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A propos de abengane.zanarkand

Abengane , 114 ans , Homme
Etait en ligne il y a plusieurs jours

Description

Tant de lumières et de couleurs, de charmes et d’aspects, un cadre décrivant les merveilles de la nature sur fond de musique et de rires, étalage de richesses et de frasques qui appellent les louanges et apportent les louanges aux artistes qui les ont élaborés, le maintien maîtrisé de ces représentants de la Haute Société qui se sont présentés avec joie à ces divertissements appréciés, avec, en plus, une condition fort amusante, qu’il a lui-même présenté sur le carton d’invitation par ces mots, écrits à l’encre d’or : « Le secret sera la clef, prenez garde à trop en dire à son sujet ».

Au cœur de ces successions de riche simplicité et de masques sans émotions, vestiges de sourires inhumains figés sur une surface colorée, certains aiment se faire remarquer… La ou les hommes privilégient les couleurs sombres et fantomatiques, Lui arbore le pourpre et l’écarlate comme une bannière au cœur d’un champ de bataille, tâche de sang au sein d’une onde unitaire de mortels sans importance, il s’affirme, invité d’honneur du Baron, et de notoriété publique connu comme l’éminence grise qui a suggéré ces festivités à l’hôte de marque qui les accueille, ayant malicieusement attendu que la Belle attendue soit présente pour enfin daigner se présenter à toutes et tous…

Oser était en soi une sensation délicieusement grisante, en particulier lorsque réalisé… Oser une telle apparence était en cet instant un plaisir manifeste pour les rares qui appréciaient ce qui ne peut être assimilé, et par toutes et tous, comme une illustration d’une capacité qu’ils n’auront jamais, à savoir sortir du lot pour devenir l’unicité, et qui n’ignorait pas qui troublait les mœurs et les pensées de toute une assemblée, jusqu’à ce regard Rubis qui attire le cœur de tous, et cette tenue arborée, la grâce et l’imaginaire à l’œuvre, pour sublimer les atours d’une femme, était l’écarlate masqué, déjà impressionnant par sa stature comme ses parures, de ses bottes à talons rouge sang, à ses longs cheveux argentés flottant dans une irréelle lueur, tombant jusqu’au bas de son dos, noués à la nuque par un ruban de soie de jais, en passant par une sorte de chemise à demi ouverte sur son torse, de teinte si rouge que même le sang en devient sombre, ou de son pantalon aux couleurs pourpres inégales, le tout moulant à la perfection un corps que nombre appartenant à la gent féminine trouvent parfait, et ne manquent pas de le faire savoir par maintes manières d’attirer une attention qui demeure en cet instant lointaine, hautaine, majestueuse, trônant du haut du grand escalier, son regard porté sur l’assemblée, tandis que son visage était dissimulé derrière un masque aussi attirant que cruellement troublant, un masque qui semblait presque exprimer celui d’un visage, et dont les multiples teintes presque naturelles ne manquent pas d’exprimer une bienveillance doucereuse comme un rictus emprunt de mépris et d’orgueil qui laisse planer un message tel que « Demeurez les Asservis qui doivent lever le regard vers moi ». Qui pourrait deviner quel visage arbore l’instigateur de ces festivités, aux noms d’un autre, et qui, bien entendu, souhaite demeurer hors des louanges que cela pourrait apporter, et rester un simple convive au cœur d’une assemblée qui n’ignore pas l’identité de chaque personne, mais se plait à « jouer » du secret que cela impose, les discours devenant beaucoup plus intimes, le plaisir demeurant celui d’une subtile liberté propice à des murmures que nul ne saurait interpréter au premier coup, loin des contraintes de l’image qu’un rang et un nom doit imposer...

Souriait il derrière son masque d’arrogance et de mépris ? Ses prunelles acérées elles vrillaient le moindre qui croisait son regard, mettre à nu ses peurs et ses péchés demeurait un plaisir que le Noble Immortel savourait avec une délectation non bridée, se laissant parfois aller à un rire moqueur du haut de son balcon, n’ayant guère l’humeur à entendre compliments et critiques, s’avisait maintenant à retrouver celle qu’il attendait, avant d’esquisser ce genre de sourire n’appartenant qu’à lui, lorsque enfin, il la voit, non loin des pistes de danse, où divers couples valsaient au son d’une musique soporifique, comme il se plait à le murmurer en commentaire, son visage s’inclinant légèrement de côté pour s’attarder à une contemplation intense de la nommée Belle et attendre, isolé, loin des échos du Commun et de la Discorde de leurs âmes, à se rappeler des souvenirs…

Oser… Voila justement ce que ses pensées venaient d’évoquer, et le Démon Subtil aura tôt fait de les devancer, s’attirer leur jalousie et leur fureur, leurs regards acides, et leur rictus méprisant, clamant la patience pour parvenir à leurs fins, déversant des flots de mots sans fondements, de gestes sans attention, réponses à une bienséance inutile et couarde pour prétendre « faire la cour à une Dame », se pressant l’un après l’autre pour des hommages sans intérêts, alors que le Silencieux a trouvé le temps d’observer de ses hauteurs de domination sans se mêler au Commun et à ce spectacle si futile, et parvenir à ses fins, attiser cette Tentation sournoise qui les tiraille, alors qu’il s’applique, dans un bruissement de vent, à imposer aux sens de la Belle, et laisser doucereux murmures s’envoler dans les ailes de sa voix : « Moi… Moi j’ose… Je te regarde… Avec la flamme d’un Désir sans nom… Je ne te convoite pas pour l’image… Je te veux pour mon Plaisir… Je ne suis pas le Misérable Rampant… Je suis celui dont le Nom est Orgueil, et dont le Titre est Seigneur… Réponds alors que tous ici le sont, insignifiants et minables… Je dis, Viens… Trouve moi… Aspires tu à rester loin du Frisson qui te tétanise… ? Appelle moi… » Telle fut la litanie d’une pensée, oppressante et vibrante, une voix grave et profonde, semblant jaillir des fondements mêmes de ce corps de Femme qu’un regard écrasant se plait à observer, contempler, et admirer...

L’occulte au cœur du sombre, ces pensées appellent des souvenirs, l’ombre de moments du passé et la rencontre entre ces deux êtres, et les moments qui ont eu lieu, donnant un visage à la voix, un sourire aux lèvres qui évoquent ces mots, une apparence à l’ombre qui les impose aux pensées de la Belle… Elle le sent sans le voir, elle le devine sans le savoir… Aux Supplices exquis, aux Tentations merveilleuses qu’elles lui montrent, il réplique par la Présence du Mâle, le Plaisir de son Corps, la Joie d’une présence mille fois plus troublante que cette humanité sans avenir, le Jeu et le Vice, la Bannière de ses Vertus, et un même sourire, quelque part, dans les hauteurs, s’affirme sous le masque de l’Orgueil et du Mépris de la Nature humaine… Et surtout… Le Danger… Oui… Le Démon est possessif… Et ces misérables qui s’agitent autour de sa Convoitise rendent les images plus violentes, plus cruelles, et pourtant plus excitantes… Des cris, des douleurs, et pourtant, le Vice et la Luxure sont la voix qui évoque ces sensations… Puis elle s’éloigne… Enfin… Les pensées laissent place à un calme placide… Avant que retour de suggestions d’autant plus troublantes et suggestives, ou se mêlent souvenirs et images futures… Le Jeu commence…

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