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Description

Chagrine...


Née dans un château, la fille du châtelain.
Quel beau conte!

La châtelaine était si belle, si heureuse à son baptême.
Quel beau début!

Les fées sont venues, toutes, prononcer une bénédiction.
Ca ne vous rappelle rien?

La beauté.
La vertu.
L'intelligence.
...

Et la douzième déclara:
"Cette enfant-là, de son visage d'ange son coeur le noir reflet sera
Car ce coeur de malice débordera.
Le mal la poursuivra.
Et ce mal elle le répandra."

La treizième frémit, de tout son corps de fée. Elle tendit la main, elle qui était toujours oubliée. Elle n'était que la fée des ronces, ces choses qu'on arrache et rejette.

"Ce mal sera en son coeur,
Mais les ronces pousseront sur ses oeuvres.
Elles la protégeront d'elle même
Elles garderont sa famille blême."

Le châtelain décréta que l'enfant ainsi affligée serait enfermée dans une haute tour. Il n'était pas homme à laisser son propre enfant périr, alors il manda pour la faire éduquer, pour la nourrir.

Voilà bien longtemps, déjà. Les troubadours ont changé la belle histoire, depuis que le château, nul n'y entre.
Les ronces l'ont pris entièrement.
Quelle belle histoire...

Mais chagrine, n'est-ce pas cette enfant qu'on voit parfois rôder?
Chagrine, est-elle sortie de son écrin?

Chagrine...
La belle au bois de Ronces.

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"Ne t'approche pas d'elle, elle porte malheur."
Elle n'a pas dix ans?
"Fuis, fou! Elle est perverse! Elle est folle! Elle est Chagrine!"
Elle sourit tristement?
"Va-t-en! Elle te dévorera le coeur!"
Elle est seule, pauvre enfant.

Elle est méchante.
Elle est mauvaise.
Elle est Chagrine.
Celle qui rit de ses pleurs.


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Morte de sécheresse
La fiancée de l'eau
A marié son sang
A celui du ruisseau
Prince range ton drap blanc

Prince range ton drap blanc
Il ne sera jamais
Le drapeau rougissant
De sa virginité
Regarde son honneur

Regarde son honneur
S'enfuir par la mort
Regarde triste voleur
L'absence dans son corps
Tu peux creuser la terre

Tu peux creuser la terre
Avec tous tes remords
Creuser jusqu'en enfer
Creuser, creuser encore
Non, tu n'auras rien d'elle

Non, tu n'auras rien d'elle
Il n'y a plus rien à prendre
Elle s'est jetée au ciel
Tu commences à comprendre
Que tout n'est pas à vendre


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Et, parfois, la mauvaise herbe pousse, et les enfants grandissent.
Ses dix années ont passé, avec elles les onzième, douzième, treizième. Elle a plus de printemps qu'elle n'avait de fées, maintenant.