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Description

Carnet de Voyage de Filraen Dhuunyl, chapitre trentième.

" Menzoberranzan, Narbondelyn.

L'on m'avait fait entrer dans une pièce somptueuse.Un boudoir assurément.Les murs, quand ils n'étaient pas décorés de vastes tentures richement tissées, abritaient des alcôves, où tronaient d'immense bibliothèques de bois sombres, parcourues de nombres grimoires et livres reliés de cuir.

La chambre était saturée de fragrances lourdes et apaisantes, myrrhe, pois de senteur et autres encens qui brûlaient dans de petites vasques, crachant de legères volutes colorées.L'air était lourd, j'en suffoquais presque, j'aurai voulu me diluer dans cette atmosphère si oppressante.

Mais deja une porte dérobée s'ouvrait, entre deux rideaux.Une silhouette apparaissait.J'eu de la peine à la distinguer, il faisait sombre dans ce coin ci.

Elle venait à moi, dans un silence inquietant.Moi qui ai l'ouïe fine, je ne percevais rien de ses pas.Je baissai les yeux.J'étais là pour une affaire importante, et je ne voulais pas tout gacher par un simple regard.

L'on m'avait vanté l'or de ses iris, et l'ivoire de sa cheveulure si particulière et, disait-on, à faire pâlir d'envie la plus belle des statues chryséléphantine.

J'osais lever à peine les yeux, obervant devant moi cette créature de rêve.Elle portait une robe d'un rouge flamboyant, de la soie fine, nervurée de broderies fines et antracites, une trame, ou plutot une toile d'araignée, qui tissais son bustier.

Je levai une main, tendant une bourse de cuir, qui contenait une somme rondelette.On m'avait assuré que "Dame Silence" vendait ses appâts.
Elle approcha sa dextre, venant à l'encontre de mon bras.Jamais je n'avais vu pareille couleur.

Une peau de nuit, parfaite.Une encre qui me rappelait mes voyages en Chine.Chaque doigt se pâmait d'un anneau, d'or blanc ou d'argent, surmonté d'hématite, d'agate noire, d'obsidienne ou de malachite.

Elle avait saisi ma bourse offerte, et l'avait posé sur une petite console, non loin.J'eu tout le loisir de me delecter de son iage quand elle fut de dos.

L'on racontait qu'elle était muette, ou encore qu'on lui avait arraché la langue.En tout cas, personne ne l'avait jamais entendu parler.Ou peut être était-ce un secret jalousement gardé par les Baenre.Je ne connaissais pas son prénom.Tous l'appelaient "Silence".

Le mystère qui l'entourait ne faisait qu'accroitre ma curiosité et mon excitation.Revenant vers moi, elle me tendit un billet, ou était inscrit d'une main fine: "Demain, entre chien et loup."

J'étais un peu deçu de devoir attendre le lendemain, mais je ne discutais pas.Malgré sa beauté froide, elle avait une aura perfide et effroyable, qui ne faisait qu'ajouter à son délice.Une femme sublime, innaccessible et dangereuse.

Après quelques minutes, elle repartit d'ou elle était arrivé, et derrière moi un esclave était entré.Après moult prosternation à la silhouette qui s'éloignait, il me reconduit dans une chambre plus sobre, mais tou de même transpirant la noblesse.

Je n'arriverai surement pas à m'endormir ce soir.Mon coeur est trop rapide et trop enjoué.Mais peut être est-ce là le prix à payer pour visiter la charmante Baenre.
Cela ... [tâches d'encre.] "

Parchemin mannuscrit, retrouvé sur le pupitre d'une des chambres de la maison Baenre, auprès du corps d'un riche Drow, une dague planté entre la première et la seconde vertebre cervicale, de l'encre sur le visage et une plume cassée entre les doigts.