ortie Tu veux la rencontrer ? Tchat avec elle !

Description

Bonjour ! Depuis quand êtes-vous venue habiter en face de chez moi ? Je n'ai même pas remarqué le déménagement. Non, je croyais que l'immeuble était vide. Je suis contente ! Je disais que je suis contente ! Vous ne m'entendez pas ? Vous avez raison... La radio... Je l'éteins tout de suite ! Excusez, quand je suis seule à la maison, si je ne mets pas la radio à plein tube, j'ai envie de me pendre. Le bruit me tient compagnie. Et vous, qu'avez-vous pour vous tenir compagnie ? Ah ! Un enfant ! Vous avez de la chance ! Que je suis bête, moi aussi j'ai un enfant... Et même deux. Excusez-moi, j'ai oublié d'en compter un tant je suis émue de parler avec vous. Mais, ils ne me tiennent pas compagnie... La plus grande est grande, vous savez, les camarades, les petites amies... Le petit garçon est toujours avec moi, mais lui non plus ne me tient pas compagnie. Eh, il dort ! Il dort tout le temps ! Il fait caca, il mange, et il ronfle... Ce qu'il ronfle ! Comme un vieillard ! Mais je ne me plains pas, je ne manque de rien... J'ai tout ! J'ai... Mon Dieu, tout ce que j'ai ! J'ai un frigidaire ! Oui, je sais, tout le monde en a un... Mais le mien fait des glaçons sphériques ! J'ai une machine à laver, vingt-quatre programmes ! Elle lave et elle sèche ! Elle sèche rudement bien ! Il m'arrive même de devoir remouiller le linge pour pouvoir le repasser ! Il est complètement sec ! J'ai des marmites à pression, un batteur Moulinex, la musique dans toutes les pièces... Qu'est-ce que je voudrais de plus ? Je ne suis qu'une femme, après tout !
Avant j'avais une femme de ménage, mais elle s'est sauvée. Il en est venu une autre, elle s'est sauvée aussi. Elle se sauvent toutes ! Comment ? Non, pas à cause de moi... A cause de mon beau frère... Il les touchait ! Toutes, il les touchait ! Là, oui... C'est un malade ! Morbide ? Je ne sais pas s'il est morbide, mais il avait de ces exigences... Les filles se rebiffaient, elles avaient raison. Je voudrais vous y voir, chère Madame, vous faites le ménage et crac ! On vous passe une main par en dessous... Et quelle main ! Heureusement, il n'en a qu'une. Alors, depuis que toutes les femmes de ménage sont parties, c'est moi qui m'occupe de mon beau-frère, vous savez, je le fais pour mon mari, après tout c'est son frère... Que dites-vous là ! Il me respecte, moi, et comment ! Il ne manquerait plus que ça ! Avant d'allonger la main, il demande la permission !
Ça doit être mon mari, il m'appelle toujours à cette heure. Excusez-moi un instant... Allô ? Oui, je suis à la maison, Aldo, je te jure que je suis à la maison ! Quel numéro as-tu donc fait ? Et si je te réponds, où veux-tu que je sois ! Je ne suis pas sortie ! Comment ferais-je pour sortir, puisque tu m'enfermes à clé ? Vous savez, Madame, mon mari est un drôle de bonhomme... Allô... Non, je ne parle avec personne. Oui, j'ai dit « Madame », mais de temps en temps, quand je parle à moi-même, je dis « Madame »... Non, il n'y a personne à la maison. Oui, il y a ton frère, mais il n'est pas ici, il est dans sa chambre à regarder ses films... Oui, le bébé dort... Oui, je lui ai donné à manger... Oui, je lui ai fait faire pipi ! Oui, à ton frère aussi ! En colère ? Pas du tout... Je te disais seulement d'être tranquille, ils ont tous fait pipi. Au revoir, oui... Non, non, je suis gaie... Je suis gaie, Aldo, très gaie. J'étais en train de repasser et je riais. Je suis gaie !