Description
Ne reste que quelques minutes à ma vie, tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis. Mon frère est mort hier, au milieu du désert. Je suis maintenant le dernier humain de la Terre. On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant, ce que qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps. Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père et qu'il tombait encore de la neige en hiver. En ces temps, on vivait au rythme des saisons. Et la fin des étés apportait la moisson. Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux. Mais moi je n'ai vu qu'une planète désolante. Paysage lunaire et chaleur suffocante. Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim, comme tombent les mouches jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Plus rien. Plus rien. Ne reste que quelques minutes à ma vie. Mon frère et mort hier, au milieu du désert. Je suis maintenant le denrier humain de la Terre. Tout ça a commencé il y a plusieurs années, alors que mes ancêtres étaient onmubilés par les bouts de papier que l'on appelait argent, qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants. Ces nouveaux dieux, ne reculant devant rien, étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins. Pour s'enrichir encore, ils ont rasé la terre, polué l'air ambiant et tarié les rivières. Et au bout de 100 ans, des gens se sont levé, et les ont averti qu'il fallait tout stopper. Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie; ces hommes-là ne parlaient qu'en terme de profits. C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens. Dans la panique, ont déclaré l'état d'urgence. Quand tous les océans ont englouti les îles et que les innondations ont frappé les grandes villes. Et par la suite, pendant toute une décennie, ce fut les ouragans et puis les incendies, les tremblements de terre et la grande sècheresse. Partout sur les visages, on lisait la détresse. Les gens ont dû se battre contre les pandémies, décimés par millions par d'attroces maladies. Et les autres sont morts par la soif ou la faim, comme tombent les mouches jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Plus rien. Plus rien. Mon frère est mort hier, au milieu du désert. Je suis maintenant le denrier humain de la Terre. Au fond l'intelligence qu'on nous avait donnée n'aura été qu'un beau cadeau empoisonné. Car il ne reste que quelques minutes à la vie, tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis. Je ne peux plu marcher, j'ai peine à respirer. Adieu l'humanité, adieu l'humanité.