Conte :
Je les entends à ma porte gratter. Ces griffes insistantes qui me font regretter.
Je suis l'otage de ma précarité.
Et je m'enrichis. Donc je m'appauvris.
Nous ne sommes que des sots, serfs sots, enfants contentés d'un cerceau
Ego centré sur lui-même qui nous aveugle jusqu'au cercueil.
Pardon, l'agitation me sert, cueille ma raison.
C'est que je m'affole,
Et dans un éclat, ris, priant la lumière de m'éclairer
Mais une guerre se déclare et
Je ne trouve plus le verbe Croire et
Je n'entends plus l'oeuf éclore et
L'insipide vient décorer
L'Arbre Immonde.
Parodie de l'Arbre-Monde
Qui dépossède les palabres de leur Essence.
Que des cadavres indécents. C'est,
Ainsi que considérés les mots sont
Anciens gardiens de l'émotion, le Marasme refuse la motion.
Des couleurs renversées
Dans la lagune
Et des lacunes
Avec qui j'ai conversé.
J'ai pleuré au clair de lune, l'inné, l'inévitable, inéluctable
L'ai écrit et l'ai décrié, l'ai décris et
Me suis écrié.
Au coeur de la criée ma voix, battement d'une plume, s'est enlisée.
Le volatile est passé
A repris son présent
Pour un élève future.
Punie, sans but, je vais sans doute - comme je suis sotte - vers Belzébuth
Et je butte, hébétée, embêtée
L'Inspiration peine à m'emboîter
Le pas.
Etourdie, je trébuche et chois
Comme la pierre lancée du trébuchet. Choix
Est une idée qui s'effrite.
Je sens le regard de l'Efrit.
J'ai marché jusqu'au fin fond du soir, où le Noir fait écho à mes déboires
« - Je veux te boire. Je veux te voire.
- Qui peux me voire ? Pourquoi me boire ? »
Mon coeur aboie, comme il lutte persuadé de n'être fait de ce bois.
Mon corps aboie, comme il s'égosille, enivré, avide de ces ébats.
Je m'effondre.
Sanglots allègres
Rage rassérénée
Faiblesse ragaillardie
Libre esclave que je suis, réveillée par le Décès.
Baisée par les fadaises du Réprouvé.
Son amour est si fort. Il n'y a rien d'autre à éprouver.
« Je suis l'Affront Chimérique et tu viens de m'égaler »
M'a-t-il prouvé.
Et du sang de ces renégats nous sommes-nous régalés
Docilisés par un Vouloir régalien.
Eprise, je prise son emprise. Qu'il brise mon empire.
Je l'aime.
D'un amour qui n'existe pas.
Et de courroux je rougis.
Ô mon adoré protège moi, mon âme humaine encore vagit !
« Va, gis. »
N'a-t-il qu'à dire. Et la femme de partir.
Je les entends à leur porte gratter. Mes griffes insistantes celles qu' ils vont regretter.
Je suis l'otage de mon éternité.
Aryana, les Larmes d'une Poétesse.
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