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A propos de dhaaa

Rachel , 35 ans , Femme
Etait en ligne il y a plusieurs jours

Description

Pourquoi?

Quand on se blesse... au bras, par exemple. Jusqu'au sang... après, la peau cicatrise et rend au bras son aspect normal. Je suis pas médoc, je sais pas comment la peau sait où arrêter de se fabriquer. Mais elle sait où s'arrêter. Alors comment ça se fait qu'on a pas cette facultée dans la tête? Par exemple, comment ça se fait qu'un alcoolique ne s'arrêtera pas quand il faut? Pourquoi lui, il continue? Quand je me fais mal, je sais reconnaître clairement le seuil de douleur supportable versus l'insupportable. Comment ça se fait alors que cet homme peut me faire du mal, au delà de l'insupportable, et qu'à chaque fois, mon corps reproduit de l'amour à lui donner?
Je sais pas...




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Une description...

Disons que la vie est un verger. un arbre, c'est une famille. Les branches sont des villes, et je suis une pomme. En ce moment!

Parce que j'ai déjà été dans le noir. Un noir total, dont je ne me souviens de rien, avant même que ma conscience du présent et ma mémoire aient été complètement formés. Puis, j'ai éclos. Une jolie petite fleur! J'était fière de ce que j'étais, à l'époque, sans savoir, sans comprendre comment et pourquoi j'étais là. C'est une abeille qui m'a raconté :
'' Je vais te faire du mal. Tu vas perdre tes pétales et sembler mourir. Mais tu as un avenir radieu... tu me remercieras un jour''

Elle avait raison. Enfin, il avait raison. Car je suis morte... et revenue. Comme un papillon. Et j'ai grandis. Je voyais les pommes croître autour de moi, toutes devenir belles et rouges... pourquoi étais-je encore si petite et tordue?
Ces pommes sont tombées. Tombées! ..de l'arbre!!
J'étais bien contente d'être si petite. Mais mon tour est venu. J'ai concentré mes énergies à bâtir une carapace plus rigide, une pelure foncée, épaisse, pour ne pas me fracasser en tombant... car c'était la seule fin possible, se briser. Je n'allais pas briser, donc, je servirais à quelque chose, peu importe à quoi!

Je suis tombée. Seule. Les autres ne tombaient-elles pas en groupes? C'est ce que j'ai cru, de ma branche, jadis. Mais une fois mûre, j'ai expérimentée la chute, et ça s'est avéré beaucoup plus difficile que ce que j'avais cru. J'ai eu une pensée pour toutes celles qui étaient tombées avant moi. Quel courage! ...mais que sont-elles devenues? ...brisées? Mais moi, je ne me suis pas brisée... quelle fierté!

J'ai vu les vers. J'ai vu le pied des hommes, secouant l'herbe, sans grâce, à proximité de mon corps démuni de protection. J'ai regretté d'avoir grandi si vite, d'avoir quitté ma branche, mon arbre. Ma carapace n'était plus d'aucune protection, ici, au sol.

Mais j'ai été récompensée quand les lourds engins ont secoués les arbres. Les nombreuses pommes qui y sont restées vont être cirées, mangées ou pire, pressées! Consommées, leur destin n'allait être que le bref plaisir d'un quelconque quelqu'un.

J'ai un autre destin. Je ne voulais pas pourrir, rejoindre les vers. J'aurais voulu qu'on me ramasse pour faire de moi un pot pourris. Mon odeur se serait mêlé aux odeurs d'autres plantes, d'autres fleurs, et nous aurions formé un parfum pour toujours!

C'est alors que j'ai découvert mes graines.

L'abeille avait raison. Je l'ai remerciée. J'ai songé à toutes les possibilitées qui m'ont été offertes. Je n'allais pas pourrir. Je n'allais pas être vénérée pour mon parfum. Je vais offrir tout ce que j'ai au monde, ma chair, mon sang, ma solide carapace, tout, à mes graines. Je vais avoir des centaines d'enfants qui, à leur tour, fleuriront, tomberont, et auront des enfants.

Je vais créer la vie

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J'ai une mine affreuse

Je suis en pijama et j'ai envie d'une cigarette. Mon manteau est au lavage. Il y a longtemps que je songe à le laver... il tourne maintenant dans l'eau savonneuse en compagnie de mes sous-vêtements de la veille. Je vais au placard et revêt le grand manteau (trop grand) de mon père et ma tuque rouge et blanche de Noël. Au pas de la porte d'entrée, j'insère mes pieds nus dans mes lourdes bottes, celles que je n'ai pas à détacher pour les enfiler. Je jette un oeil sur la glace. Mes pantalons de nuit me donnent un air particulier... ...non, à bien y réfléchir, tout cloche dans mon reflet.

J'ai une mine affreuse.

Je sors et marche quelques mètres avant d'allumer le petit rouleau d'herbes empoisonnées dont je suis devenue l'esclave. J'y met au moins 18 secondes, à cause du vent. Je marche encore quelques minutes en silence. J'entends un chien et des enfants, puis les aperçois. J'arrive à leur niveau, de l'autre côté de la rue. Le chien me voit. Je prends une bouffée de ma clope et m'arrête. Une voiture passe, le chien se laisse tomber sur son séant, ce qui n'empêche pas les enfants de s'écrier : ''Chucky! CHUCKY!!! Reste... Viens ici! Chuckyyyy....''

Je souris, le chien retourne docilement voir les enfants et je traverse la rue, vers l'intersection. Il abboie. Je me retourne. Il s'approche, la langue pendante, et je fais quelques pas dans sa direction. Il grogne, branle sa queue touffue et s'élance vers les enfants. ''Je n'ai pas le temps, beau bébé!'', mentis-je, et j'adresse un signe amical de la main aux enfants. ''Il est protecteur'', lance la petite fille, sur un ton d'excuse. J'aquiesse avant de reprendre ma route, sans comprendre. Il me fallu trois bonnes minutes pour saisir. Elle a cru que le Golden Retriever la défendait! Je me surpris à croire bêtement qu'il était inné de capter le language le plus simple du monde : celui du corps. Le chien aurait voulu que je m'élance à sa poursuite, c'était évident. Pourtant, les enfants ont cru... Je souris. Mon chien est beaucoup plus beau que celui-là.

C'est avec cette pensée ridicule que je rentre à la maison. En passant, j'époussette le dos de mes cerfs décoratifs, devant la porte.

J'entre, et je suis heureuse. Je vais vite sous la douche. L'eau est glacée - la laveuse s'acharne toujours sur mon manteau.




Dans ma chambre, je me regarde dans le miroir, nue. J'ai un corps disgracieux. De grosses fesses molles et un petit ventre arrogant. Mes cheveux trop longs sont mouillés, frisés et sur mon visage.
Je suis bien. Pas parce que mon chien est le plus beau, ni parce que j'habite enfin seule. Pas parce que mon manteau est propre, ni parce que mes cerfs sont découverts de neige, ni encore parce que j'ai fumé ma cigarette.

J'ai une mine affreuse, mais je suis bien, pout tout ça. Parce que malgré la violence, le divorce, le viol et le suicide, malgré la maladie et la guerre, la dépendance et l'amour, je suis toujours en vie, et qu'à ma mort, il ne me restera plus rien de toute cette lourdeur qui pèse sur mon dos. Je suis bien... heureuse.

Et j'écris ceci...

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