" Violences durant les manifestations: un choix politique du gouvernement? "
7 mai 2023
" L’ENTRETIEN ESSENTIEL – En cette douzième journée de manifestation de la réforme des retraites, nous recevons Alexandre Langlois, ex agent du renseignement territorial de la police, ex secrétaire général du syndicat de police Vigi et auteur de plusieurs livres dont dernièrement « Essayer la démocratie. Au bal masqué de la Macronie », aux éditions Talma. C’est un implacable réquisitoire contre une « dérive très autoritaire de l’usage de la police » par le gouvernement qu’il vient nous livrer. Il accuse ni plus ni moins le gouvernement, non seulement d’encourager la violence, mais aussi d’en être volontairement à l’origine et de l’assumer. "
" Pfizer : qui a peur du grand méchant labo ? - Complément d'enquête "
" Plus riche, plus influent que ses concurrents, Pfizer s'est imposé comme le labo numéro un grâce à son vaccin contre le covid-19. Mais aujourd'hui, l'image de la multinationale américaine s'est brouillée. Au temps de l'espérance a succédé celui de la défiance.
De "sauveur du monde", le laboratoire serait maintenant perçu comme un "profiteur de crise" par ses nombreux détracteurs. Manque de transparence sur les contrats, mystérieux SMS échangés entre la présidente de la Commission Européenne et le patron de Pfizer, soupçon d'optimisation fiscale, peur des effets secondaires : de Paris à Washington en passant par Bruxelles, les critiques pleuvent contre le géant pharmaceutique, ses dirigeants et leurs méthodes commerciales.
Alors faut-il avoir peur du "grand méchant labo" qui met en ébullition la sphère complotiste ? "
" Virginie Joron : « Cette commission est comparable aux 95% d’efficacité de Pfizer. Qui peut encore y croire ? » "
Publié le 10 mai 2023
" Bravo à la Commission d’avoir commandé 10 doses par personne. Bravo d’avoir caché les contrats, les SMS et les prix. Bravo d’avoir acheté les doses à presque 20 euros alors qu’elles coûtent 80 centimes à Pfizer/BioNTech. Bravo d’indemniser Pfizer pour les doses qui ne seront pas produites. Bravo d’acheter des doses jusqu’en 2026. Bravo d’avoir déchargé Pfizer/BioNTech des indemnisations en cas d’effets secondaires. "
" Retraites: le ministère de la Justice reconnaît l'existence d'un fichier nominatif de manifestants "
Publié le 15 mai 2023
" Ce lundi 15 mai, des représentants du ministère de la Justice ont reconnu l'existence d'un fichier nominatif de personnes placées en garde à vue lors de la mobilisation sur les retraites, à Lille. Selon eux, il s'agit d'un "simple outil de gestion".
Le tribunal administratif examinait deux requêtes en référé déposées par l’Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) et le Syndicat des avocats de France, ainsi que par la Ligue des droits de l'homme (LDH), après qu'un article de Médiapart eut dénoncé un tel fichage.
Il s'agit d'un tableur Excel, nommé "Suivi des procédures pénales - mouvement de la réforme des retraites" détaillant les noms, prénoms et dates de naissance des personnes placées en garde à vue lors des manifestations, ainsi que les suites pénales données. Selon le ministère, ce fichier est autorisé par le décret encadrant la base Casiopée, qui rassemble dans un logiciel sécurisé les données des prévenus, victimes ou témoins des procédures judiciaires des dix dernières années.
Le tableur examiné "rassemble simplement les procédures liées à un même évènement, ce que Casiopée ne permet pas de faire en temps réel", et ne contient "aucune autre information" que celles autorisées dans cette base, a détaillé à l'audience un représentant du ministère. Si "la chancellerie n'a pas donné cette consigne", il s'agissait d'un "outil pour la gestion locale", a-t-il assuré. Cela "permet le pilotage d'un évènement particulier" avec une forte "volumétrie des gardes à vue", a expliqué une autre représentante, évoquant l'existence d'autres fichiers de ce type dans d'autres villes.
Cela étant dit, en assemblant des informations nominatives, les procureurs "se sont permis d'ajouter une donnée majeure : une opinion politique", toutes ces personnes ayant protesté contre la réforme, a objecté Jean-Baptiste Soufron, avocat de l'Adelico et du SAF. "Ce n'est pas autorisé" et "cela revient à du fichage d'opposants politiques", a-t-il dénoncé. "
" Le convoi d'Emmanuel Macron quitte #Lyon. Le Président a du annuler sa rencontre avec le maire de la ville en raison notamment de l'envahissement de la mairie du 3eme arrondissement par des manifestants (@LyonInsurrectio
) #Macron #8mai #IntervillesMacron "
" Coup de théâtre : le « commando de la réforme des retraites » de Macron sera jugé dans une affaire de marché truqué "
3 juin 2023
" Une affaire qui tombe mal pour Emmanuel Macron. Alors que l’Exécutif s’est engagé à aller jusqu’au bout dans son impopulaire réforme des retraites, le « commando » de la dite réforme, Olivier Dussopt, ministre du Travail, sera jugé fin novembre pour favoritisme dans une affaire portant sur un marché public.
C’est du moins ce qu’a révélé le journal Le Monde ce 02 juin. « Le ministre du travail, Olivier Dussopt, sera jugé à Paris du 27 au 30 novembre pour favoritisme dans une affaire portant sur un marché public conclu en tant que maire à la fin des années 2000 avec la Société d’aménagement urbain et rural (SAUR), a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire, vendredi 2 juin, confirmant une information de BFM-TV. », renseigne le média français.
Et Le Monde de poursuivre : « (…) pour ces faits datant des années 2009-2010, quand il était député et maire d’Annonay, M. Dussopt a été cité à comparaître pour favoritisme par le Parquet national financier (PNF), la semaine dernière. Le groupe de traitement de l’eau est poursuivi pour recel de favoritisme, et Olivier Brousse, ancien dirigeant de la SAUR, pour complicité, a précisé la source judiciaire ».
Il convient de rappeler que l’affaire avait déjà été révélée par Mediapart qui nous apprenait ceci : « Olivier Dussopt ne pouvait imaginer pire calendrier. Selon des informations de Mediapart, le ministre du travail, en première ligne politique et médiatique avec la réforme des retraites, a reçu ces derniers jours un rapport d’enquête accablant du Parquet national financier (PNF), qui le soupçonne d’un délit de favoritisme sur un marché truqué avec l’un des géants français de l’eau, le groupe Saur ».
Et le média d’investigation de continuer : « comme Mediapart l’a déjà raconté, l’entreprise entretient des liens importants avec la commune d’Annonay depuis plusieurs décennies. Le groupe a longtemps été délégataire du service de l’eau. Mais après un rapport défavorable de la chambre régionale des comptes en 1998, puis sous la pression de l’Association des usagers de l’eau de la région d’Annonay, Olivier Dussopt, élu maire de la ville en 2008, n’avait pas prolongé le contrat d’affermage avec la Saur, arrivé à échéance fin 2009. il avait décidé de passer en régie publique, tout en signant avec la Saur un contrat de prestation de service pour cinq années pour l’exploitation des ouvrages d’eau potable (comprenant fonctionnement, surveillance, entretien des ouvrages, et gestion clientèle du service). Ce contrat, renouvelé en 2016, lui avait attiré les foudres de l’association des usagers de l’eau de la région d’Annonay, qui avait dénoncé un ‘tour de passe-passe' ». "
" Bordeaux, la vidéo qu’ils ne pouvaient pas cacher ! - Le Nouvel I-Média - TVL "
" Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin évoquent sur l’agression ultra violente d’une dame de 73 ans et de sa petite fille. Cette fois-ci, il y avait des images particulièrement choquantes. Et pour les médias, c’est cette vidéo qui fait le jeu de l’extrême droite, accusée de récupération politique, une fois de plus. L&rsquocasion pour Jean-Yves Le Gallou de revenir sur cette notion de “récupération” que l’on peut aussi appeler “volonté de censure”...
Le dossier de la semaine est consacré à Valeurs actuelles, le magazine qui est dans la tourmente suite aux départs de Geoffroy Lejeune et à l’annonce de Charlotte d'Ornellas…
Sans oublier les pastilles de l’information et le portrait piquant du jour par Claude Chollet en partenariat avec l’OJIM, consacré à Yann Barthès, le ricaneur de Quotidien. "
" Droit de manifester : pourquoi certaines lois françaises sont-elles contraires au droit international ? "
Que dit le droit international sur le droit de manifester ?
Le droit de manifester, ou droit à la liberté de réunion pacifique, est un droit fondamental garanti par l’article 20 de la Convention universelle des droits de l’homme. L’État doit le faciliter et le protéger.
C’est un droit fondamental, lié à la liberté d’expression, qui ne peut être limité que sous certaines conditions.
La restriction doit être prévue par la loi.
Elle doit avoir un objectif légitime : protéger l’ordre ou la moralité publique, ou protéger les droits et libertés d’autres personnes.
Elle doit être strictement nécessaire et proportionné.
( Lire aussi : France : des milliers de manifestants pacifiques ont été arbitrairement arrêtés et poursuivis )
La loi sur l’interdiction de se dissimuler le visage : elle est trop large
Depuis avril 2019, la loi anti-casseurs interdit de se dissimuler le visage en manifestation « sans motif légitime ». C’est bien trop large et général. Ni nécessaire, ni proportionné. En 2019, la Haute cour de justice de Hongkong a d’ailleurs censuré une loi similaire, en considérant que « les restrictions qu'elle impose aux droits fondamentaux (...) vont au-delà de ce qui est raisonnablement nécessaire ». Il y a plein de raisons de se couvrir le visage en manifestation : pour se protéger des lacrymogènes, parce qu’on ne pas veut être filmé, parce qu’on a choisi de porter des masques pour exprimer une revendication ou pour se protéger d’un virus, etc. Aujourd’hui, la loi française permet d’arrêter et de poursuivre une personne qui aurait simplement un chapeau et des lunettes de soleil ou un masque en carton pour se protéger de la poussière. Cette personne doit désormais prouver qu’elle avait un motif légitime pour porter ces accessoires.
En 2019, 41 personnes ont été condamnées en France sur ce motif, selon les données du ministère de la Justice.
Comment cette loi pourrait respecter le droit international ? La loi doit être plus spécifique. Par exemple, interdire de se cacher le visage en vue de dissimuler son identité pour commettre des violences.
La loi sur l’outrage : elle restreint la liberté d’expression
En droit français, il peut y avoir outrage envers un policier pour toute parole, geste ou écrit qui « porte atteinte à la dignité ou au respect lié à sa fonction ». Une définition très large, qui laisse une telle marge d’interprétation qu’il y a un risque d’arbitraire et d’abus. Ainsi, des personnes ont été poursuivies pour outrage pour avoir critiqué le gouvernement ou scandé des slogans. C’est une entrave à la liberté d’expression. À Narbonne, Lise a ainsi été convoquée au commissariat, puis a reçu un rappel à la loi pour outrage, pour avoir déployé une bannière « Oui au muguet, non au LBD » à l&rsquocasion du 1er Mai. En outre, dans plusieurs cas, le délit d’outrage est invoqué par des policiers accusés de violences policières. On peut craindre que l’objectif soit d’intimider les victimes ou les témoins.
En 2019, 20 280 personnes ont été condamnées pour outrage en France (mais pas uniquement dans un contexte de manifestation).
Comment cette loi pourrait respecter le droit international ? En droit international, seuls les discours de provocation à la haine, la discrimination ou la violence justifient de telles restrictions à la liberté d’expression. La loi française va trop loin : les outrages à agent public devraient être traités au civil, et pas comme des infractions pénales.
La loi sur l’attroupement : elle est spéculative "
" Nanterre : De la récupération médiatique à l’émeute ! - Le Nouvel I-Média n°450 - TVL "
" Cette semaine pour le n° 450 du "Nouvel I-Média", Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur les images de l'intervention de la police à Nanterre suite au refus d'obtempérer d'un jeune homme de 17 ans, au volant d'une voiture, sans permis. Une affaire qui s'est terminée en drame, un drame qualifié d'inexplicable par Emmanuel Macron.
Le dossier du jour est consacré au JDD, en guerre contre le pluralisme médiatique et en grève contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune. Une grève votée à 97% au sein de la rédaction et soutenue par 400 signataires, qui dénote d'un conformisme et d'un sectarisme certain chez tous ces journalistes.
Sans oublier les pastilles de l'information et le portrait piquant du jour consacré à Sophia Aram, une "humoriste" qui sévit sur France Inter.
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Sommaire : I-Média 450
La météo de l’info : C'est la mousson lacrymale
L’image de la semaine : Du refus d'obtempérer à l’émeute
Le dossier : Lejeune : Le JDD en grève contre pluralisme
Les pastilles de l’info :
- Les médias en mode roulette russe avec Evgueni Prigojine
- Darius Rochebin nous en Bush en coin
- Une affaire de Hijab, de foot et de Ribéry
Portrait piquant : Sophia Aram, une "humoriste" à France Inter "
" "On est des familles comme tout le monde, on a des enfants, et là on est vraiment en train d’avoir très, très peur"
Publié le 04 juillet 2023
" Dans ce Débriefing, Aurélie Laroussie, présidente de l’association des Femmes des Forces de l’Ordre en Colère (FFOC), livre un témoignage poignant du désarroi des familles des membres des forces de l’ordre alors qu’une "réelle chasse aux flics, et de ce fait de leurs familles", s’organise. "
VIDÉO
"On avait déjà peur pour nos hommes et nos femmes, aujourd’hui on tremble aussi à la maison. Et à la maison, il y a aussi nos enfants", explique la jeune femme, co-auteure avec Perrine Sallé d’un livre, "Putes à flics”. L'enfer quotidien des familles des familles des forces de l’ordre", publié aux Éditions Ring (2022, préface de Marie Fugain).
Elle dénonce l’indifférence du ministère de l’Intérieur, face aux dangers qu’encourent actuellement ces familles, et l’incapacité de la justice à prendre les mesures qui s’imposent.
"De la part du ministère de l’Intérieur, rien n’a été mis en place, strictement rien", constate Aurélie Laroussie.
"Monsieur Darmanin aurait peut-être pu avoir la délicatesse de me dire 'je sais ce qui se passe dans vos familles' (…), de nous porter un minimum d’attention", reproche-t-elle encore.
La mère de famille appelle à l’apaisement et demande des mesures fortes contre une minorité qui "fait beaucoup de bruit".
Et si elle explique comprendre la colère de certaines personnes, elle les exhorte aussi à réaliser que "aucun policier n’est content d’avoir tué un être humain", et que les forces de l’ordre sont, elles aussi, victimes des politiques publiques. "