On se réveillait toujours avec un goût de cendre dans la bouche. Ce goût de rien, ce goût de vide qui nous ramenait chaque matin à notre condition. A notre insignifiance, à nos souvenir, à nos regrets et nos désirs. Ce goût salé et amère qui nous rappellerait chaque jour de notre vie qu'un jour ou l'autre, nous devrions payer la facture.
Chaque matin, les mêmes gestes. Tenter de prolonger le sommeil en gardant paupières closes, tenter de prolonger le Rêve. S'asseoir, mû par le devoir et laisser la "réalité" nous submerger comme une coulée de boue nous brulant les sens.
Chaque matin, depuis bien trop de décades, faire face au Monde et chaque matin le regarder droit dans les yeux en lui crachant au visage.
Combattre, tous les jours. Naitre et vivre sur la corde. Courir dessus pour ne pas tomber....et mourir.
Il n'y avait pas d'autres voies, pas d'autres vies, pas de solutions. Pas d'échappatoires. Fixer la fin de la corde avec le désir brûlant de l'atteindre sachant que l'on chuterait avant.
Exister par l'adrénaline qui filait dans nos veines et pour défier le monde. S'aiguiser comme sa propre lame, trancher l'air et les obstacles.
Dégainer et, à chaque seconde, avancer sans espoir de salut.
Une vie de désir, de feu, de chair, de sang et de larmes...et un jour de plus.
Sans espoir.
L'espoir est une vertu d'esclave.
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