'ailleurs puisqu'Alexandre, un étudiant que je n'avais plus vu depuis deux ans vient pratiquement tous les jours pour que je le prépare à son interrogation de lundi. Il déboule chez moi, il est en deuxième année d'un IUT de techniques de laboratoire (ou un truc comme ça) et je dois le faire travailler sur les intégrales. Pas de problèmes, mais il a tout oublié des maths, même les dérivées, si bien que c'est 1 h30 de travail intensif tous les jours depuis la semaine dernière (sauf aujourd'hui !). Ce garçon n'a plus le sourire qu'il avait il y a deux ans. Il est triste et je ne parviens à le faire sourire que lorsque je le félicite, lorsque je le rassure, lorsque je lui dis qu'il va réussir. Mais il faut que je rame pour le ramener à une certaine joie de vivre.
Modifié il y a 7 ans, le mercredi 15 février 2017 à 09:13
|