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Description

Je me trouvais dans l'hiver de ma vie et les hommes que je rencontrais tout au long de ma route étaient mes seuls étés.
Le soir je m'endormais avec en tête une image de moi-même dansant, riant et pleurant avec eux.
Durant trois ans ma route est devenue une sorte de tour du monde sans fin, et le souvenir de ces hommes, la seule chose qui me permettait de tenir debout, mes seuls vrais moments de joie.
J'étais une rêveuse qui avait jadis espéré devenir une magnifique poète, mais depuis une succession inopinés d’évènements ont détruit mes rêves et les ont divisés comme un million d'étoiles dans le ciel de la nuit en apportant un de mes souhaits dans chacuness d'elles scintillant et brisé.
Mais je ne m'en souciais pas vraiment parce que je savais ce que ça coûtait d'avoir tout ce que tu as toujours voulu et puis tout perdre pour comprendre ce que signifie le mot liberté.

Quand les gens que je connaissais avant ont découvert ce que je faisais, comment je vivais, ils m'ont demandé pourquoi.
Ca n'a aucune utilité de l'expliquer à des gens qui ont une maison, un chez-soi... Ils ne savent pas ce que s'est, eux, de chercher une sécurité à travers une autre personne, d'avoir pour maison n'importe quel endroit où tu peux poser ta tête.

J'ai toujours été une personne peu commune, ma mère me disait que j'avais une ''âme caméléon''.
Pas de ''boussole-moral'' pointée en direction du nord, pas de personnalité fixe.
Juste une profonde indécision aussi vaste et ondulée que l'océan.
Et si je disais que rien de tout ça n'était prévu, je mentirais parce que je suis née pour être cette autre fille, celle qui n'appartient à personne, ce qui fait d'elle la possession de tout le monde, qui n'a rien et qui pourtant à envie tout avec un désir ardent de tout expérimenter.
Une obsession de la liberté qui me terrifie au point de ne pas pouvoir en parler et qui me pousse à la folie, une folie nomade qui m’éblouit et à la fois m'étourdit.


Avant je priais toutes les nuits afin de trouver mes ''gens'', les personnes avec qui je pourrais partager le même monde et je les ai trouvés, sur cette autoroute.
Nous n'avions rien à perdre, rien à gagner, et plus rien à désirer à l'exception de faire de notre vie une œuvre d'art.


Vivre Vite. Mourir Jeune. Être Effrénés. S'amuser.

Je crois en la France. Je crois en la personne que je veux devenir.
Je crois en la liberté de l'autoroute. Et ma moto n'a jamais changée. Je crois en la bonté des étrangers,
et quand je suis en guerre avec moi-même, je roule, encore, et encore..

J'ai roulé pendant longtemps jusqu'à ce que j'arrive à la fin de cette route, la mauvaise voiture, les mauvaises personnes et me voici là étendue en ce 12 novembre.
Mon visage n'en est plus un, ma vie n'en est plus une.
Je suis morte ce jour là, alors que les voitures passent à coté de moi.
Ils ne voient pas le corps dans le fossé plein de boue et d'eau, ma route s'est arrêtée.
ils ne s'imaginent pas trouver un cadavre, le miens.