prehistoire.
A l'instar des autres régions du pays, la wilaya de Sétif recèle d'un patrimoine archéologique digne de tous les intérêts. Ainsi, les premières traces d'occupation humaine dans la région de Sétif remontent à la préhistoire. Des fouilles effectuées en 1928 et 1931 (Paulmassiera, Plante, C.Aranbourg) ont révélé des stations datées du paléolithique inférieur (Ain Lahneche) et de l’épipaléolithique (Mazloug et Ain Bouchrit) et la découverte de gisements d’industries et de silex ainsi que les ossements et ruminants et d’autres animaux.
L'ère de la Numidie
Sétif a été Numide avant de subir la domination romaine. Le nom de Sétif n'est pas tiré du Latin, mais c'est un mot berbère "Zdif" qui signifie "terres noires" allusion faite à la fertilité de ses terres. Occupant une position stratégique (Porte d'entrée Ouest des hauts Plateaux Constantinois) et un point d'eau important grâce à ses nappes phréatiques, située au pied des montagnes au seuil d'une plaine immense, Sétif avec tous ses avantages était un point de passage stratégique entre la partie orientale et la partie occidentale de l'Algérie. Sétif faisait partie du royaume des messasyliens et en l'an 225 avant J.C elle était la capitale d'un royaume berbère, titre qu'elle perdit lorsque Juba lui préféra Cherchel. C'est près de Sétif que Jugurtha livra une grande bataille à marius.
L'ère de l'occupation romaine
En 57 après J.C Sitifis, son appellation de l'époque, pour sa situation géographique intéressa énormément l'empereur Nerva qui décida d'établir une colonie de vétérans, cette dernière reçut différents noms 'Colonia Nerviana' 'Augusta Martialis' 'Vétéranium Sitiansium'.
Au cours des périodes historiques et avant l’époque romaine, peu de repères archéologiques ont révélé que Sétif était ville importante. Cependant les sources latines nous informent qu’elle faisait partie des royaumes Numides. Des moments particuliers et importants de l’histoire de Sitifis, ville romaine fondée par l’empereur NERVA vers l’an 96 après J.C sous le nom officiel "Colonia Nerviana Augusta Martialis Veteranorum Sitifensium" et sous l’empereur Caracalla "Respublica Sitifensium Nerviarorum Antoninianorum".
A l’image du musée de Djemila qui regorge d’une inestimable richesse, les divers sites antiques qui font la fierté des Sétifiens, attirent par leurs simple énumération composée d’une ville païenne et d’une autre chrétienne, la ville de Djemila (Cuicul) s’étend sur une superficie approximative de 42 hectares, en suscitant des interrogations quant à sa tragique disparition mais aussi des curiosités de par son baptistère, ses deux basiliques, son arc de Caracalla et ses luxueuses demeures de BACCHUS CRESCONUS, amphitrite et Europe. Le grand mausolée de SCIPION l’africain situé dans la ville de Sétif. Sa partie supérieure, conservée, clôturée, restaurée, raconte l’ensevelissement douloureux d’une autre partie inférieure essentiellement composée d’une chambre funéraire. L’antique château d’eau Barral qui s’use dans l’alimentation en eau potable d’une ville riche de par son prestigieux patrimoine. Le jardin d’Orléans (dotée de 200 stèles épigraphiques colonnes à inscriptions latines et chapiteaux) est considérée comme étant le premier musée lapidaire d’une ville qui comporte d’autres sites dont ceux de Mons et de Ain Soltane. Mentionné comme étant Dar-El-Hidjra, le site médiéval d’Ikdjane est une ville fortifiée et base opérationnelle des troupes chiites du IXème siècle après J.C, ville par ailleurs fort encerclée par des mosquées et zaouias dont celle d’Amazine, Tignathine, Chorfa Olia, Tighlite, Theguerionette et Tizi Ain Chiba.
L'ère de l'occupation byzantine
L'itinéraire des vandales en Afrique, de Tingi (Tanger) vers Carthage passa naturellement par Sitifis atteinte probablement au début de l'année 430. A l'an 419, Sitifis subit un violent tremblement de terre qui la détruisit au 5/6 ème. Lorsque les Byzantins arrivèrent à Sitifis après le passage des vandales, ils trouvèrent une population fort réduite.
Ainsi, en l'an 539, la ville est occupée et redevint capitale d'une province : La Mauritanie Première. A cette époque, Solomon édite l'enceinte de la forteresse Byzantine, dont les murs Ouest et Sud sont encore visibles près du parc d'attraction.
L'ère de l'occupation arabe et turque
En l'an 27 de l'Hégire (647 après J.C) eut lieu la première invasion musulmane en Afrique. En 40 ans, de 660 à 700, la colonisation Arabe s'est réalisée grâce à des armées organisées, la population (Les berbères) résista à l'occupation arabe. Lors du triomphe de la doctrine Chiite, des missionnaires partis de l'orient travaillent à gagner des prosélytes (nouveaux convertis) à la cause d'Obeide Allah qui aspirait à l'imamat, c'est à dire à l'héritage de l'autorité temporelle et spirituelle de Mohamed dont il se prétendait de descendant. Un de ces missionnaires Abou Abdellah qui avait trouvé des adeptes chez des berbères Kotama de la petite Kabylie mit le siège devant Sétif. La place finit par capituler et fut ruinée de fond en comble, la muraille qui l'entourait fut détruite en l'an 904. De grands états berbères se constituèrent et même en 972, El Moezz issu de la tribu des Kotama de la région de Béni Aziz située à quelques kilomètres de Sétif, dernier Emir fatimide de Kairouan fut appelé au trône d'Egypte et quitta l'Afrique du nord. L'arrivée des Béni-Hillal, lancée vers 1050 de la haute Egypte contre les princes berbères Hammadites qui s'étaient déclarés indépendants, triomphe d'abord de toutes les résistances et s'établit en dominatrice dans les plaines. Seule la grande bataille qu'à livré les Almohades contre les Hillaliens témoigne de l'importance de SETIF dans le nouveau pouvoir du royaume qui unifie le pouvoir musulman au maghreb.
Au bas du moyen âge, Sétif a continué à relier les grandes villes musulmanes de Fès à Tunis et de Tunis à l'orient.
L'intensité des changements politiques et économiques des pouvoirs à l'époque des royaumes musulmans à causé la décadence urbaine de la ville de Satif et a orienté l'implantation de nouvelles capitales a proximité d'elle. Sétif décrite comme petite ville à la fin du 15ème siècle, été rattaché au royaume Hafside à Bougie.
L'ère de l'occupation française
A l'époque turque, Sétif était dominée par les grandes familles locales dont les Ameurs était la grande fraction et gouverné par les chefs Turques envoyés par les Beys de Constantine. Cette organisation nomaniale a laissé la ville de Sétif loin des pouvoirs politiques et a mené la marginalisation de la ville jusqu'à l'arrivée des troupes françaises le 15 décembre 1848 par le Général Galbois qui reconnut la ville, mais ne s'y installa que l'année suivante, leur installaton se fit hâtivement, les constructeurs de ce temps là, n'eurent aucun égard pour les vestiges anciens, ils utilisèrent une quantité importante de pierres de tailles Romaines pour les fortifications militaires.
Une ordonnance royale créé officiellement la commune qui fut entourée d'un mur d'enceinte percé de 4 portes, celle d'Alger, de Biskra, de Constantine et celle de Béjaia. Seule la porte de Béjaia qui existe à ce jour et qui est une des entrée du Parc d'attraction.
L'occupation de la ville a été faite pour des raisons bien précises. La position centrale et l'histoire se rattachent à son passé. Un partie de l'enceinte Romaine permettait d'abriter des troupes en cas d'attaque et surtout pour ses terres fertiles, riche en arbres fruitiers et en légumes de qualité supérieure.
De 1870 à 1930, le système colonial commençait à se stabiliser au seul profit de la population européenne. Ce n'est qu'à partir de cette date que des groupements qui refusent l'inégalité se multiplient et étendent leur influence.
Au cours de la même période se produit un mouvement de renouveau culturel et religieux appelé la Nahda sous la direction de Cheikh Ibn Badis. Son action trouve un immense écho auprès de la population musulmane de la région de Sétif, qui ne cessait de réclamer des réformes.
Les massacres du 8 mai 1945 :
La série des massacres avait débuté bien avant le 08 mai 1945 à travers la ville de Sétif et certaines régions environnantes. Des soldats armés faisaient le porte-à-porte et obligeaient hommes, femmes et enfants à sortir pour monter dans des camions.
Une panique générale et des cris des femmes et d’enfants s’intensifièrent dans certains quartiers, notamment du côté de la Gare et Bab Beskra. Quelques rafales, se faisaient entendre dans les quatre coins de la ville. Ceux qui essayaient de fuir ou de riposter se faisaient abattre sur le champ. A ce moment, une voix s’élevait tout au long de la rue de Constantine. Un jeune homme, brandissant le drapeau algérien, criait à tue-tête «Tahia El-Djazaïr, Tahia El-Djazaïr». Ce jeune moudjahid de la première heure n’était autre que le premier chahid du 8 Mai 1945 : Saâl Bouzid, c’est son nom, il fut abattu de plusieurs rafales, en plein milieu de la mystique avenue. Il mourut avec tous les manifestants, en s’affaissant sur l’emblème national. Dès lors, des camions de type GMC continuaient à charger toute personne qui se trouvait sur leur passage. Le convoi prenait la direction de Kherrata. Les habitants de cette autre ville historique n’allaient pas échapper à l’embarquement qui les menait avec leurs autres concitoyens de Sétif, vers le camion de la mort. Les milliers d’Algériens furent déchargés depuis les bennes des camions au fond des gorges de Kherrata. L’horreur n’était pas terminée pour ces pauvres «bougnouls» comme aimaient les surnommer les colons français. Des hélicoptères dénommés «Bananes» survolaient les lieux du massacre pour achever les blessés. Une véritable boucherie humaine allait permettre, plus tard, aux oiseaux charognards d’investir les lieux.
L’armée française avait planifié pour faire de cette journée du 8 mai 45, un jour de génocide voire d’extermination de milliers d’Algériens. Pour mettre à exécution leur dessein les soldats français avaient procédé au regroupement de toutes les populations avoisinant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en passant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas. Toutes les populations de ces régions étaient forcées de se regrouper sur les plages de Melbou. L’occupant n’avait en tête que la liquidation physique de tout ce beau monde. Il fallait attendre l’ordre d’exécution qui devait parvenir du commandement de Constantine. Pendant ce temps quelques vieillards et malades ne purent résister à une telle mobilisation et succombèrent sur le sable avant d’être jetés à la mer. C’est alors qu’une jeep transportant des officiers de l’armée surgit, brusquement, au milieu de la foule. L’un d’eux s’emparant d’un haut-parleur devait ordonner l’extermination. Des cris et pleurs de femmes et d’enfants déchirèrent alors ce silence plein d’angoisse. Mais l’officier français allait, contre toute attente, «soulager» cette foule humaine qui attendait de passer par les armes. Du haut des sièges de la jeep, il lança : «le commandement militaire de Constantine a décidé de vous épargner. Pour cette fois-ci, vous pouvez donc partir».
La foule se déchaîna et courut dans tous les sens. Elle venait d’échapper à une extermination certaine. Le peuple algérien se souviendra longtemps de ce mardi 8 mai 1945, jour de marché. Un habitant et moudjahid qui avait échappé au génocide perpétré dans les gorges de Kherrata, en faisant le mort, se souvient parfaitement : «Je ne pensais pas à la vie puisque je me savais déjà mort. Un tel génocide n’est pas fait pour être oublié. Il m’est pénible de voir que de nos jours les gens n’en parlent que rarement pour ne pas dire jamais».
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