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Description

Dans le métro à présent les gens ont les yeux rivés sur des chiffres qu’ils passent leur temps à agencer sans fin. Mamie est ringarde avec ses mots croisés. Si on regarde autour de soi, en dessous de chaque chose se trouve un chiffre. Antoine__, affinités : 5%. Plus rien ne distingue proprement la masturbation du sexe. Il est question de longueur, de largeur, de profondeur et de durée. Les hommes, épuisés après avoir répandu des humanités entières qu’il s’agira d’essuyer avec du papier toilettes, s’endorment après s’être fendus d’un « bonne nuit » s’ils sont gentils. L’excitation vient à présent de la contemplation consciente et individuelle de la situation. Elle ne vient plus de l’union. On est cartésien, et on oublie toujours et systématiquement le moment d’amortalité de l’orgasme. Tu sais quand ils jouissent, ils ne pensent qu’à t’humilier, parce que tu as un potentiel sexuel infini et pas eux. J’ai appris toute ma vie à savoir compter, pour remplir le plus vite possible mes chiffres dans le métro. Rien de ce que j’ai appris à l’école n’a fait résonner en moi le sentiment d’infini. Il existe une multitude indéfinie d’explications pour une seule réalité. Il s’agit d’en connaître le plus possible. On a remplacé la sagesse par l’érudition. C’est le culte du sport et la descente progressive des idéaux ; la perte du sentiment transcendant. Même son corps, on ne sait plus ce que c’est. C’est un étranger que l’on maquille. Ce qu’il y a de plus haut à présent, ce sont les sentiments. Mais quelle est donc la différence entre l’âme et l’esprit ? La chose qui nous paraîtrait au fond la plus grotesque serait bien aujourd’hui une société dans laquelle l’Homme s’accomplirait. Mais c’est la gauche, mais c'est la droite, et le centre au lien d’en être l’essence n’en est que l'insipide somme. Je suis apolitique, mais ça m’ennuie d’en discuter. Les romans vous offrent des posters à afficher dans vos toilettes mentaux. La philosophie est à présent un tableau véléda sur lequel on dessine des bonzommes. Mais on va voir les égoutiers de la Psyché pour soigner son subconscient. Celui qui avait le plus beau regard que tu ais vu cette année, c’était un clochard. Dissolvons nous. De toute façon c’est celui auquel est attaché le plus grand chiffre qui a gagné semblerait-il. Ils ont passé leur temps à m’expliquer que ma vie était la seule chose que je possédais entièrement, alors que c’est précisément la chose à laquelle je ne puisse rien. Ni à son début, ni à sa fin. Oh c’est le grand règne de la Réflexion oui. Mais dans notre rôle de miroir, on ne se souvient plus bien de ce qu’il s’agit de réfléchir. Le cœur n’est plus que le centre des émotions, qu’on a assimilées avec les pulsions animales. Mais nous sommes des vampires, ma ptite dame. Nous sommes morts. Nous vivons la nuit à la lumière de cette lune qui elle au moins se souvient encore qu’elle réfléchit la lumière du soleil. Tu as des frissons dans le dos quand tu écoutes ce morceau. T’es tu seulement rendu compte de ce que tu ressentais ? Tu es bien persuadé qu’il n’y a rien au dessus de ton intelligence et pourtant tu serais bien en peine de t’empêcher de digérer. L’amour est tant recherché. Forcément, c’est ce que nous connaissons de plus proche du centre du cercle. Et nous rentrons dans des mélimélo mentaux. Les seuls moment où tu t’es sentie vraiment bien, c’est les jours où tu as jeté quelque chose.
Mais je suis vivant.
et il y a une rivière dans ton ventre
Le monde est tel que tu voudrais qu’il soit.
Le monde est magique.
C'est promis.

Mais OU es tu ?