Description
Nom : inconnu
Prénom : inconnu
Origine génétique : fils de petit-gris
Age : 32 ans à ce jour
Localisation actuelle : à quelques km de Paris
Activités : masseur, fournisseur en bottes, bas et corset, noveliste amateur, coursier chez Quick, esclave en attente de paiement
Notes : je ne suis pas à vendre, je ne suis pas acheteur non plus. Si je suis sous Smail, ce n'est pas pour discuter sous MSN. Si je suis bleu, cela ne veut pas dire qu'il est interdit de me saluer.
J'ai de la chance. Beaucoup de chance ...
Combien de loups peuvent s'enorgueillir d'être en vie après une rencontre avec Elle ?
Oh, cela avait débuté classiquement dans cette forêt urbaine virtuelle.
Moi, tapi dans l'ombre d'un pseudo, voguant de salon en salon en quête d'une nouvelle proie.
Elle, tranquillement assise, livre en mains, panier aux pieds, curieuse du passage.
Je n'eu qu'à attendre qu'elle se trouve seule pour l'assaillir de mes propos.
Je sais, je donne l'image d'une bête avide, dévoreuse de chair.
Mais dites cela aux autres loups ...
Le temps passa et la rencontre fût organisée.
Elle se disait curieuse et moi enchanté.
La forêt virtuelle fit place à l'Eden.
De ce lieu paradisiaque, elle en avait déjà cueilli le fruit, une belle pomme rouge.
Posée délicatement devant elle, le tableau était parfait.
Ne restait que la pauvre victime pour parfaire ce décor vivant.
Je fis donc mon entrée, la faim au ventre.
Parfaitement conditionné, je ne pus réagir qu’avec animalité.
C'est que le crime me paraissait bien doux !
Imaginez donc le petit chaperon rouge, en version trash et provocante.
Vous ne voyez pas ? Je vais vous aider.
De longues jambes terminées par des bottes vernies lacées hauts,
Un corset rouge mettant en valeur une taille de guêpe,
Chemiser sanguin ouvert sur les trois premiers boutons dévoilant un dessous carmélite,
Gants de satin montant hauts, me voici immédiatement envoûté.
Elle dégustait avec avidité sa pomme, salive dégoulinante, dents voraces.
Ma queue de loup s'agitait, tournoyait, marquait son activité, mais en vain.
Mon esprit n'arrivait pas à se détacher de cette bouche, de cette gorge, de ces jambes.
Je voulais la cravacher, lui faire oublier son statut d'impétueuse femme impériale,
mais c'était moi le vagabond, le curieux, le repas du jour
Sa pomme terminée, elle me fixa de son regard, esquissa un léger sourire.
Ma faim noua douloureusement mon ventre. J'eus l'envie de me jeter sur elle et d'étancher ma soif,
Seule la crainte du garde champêtre de m'éjecter à Terre me fit rester à ma place.
Des mots sortirent, ma langue claqua, une proposition se dessinait. Elle, moi, autre lieu de communion.
Passage à l'ère glacial, les mots cristallisés dans les murs du temps ne retombèrent pas dans l'oubli.
Nos pieds bafouaient la virginité de la neige, laissant de longs sillons sombres et profonds, irréversibles.
Court moment de sérénité avant la reprise des hostilités, nul besoin d'encre rouge pour cette trêve hivernale.
Fin de la pause, nous voici arrivés devant les marchands du Temple.
Bruit, foule, couloirs et remparts, un terrain que j'apprécie car propice aux embûches.
La belle cherche, la belle trouve. Le loup guète, le loup voit.
Placement, attaque, contre-attaque, je suis sûr mon terrain mais elle ne cède en rien.
Agacement de ne trouver du sable, agacement de ne trouver du sel.
Ni moi, ni elle ne faiblissons. Son chemin restera fermé et mes blessures cicatriseront.
Le marchand de sable était passé, la Reine ne touchera pas sa gabelle.
Et du Temple maudit au théâtre de la vie, voici l'acte II.
Que se lève le velours (rouge), à l'italienne ou à l'allemande,
Nous voici bien en France, pays enfanté par la Terreur (rouge),
Dont mon aristocratique victime survécut jusqu'à moi,
Symbole même du travail imparfait de mon ascendance.
Il m'est temps par un présent que l'Indiana que je suis,
Corrige cet affront et scalpe cette poupée au look futuriste.
Le piège est disposé et toujours bottée, la féline entre en mon domaine.
En mon lupanar, elle n'a rien d'une catin romaine et c'est toute son audace :
Se prêter à mes jeux qui n'ont rien du cirque et se donner comme récompense.
Je désire ce fruit, je désire sa peau, ses tâches de rousseur, sa chevelure.
Elle tourne, se retourne, croise jambes, décroise jambes, s'amuse, rit.
Est-elle insouciante de l'enjeu ? Ne comprend-elle pas que ce qui l'attend ?
Je sue, j'halète, je bois, je transpire, je rebois. La partie m'est délicate.
Je sens le contrôle de la situation m'échapper.
Elle me regarde amusée de ma mine de loup déconfite.
Plus elle se rapproche de la victoire, plus elle me charme.
Conformément à mes souhaits, c'est une tenue cerise qu'elle arbore.
Sa voix est douce, sa chair si onctueuse, son parfum si entêtant ...
Je suis perdu, elle hante mon esprit, obnubilé.
Elle entame la dernière ligne droite.
Alea jacta est, dernier jet et il m'est fatale, Game Over pour ma pomme.
Je lui tends le laurier, le romarin et la ciboulette.
Le loup se mange bien assaisonné. Je ne comprends pas ma défaite.
Le chaperon rouge se lève et m'assène le coup de grâce avec sourire.
"Qu'attends tu pour me déshabiller ?"
Je ne me fis guère prier.
Chaussures vermillon, jupe écarlate, bas cramoisis, string bourgogne,
Corset bordeaux, chemisier cardinal, soutien-gorges carmin, tout y passa.
Mes mains ne purent s'empêcher de souligner ses formes,
Mes lèvres baisèrent délicatement les siennes,
Et ma langue s'introduisit profondément pour laper son nectar.
Mais on ne peut dénaturer un loup très longtemps.
Ma bestialité refaisait surface en même temps que ses contractions de plaisir.
Je continuais mon travail et je vis ses yeux incitateurs, défiant ma nature.
Elle n'était point pucelle et je ne devais craindre son sang.
Je la pris avec violence, moi, le loup à la lune rouge.
Elle m'accueillit satisfaite de mon comportement, de ma forme physique.
Empalée, ses longs ongles entrèrent en mes flancs. La féline se faisait panthère.
Mon corps s'appuyait lourdement sur le sien, ce qui lui plut.
Bien loin de ralentir, elle en accélérait la cadence.
"Je te plais ?" me susurra. Ô Grand Dieu Pan, oui, elle me plaisait !
Ma virilité commençait à s'extasier, le point de non-retour était franchi ...
C'est à ce moment là que je le sentis, glacial, métallique.
Lien invisible, je n'étais plus libre de courir avec le vent,
De pourchasser la biche aux yeux apeurés, de me reposer solitaire sur mon rocher.
La chaîne était là, invisible. Son appel silencieux, irrésistible.
Elle m'avait domestiqué, réduit en esclavage.
Les années ont passé et je suis toujours son grrrroom de service.
De sa voix, de sa chair, de son parfum, je suis toujours sous l'emprise.
Je la vois et je suis heureux, gardant mon secret avec moi.
Oui, je suis un loup, un loup qui ne perçoit que le rouge.