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A propos de akunamatata

Sylvie , 41 ans , Femme , Charleroi
Etait en ligne il y a plusieurs jours
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Description

je suis née. je hurle a pleins poumons, mais ils ne comprennent pas. qu'est-ce que je fous là? j'étais bien! j'étais tranquille! je n'ai rien demandé moi!!!!!
je pense sincèrement que les gens qui nous font naître déteste les bébés! sinon, ils ne nous obligeraient pas à sortir!
et comme tous les bébés, je m'y suis habituée, à ce monde tout gris et à la présence de ma mère. je vois les infirmières, mon père qui ressemble à un gros bêtà (l'andouille a repassé son pull), et je vois ma mère qui sourit. moi je souris pas, moi je suis pas contente.
pendant les premières années de ma vie je suis pas contente, j'ai la haine, je fais des crises pas possible, je défais les lattes du lit, je bazarde le contenu de mon armoire, je me bats avec tout ce qui ressemble de près ou de loin à un garçon, je reviens avec mes jupes déchirées, et ma mère soupire et regrette de n'avoir pas une gentille petite fille coquette au lieu d'un garçon manqué qui préfère se bagarrer.
Puis quand IL part, je me calme. ELLE compte sur moi. je n'ai pas le droit de la décevoir. je ne peux pas. je deviens une petite ELLE. je fais ce qu'elle veut. je ferais n'importe quoi pour qu'elle soit contente, pour qu'elle sourit. Elle me raconte tout. elle me raconte trop. je n'ai pas forcément les épaules pour.
je grandit encore, je rencontre julie, je suis en 1ère. pour la première fois, je peux être moi. on se comprend. je tiens énormément à elle. et puis on commence à se perdre. elle a des soucis, j'en ai aussi, et l'on n'est plus là l'une pour l'autre. on se fais mal l'une l'autre. je la perds.
Puis Marion prend la relève. Avec elle j'explose, je suis un électron libre, personne ne peut m'arrêter.c'est avec elle que je fume ma première clope, mon premier joint. c'est avec elle ma première cuite, mes premières scarifs, mes premiers bads vraiment violents. je me rapproche du fond. je suis en terminale. la plupart des cours ne m'intéressent plus, à part ceux de philo et de littérature ( ha! nadja!!). je pars des aprèms entiers à nantes avec Marion, on se balade, on parle, beaucoup, on se torture à coups de questions, on hurle tout ce qui nous fait mal... et on n'en finit jamais.
on arrive à la fac. c'est la fête, je pense avoir trouvé un endroit ou je peux être moi en tte circonstance. et puis la motivation liée au cours se détériore. je passe mon temps dans ma chanbre de Cité U, à fumer, à boire. mon année défile en soirées, et les matins n'existent jamais. c'est toujours le soir, toujours l'envie d'oublier, toujours cette conscience que je veux à tout prix dissoudre.en vain. je coupe les ponts avec ma mère. je n'ai plus besoin de personne, j'ai LUI. LUI, mon meilleur ami. lui qui est toujours là, qui prend soin de moi. lui pour qui je ferais n'importe quoi. je pourrais tout donner pour un sourire de sa part. c'est mon enfant, mon mari, mon amant, mon ami, mon père, mon frère... il est tout à la fois, un ami avec plein d'options en vente nulle part! un type génial qui me connait mieux que personne, qui m'aime comme je suis. il me sauve, je le sauv. on forme un drôle de duo, un peu bcp bancal. on se soutiens comme on peu. il m'encourage. je vais à l'hosto, j'en peux plus, je pête les plombs. j'ai l'impresion d'être au bout du rouleau. je reste 15 jours. la psy ne comprend pas. je sors. je suis à la rue alors je retourne chez ma mère.j'ai pas le choix. je veux partir, prend mon sac a dos et me barrer loin de toute cette montagne dhypocrisie, mais je ne peux pas. trop de choses à régler , des factures, des papiers... je me débats et plus je le fais, plus je m'enfonce. je suis exténuée. je me résouds. je me résouds à ce qu'ELLE ne comprenne pas, à ce qu'IL ne comprenne pas. je me résouds pour pas en crever. je veux couler, aller au fond du fond pour pouvoir vraiment remonter ensuite. mais ça bloque. j'ai plus de ressources que je ne le pensais... je suis découragée. je n'ai aucun but. alors je m'en trouve un. la fac. je décide de reprendre la fac

toute ma bonne humeur vient de retomber d'un coup.j'sais pas pourquoi. une pierre sur la poitrine. peut-être l'impression, à moins que ce ne soit une certitude, que tout va à nouveau s'écrouler. c'est facile de croire en tout ça quand il fait jour, que le soleil brille et qu'on fait son numéro... c'est beaucoup plus dur dans l'obscurité, dans la prise de conscience de la prise de tete... je suis inimaginablement épuisée. je donnerais n'importe quoi pour être sur les remparts de montaigu, où j'ai passé tant de nuits il y a plus d'un an... comme le temps passe vite.
un an de perdu, ou de gagné, c'est selon...

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