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	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans Citation de "apocope"Rina Lasnier (Saint-Grégoire 1910 - Saint-Jean-sur-Richelieu 1997) Présence de l’absence Tu es né mêlé à moi comme à l'archaïque lumière les eaux sans pesanteur, Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu, Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère; C'est moi ce charroi d'ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d'une cloche; Cette gorgée d'eau qui te livre la cime du glacier, c'est mon silence en toi, Et c'est le sillage de mon défi cette odeur qui t'assujettit à la rose; Cette pourpre dont tu fais l'honneur de ton manteau, c'est le deuil violent de mon départ; C'est moi l'amour sans la longue, la triste paix possessive... Moi, je suis en toi ce néant d'écume, cette levure pour la mie de ton pain; Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie pas de toi; C'est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde. C'est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi ; C'est moi l'envers insaisissable du sceau de ton nom. Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires; Si quelque ange te frustrait d'un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction. Toi, tu nais sans cesse de moi comme d'une jeune morte, sans souillure de sang; De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement; De moi, non point l'hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement; Je suis l'embrasement amoureux de l'absence sans la poix de la glutineuse présence. waw quel émoi merci pour le partage , Modifié il y a 7 ans, le vendredi 10 mars 2017 à 14:26
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans Citation de "discorpio007"Citation de "lamuse5" kissss musette j'en profite pour te saluer passe un bon week end ^_-kiss de nous 2 hello Manu,vous 2 merci,j'aime beaucoup ,bon week end à vous aussi ,kisss
	Citer Signaler cecil28 (clôturé) il y a 7 ans Lamuse , les passants(tes) Belle journée
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans Bonne journée cecil
	Citer Signaler cecil28 (clôturé) il y a 7 ans Citation de "lamuse5" Il est triste ce poème .....dans l'amour la laideur n'existe pas .....sinon il n'y a d'amour que le mot creux et vide A la prochaine lamuse
	Citer Signaler apocope (clôturé) il y a 7 ans Citation de "lamuse5"Citation de "apocope"Rina Lasnier (Saint-Grégoire 1910 - Saint-Jean-sur-Richelieu 1997) Présence de l’absence Tu es né mêlé à moi comme à l'archaïque lumière les eaux sans pesanteur, Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu, Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère; C'est moi ce charroi d'ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d'une cloche; Cette gorgée d'eau qui te livre la cime du glacier, c'est mon silence en toi, Et c'est le sillage de mon défi cette odeur qui t'assujettit à la rose; Cette pourpre dont tu fais l'honneur de ton manteau, c'est le deuil violent de mon départ; C'est moi l'amour sans la longue, la triste paix possessive... Moi, je suis en toi ce néant d'écume, cette levure pour la mie de ton pain; Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie pas de toi; C'est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde. C'est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi ; C'est moi l'envers insaisissable du sceau de ton nom. Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires; Si quelque ange te frustrait d'un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction. Toi, tu nais sans cesse de moi comme d'une jeune morte, sans souillure de sang; De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement; De moi, non point l'hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement; Je suis l'embrasement amoureux de l'absence sans la poix de la glutineuse présence. waw quel émoi merci pour le partage , Anne Hébert (1916, Sainte-Catherine de Fossambault - 2000, Montréal) Le Tombeau des rois (1953) J'ai mon coeur au poing. Comme un faucon aveugle. Le taciturne oiseau pris à mes doigts Lampe gonflée de vin et de sang, Je descends Vers les tombeaux des rois Étonnée À peine née. Quel fil d'Ariane me mène Au long des dédales sourds? L'écho des pas s'y mange à mesure. (En quel songe Cette enfant fut-elle liée par la cheville Pareille à une esclave fascinée?) L'auteur du songe Presse le fil, Et viennent les pas nus Un à un Comme les premières gouttes de pluie Au fond du puits. Déjà l'odeur bouge en des orages gonflés Suinte sous le pas des portes Aux chambres secrètes et rondes, Là où sont dressés les lits clos. L'immobile désir des gisants me tire. Le regarde avec étonnement À même les noirs ossements Luire les pierres bleues incrustées. Quelques tragédies patiemment travaillées, Sur la poitrine des rois, couchées, En guise de bijoux Me sont offertes Sans larmes ni regrets. Sur une seule ligne rangés: La fumée d'encens, le gâteau de riz séché Et ma chair qui tremble: Offrande rituelle et soumise. Le masque d'or sur ma face absente Des fleurs violettes en guise de prunelles, L'ombre de l'amour me maquille à petits traits précis; Et cet oiseau que j'ai Respire Et se plaint étrangement. Un frisson long Semblable au vent qui prend, d'arbre en arbre, Agite sept grands pharaons d'ébène En leurs étuis solennels et parés. Ce n'est que la profondeur de la mort qui persiste, Simulant le dernier tourment Cherchant son apaisement Et son éternité En un cliquetis léger de bracelets Cercles vains jeux d'ailleurs Autour de la chair sacrifiée. Avides de la source fraternelle du mal en moi Ils me couchent et me boivent; Sept fois, je connais l'étau des os Et la main sèche qui cherche le coeur pour le rompre. Livide et repue de songe horrible Les membres dénoués Et les morts hors de moi, assassinés, Quel reflet d'aube s'égare ici? D'où vient donc que cet oiseau frémit Et tourne vers le matin Ses prunelles crevées? HÉBERT, Anne, Poèmes, Paris, Seuil, 1960, p. 59-61.
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans So Good
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans Bonjour Apocop ,merci
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans
	Citer Signaler apocope (clôturé) il y a 7 ans Citation de "lamuse5"Bonjour Apocope ,merci Jean-Guy Pilon (1930 Saint-Polycarpe - ) Tiens! Si tu peux mettre la main sur ce disque-là (j'en possède une copie) : Voix de 8 poètes du Canada (1958), poèmes déclamés par leurs auteurs : http://media.smithsonianfolkways.org/liner_notes/folkways/FW09905.pdf Modifié il y a 7 ans, le samedi 11 mars 2017 à 13:00
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans Citation de "apocope"Citation de "lamuse5"Bonjour Apocope ,merci Jean-Guy Pilon (1930 Saint-Polycarpe - ) Tiens! Si tu peux mettre la main sur ce disque-là (j'en possède une copie) : Voix de 8 poètes du Canada (1958), poèmes déclamés par leurs auteurs : http://media.smithsonianfolkways.org/liner_notes/folkways/FW09905.pdf[/quote] et oui merci encore pour le partage
	Citer Signaler apocope (clôturé) il y a 7 ans Citation de "lamuse5" merci encore pour le partage Comme ça, le lien s'ouvre : http://media.smithsonianfolkways.org/liner_notes/folkways/FW09905.pdf Modifié il y a 7 ans, le samedi 11 mars 2017 à 14:30
	Citer Signaler lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans
	Citer Signaler apocope (clôturé) il y a 7 ans
Répondre au sujet 2836 - 2850 sur 7571 1 ... 188 189 190 / 505 191 192 ... 505

Auteur

Message

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

Citation de "apocope"Rina Lasnier (Saint-Grégoire 1910 - Saint-Jean-sur-Richelieu 1997)

Présence de l’absence

Tu es né mêlé à moi comme à l'archaïque lumière les eaux sans pesanteur,

Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu,

Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère;

C'est moi ce charroi d'ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d'une cloche;

Cette gorgée d'eau qui te livre la cime du glacier, c'est mon silence en toi,

Et c'est le sillage de mon défi cette odeur qui t'assujettit à la rose;

Cette pourpre dont tu fais l'honneur de ton manteau, c'est le deuil violent de mon départ;

C'est moi l'amour sans la longue, la triste paix possessive...

Moi, je suis en toi ce néant d'écume, cette levure pour la mie de ton pain;

Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie pas de toi;

C'est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde.

C'est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi ;

C'est moi l'envers insaisissable du sceau de ton nom.

Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires;

Si quelque ange te frustrait d'un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction.

Toi, tu nais sans cesse de moi comme d'une jeune morte, sans souillure de sang;

De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement;

De moi, non point l'hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement;

Je suis l'embrasement amoureux de l'absence sans la poix de la glutineuse présence.

waw quel émoi

merci pour le partage ,

Modifié il y a 7 ans, le vendredi 10 mars 2017 à 14:26

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

Citation de "discorpio007"Citation de "lamuse5"

kissss musette j'en profite pour te saluer (f)

passe un bon week end ^_-kiss de nous 2

hello Manu,vous 2 :-)

merci,j'aime beaucoup ,bon week end à vous aussi ,kisss ;-)

cecil28 (clôturé) il y a 7 ans

Lamuse , les passants(tes)

Belle journée :o)

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

Bonne journée cecil (s)5

cecil28 (clôturé) il y a 7 ans

Citation de "lamuse5"

Il est triste ce poème .....dans l'amour la laideur n'existe pas .....sinon il n'y a d'amour que le mot creux et vide :o)

A la prochaine lamuse (f)

apocope (clôturé) il y a 7 ans

Citation de "lamuse5"Citation de "apocope"Rina Lasnier (Saint-Grégoire 1910 - Saint-Jean-sur-Richelieu 1997)

Présence de l’absence

Tu es né mêlé à moi comme à l'archaïque lumière les eaux sans pesanteur,

Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu,

Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère;

C'est moi ce charroi d'ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d'une cloche;

Cette gorgée d'eau qui te livre la cime du glacier, c'est mon silence en toi,

Et c'est le sillage de mon défi cette odeur qui t'assujettit à la rose;

Cette pourpre dont tu fais l'honneur de ton manteau, c'est le deuil violent de mon départ;

C'est moi l'amour sans la longue, la triste paix possessive...

Moi, je suis en toi ce néant d'écume, cette levure pour la mie de ton pain;

Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie pas de toi;

C'est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde.

C'est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi ;

C'est moi l'envers insaisissable du sceau de ton nom.

Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires;

Si quelque ange te frustrait d'un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction.

Toi, tu nais sans cesse de moi comme d'une jeune morte, sans souillure de sang;

De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement;

De moi, non point l'hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement;

Je suis l'embrasement amoureux de l'absence sans la poix de la glutineuse présence.

waw quel émoi

merci pour le partage ,

Anne Hébert (1916, Sainte-Catherine de Fossambault - 2000, Montréal)

Le Tombeau des rois (1953)

J'ai mon coeur au poing.
Comme un faucon aveugle.

Le taciturne oiseau pris à mes doigts
Lampe gonflée de vin et de sang,
Je descends
Vers les tombeaux des rois
Étonnée
À peine née.

Quel fil d'Ariane me mène
Au long des dédales sourds?
L'écho des pas s'y mange à mesure.

(En quel songe
Cette enfant fut-elle liée par la cheville
Pareille à une esclave fascinée?)

L'auteur du songe
Presse le fil,
Et viennent les pas nus
Un à un
Comme les premières gouttes de pluie
Au fond du puits.

Déjà l'odeur bouge en des orages gonflés
Suinte sous le pas des portes
Aux chambres secrètes et rondes,
Là où sont dressés les lits clos.

L'immobile désir des gisants me tire.
Le regarde avec étonnement
À même les noirs ossements
Luire les pierres bleues incrustées.

Quelques tragédies patiemment travaillées,
Sur la poitrine des rois, couchées,
En guise de bijoux
Me sont offertes
Sans larmes ni regrets.

Sur une seule ligne rangés:
La fumée d'encens, le gâteau de riz séché
Et ma chair qui tremble:
Offrande rituelle et soumise.

Le masque d'or sur ma face absente
Des fleurs violettes en guise de prunelles,
L'ombre de l'amour me maquille à petits traits précis;
Et cet oiseau que j'ai
Respire
Et se plaint étrangement.

Un frisson long
Semblable au vent qui prend, d'arbre en arbre,
Agite sept grands pharaons d'ébène
En leurs étuis solennels et parés.

Ce n'est que la profondeur de la mort qui persiste,
Simulant le dernier tourment
Cherchant son apaisement
Et son éternité
En un cliquetis léger de bracelets
Cercles vains jeux d'ailleurs
Autour de la chair sacrifiée.

Avides de la source fraternelle du mal en moi
Ils me couchent et me boivent;
Sept fois, je connais l'étau des os
Et la main sèche qui cherche le coeur pour le rompre.

Livide et repue de songe horrible
Les membres dénoués
Et les morts hors de moi, assassinés,
Quel reflet d'aube s'égare ici?
D'où vient donc que cet oiseau frémit
Et tourne vers le matin
Ses prunelles crevées?

HÉBERT, Anne, Poèmes, Paris, Seuil, 1960, p. 59-61.

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

So Good

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

Bonjour Apocop ,merci

lamuse5 (clôturé) il y a 7 ans

apocope (clôturé) il y a 7 ans

Citation de "lamuse5"Bonjour Apocope ,merci

Jean-Guy Pilon (1930 Saint-Polycarpe - )

Tiens! Si tu peux mettre la main sur ce disque-là (j'en possède une copie) :

Voix de 8 poètes du Canada (1958), poèmes déclamés par leurs auteurs :

http://media.smithsonianfolkways.org/liner_notes/folkways/FW09905.pdf

Modifié il y a 7 ans, le samedi 11 mars 2017 à 13:00