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Michel Goya @Michel_Goya
10:50 AM · Mar 9, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 9 mars J+13 1100 »
« Situation générale :
peu de changement. L’avancée russe piétine avec une proportion de forces russes disponibles engagées dans les progressions (Kiev, Mykolaev, Zaporijjia) de plus en plus faible. S’approche-t-on d’un point culminant clausewitzien ?
Situations particulières Ouest :
inchangé. Recherche d’information sur la situation de la « colonne de 65 km ». Où est-ce précisément (axe Aljaksandraŭka-Korosten/malyv/Ivankiv ?) ? Est-ce la 35eArmée ? Est-elle toujours bloquée par la destruction de ponts ? Quel est son état ?
Kiev :
toujours concentration très progressive des forces. 36eArmée toujours engagée dans les faubourgs Nord-Ouest de Kiev, faible progression. 41eA contourne blocage de Chernihiv par l’Ouest (parc national Mizhrichynskyi) pour aller au contact Nord de Kiev, mais faibles forces
La 1ère Armée blindée de la garde (ABG) cherche à s’emparer de Brovary (20 km Est de Kiev) mais éprouve des difficultés. 1/4 seulement de sa capacité de combat se trouve sur ce point, le reste est face à Sumy et sur l’axe Sumy-Brovary.
Est :
situation incertaine, mais peu de changements. Une brigade de la 6eA (ex-état-major face aux pays baltes) a pris le combat région Kharkiv à son compte. Une brigade renvoyée à Belgorod pour recomplétèrent (y compris humain). Début donc d’un système de rotation pour durer.
Sud-Est :
inchangé. Siège de Marioupol absorbe des forces importantes de la 58eA + 49eA (?). Stratégie générale « assiéger et affamer » mais assauts partiels. Besoin de s’emparer rapidement de Marioupol afin de retrouver des ressources pour pousser vers Zaporijjia.
Blocage à Mykolayev. Forces russes insuffisantes et forte résistance ukrainienne. L’attaque d’O dessa est nettement retardée.
La question des forces ukrainiennes : (8 brigades ?) au Sud-Est de la route E105 entre Kharkiv et Dnipropetrovsk risque de se poser rapidement. Faut-il défendre à tout prix la ligne au risque de l’encerclement ? Faut-il se replier (difficilement) et franchir le Dniepr ?
Peu de points de franchissement, Kaniv -Krementchouk-Dnipropetrovsk et possibilité d'une défense solide sur le fleuve mais en abandonnant l’Est du pays aux Russes. Dans les 2 cas : défaite tactique en restant ou abandon de l'Est, les conséquences stratégiques sont importantes.
Notes :
Interrogation sur les capacités de renforcements russes. Quel est le degré d’engagement russe ? Au moins les 2/3 des unités de combat terrestres russes doivent être engagées, mais peut-être plus.
La capacité de renforcement en unités d’active est limitée. Les réserves réellement opérationnelles étaient en cours de réorganisation et leurs capacités sont limitées.
Feu de tout bois en faisant appel à la Rosgvardia (Garde nationale de maintien de l’ordre) et notamment troupes Tchétchènes, mais aussi Liga (ex-Wagner) + mercenaires étrangers (syriens ?). Besoin d’infanterie et notamment d’infanterie fiable au combat dans région Kiev.
Interrogation sur le choix de la date de l’offensive russe dans la plus mauvaise période météo de l’année pour l’engagement d’importantes forces mécanisées (froid mais dégel, boue, pluies à venir).
Question des cessez-le-feu :
les Ukrainiens ont tous le souvenir de la tragédie d’Ilovaïsk en août 2014. Les forces ukrainiennes encerclées dans la ville par les Russes ont reçu l’autorisation d’évacuer la ville par un corridor, puis ont été massacrées lorsqu’on elles l’ont fait.
Question de la signature politique de l’aide militaire. Des matériels dont le franchissement de la frontière depuis un pays de l’OTAN est décelé (par ex. depuis un AWACS pour des avions venant de Pologne) peut être interprété comme une agression de l'OTAN contre les forces russes
Ce que personne ne veut tant le risque d'escalade est grand. Préférence donc pour l’ « aide à faible signature », armement léger, logistique, équipements divers.
Théorie Emploi de l’arme nucléaire tactique :
Les ANT sont des armes nucléaires de faible portée et de faible puissance (relative) développées surtout dans les années 1950-1960 et destinées à être utilisées comme super artillerie contre des forces ennemies sur le champ de bataille
Leur emploi s’est révélé rapidement très problématique, tant d’un point de vue opérationnel (difficulté à combattre efficacement entouré de champignons atomiques) que politique. Une arme nucléaire tactique reste une arme nucléaire.
C’est l’arme taboue par excellence, son emploi entre puissances nucléaires entrainerait immédiatement une escalade vers le thermonucléaire, ce dont personne ne veut.
Les ANT sont donc devenues dans les années 1970 des armes nucléaires comme les autres, dont l’emploi ne peut être décidé que par l’échelon politique dans le haut du spectre de l’escalade, et selon les règles de la dissuasion mutuelle.
Cela y compris pour les Soviétiques qui n’envisagent plus l'emploi de l'arme nucléaire en premier dans les plans d’attaque de l’Europe occidentale. Les moyens conventionnels modernes sont de toute manière suffisants et plus pratiques d'emploi.
Malgré les difficultés, Américains au Vietnam et Russo-soviétiques face à la Chine en 1969, en Afghanistan ou en Tchétchénie, n’ont jamais osé utiliser des armes nucléaires, même de puissance réduite.
En résumé :
l’emploi de l’arme nucléaire en Ukraine par les Russes n’aurait guère d’intérêt tactique tout en provoquant une indignation générale qui stimulerait l’ardeur ukrainienne, refroidirait l’appui de la Chine et susciterait aussi sans aucun doute des remous en Russie. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FNZpOEAXwAISLKL?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1501510651784613889
La version concaténée du point de situation des opérations en Ukraine 9 mars :
https://threadreaderapp.com/thread/1501510648873861122.html
Une autre carte de situation au 7 mars, plus lisible, concernant les efforts russes en Ukraine, avec cette volonté de contrôler tout le sud de l’Ukraine pour interdire l’accès aux mers chaudes d’Azov, du port de Marioupol au sud Est et de la mer Noire au sud jusqu’au port d’O dessa, donc plus d’accès commercial ni logistique / militaire par la mer !
La prise de contrôle des centrales nucléaires, des centrales électriques, de l’accès à l’eau potable et au gaz, sont stratégiques pour les russes pour débuter le siège des grandes villes, surtout pendant cette période « hivernale ».
https://pbs.twimg.com/media/FNevXeBWYAACnDf?format=jpg&name=large
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 04:44
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Michel Goya @Michel_Goya
9:54 AM · Mar 10, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 10 mars J+14 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-de-situation-des-operations-en.html
« Situation Situation générale :
Inchangée. Forces russes dispersées et ralenties. Recherche de déblocage par « effet domino » (la prise d’une ville permet de libérer des forces qui permettent de prendre plus facilement une autre ville).
Ouest :
inchangée. Le sort de l’« armée bloquée » (35e A) est toujours aussi mystérieux.
Kiev :
attaques russes dispersées sur la périphérie de Kiev sur trois axes Ouest (Boucha-Irpin)-Sud-Ouest (Yasnohorodka) et Est (Brovary). Pas de masse critique suffisante pour le bouclage complet avant les prises de Chernihiv et de Soumy. Effort donc sur ces villes avant Kiev.
Est :
Kharkiv toujours assiégée sans assaut. Tentatives de progression de et vers Louhansk sans succès. Sud : dispersion sur 3 zones de combat : Marioupol, Zaporijjia et Mykolaev. Effort sur Marioupol pour libérer des forces et attaquer Zaporijjia et/ou Mykolaev.
Notes :[b]
Méthode de la prise de ville par infiltration (cheval de Troie) (cf. Hué durant l’offensive du Têt en 1968 prise de l’intérieur par des milliers de combattants introduits dans la ville de 140 000 habitants).
« Saboteurs » (FS ministère affaires étrangères ? FSB ?) introduits dans Kiev en 2021 par locations d’appartements pour faciliter la pénétration des forces russes lors de l’assaut initial, rens., assassiner Zelensky ( ?), prendre des points clés, entretenir confusion et paranoïa.
Développement à prévoir de 2 courants d’o pinion antagonistes en France : le courant interventionniste sensible au spectacle de la souffrance de la population, et le courant du refus (« C’est pas ma guerre ») se superposant ou se substituant à celui des sympathisants de Poutine.
[b]Théorie :
conscrits et réserves L’armée russe est mixte. L’ambition était de la professionnaliser entièrement, mais le nombre insuffisant de volontaires a contraint à maintenir 260 000 conscrits, une fraction de la population masculine appelable de 18 (parfois moins) à 27 ans
La tranche appelée normalement le 1er avril, a été finalement appelée en février 2022. Elle est susceptible d’être engagée en Ukraine en mai, ou plus tôt si décision gouvernementale. Dans les deux cas, ce ne sera pas une population de grande qualité et de motivation.
Il est possible d’étendre la part de la population appelée, et peut-être tout de suite, là encore si une nouvelle loi le permet, mais les effets ne pourront se faire sentir que dans quelques mois.
L’organisation de la réserve est anarchique. Sur le papier, il est possible de former des unités de réserve avec les stocks énormes de vieux matériels et une population mobilisable de 2 millions d’anciens conscrits ou professionnels.
Mais il n’y a quasiment aucune structure de « maintien en condition » par des entraînements réguliers. La valeur combattante de ces unités, mobilisée encore une fois par une loi pour la durée de la guerre, serait très médiocre.
Tentative de former des réserves proches de la manière occidentale avec l’Armée de réserve de combat créée en 2021 et constituée de réservistes individuels effectuant des périodes régulières de formation et de mission dans les forces, mais leur nombre est faible.
Apparemment 3 000 d’entre eux ont été envoyés à Belgorod pour compléter des unités qui viennent se reconstituer à l’arrière.
Conclusion :
les forces russes en Ukraine peuvent être renforcées de quelques unités d’active et de quelques milliers de réservistes (+ mercenaires et miliciens), mais le renforcement ultérieur à base de conscrits et mobilisés risque de faire diminuer la qualité militaire. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FNep9JuWYAAOnVg?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1501858983413485571
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 04:51
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Michel Goya @Michel_Goya
11:52 AM · Mar 11, 2022
« Situation générale :
Progression très lente des forces russes. Incapacité à prendre Kiev avec les moyens et les méthodes actuels. Sièges très lents. Trois hypothèses pour la suite : »
« 1. Blocage général de longue durée jusqu’à ce qu’un des deux camps dispose sur le long terme de suffisamment de ressources nouvelles pour relancer les opérations offensives victorieuses (cf 1918 front Ouest.
2. Effet de cascade en faveur des Russes : prise d’une ville (1 Marioupol, 2 Soumy, 3 Chernihiv 4 Kharkiv) + renforcements extérieurs permettent de couper forces Ukrainiennes du Dniepr et/ou de relancer le siège ou l’assaut de Kiev avec des forces suffisantes (cf guerre en Syrie)
3. Effondrement progressif de l'armée russe (cf 1917 front Est).
Situations particulières :
Zone Ouest Inchangée. La 35eArmée commence à être débloquée. On ne sait trop où vont ses forces, sans doute vers l’Est avec la 36eA.
Zone Kiev Secteur Nord :
toujours résistance de Chernihiv et de la poche de Nyzhim, face à la 41eA (forte de 10 GTIA) et la 2eArmée de la Garde (AG), forte de 10 GTIA. NB : Groupement tactique interarmes, GTIA = 500/1000 hommes- env. 100 blindés (chars-infanterie-artillerie).
Secteur Est :
Avec 24 GTIA, la 1ère ABG est la plus puissante armée russe en Ukraine, mais ses forces sont dispersées. 1/3 autour de Soumy-1/3 sur axe Soumy-Kiev-1/3 Est de Kiev. Attaque dans la région de Skubyn-Brovary (20 km Est de Kiev) repoussée.
Secteur Ouest :
poursuite de l’effort de la 36eA (18 GTIA) en direction d’Irpin avec infanterie d’élite (76eDivision aéroportée, DA, 98eDA ?, 31eBrigade d’assaut par air, BAA) mais peu de progrès.
Principale menace :
progression vers le Sud et le Sud-Ouest de Kiev pour couper les sorties Sud de la ville avec 4 GTIA mais progression limitée. Possible pause russe pendant quelques jours avant de renouveler attaques limitées sur Kiev. Effort sur Chernihiv et surtout Soumy.
Zone arc Est Zone Est :
6eA (10 GTIA ?), de la 20e A (8 GTIA ?) et 8e A (10 GTIA ?) Effort russe sur région Yzium, afin de joindre les zones d'action des trois armées et encercler forces ukrainiennes. Importante contre-attaque Ukrainienne dans la région de Kharkov.
Zone Sud-Est :
Poussée des 1er corps d’armée (milices Donetsk) et 2e CA (milices Louhansk) le long de la zone de contact. Le 1er CA tente de prendre contact avec 58eA (18 GTIA) sur axe Donetsk-Zaporijjia. Forte pression sur les forces ukrainiennes qui résistent.
Zone Sud-Ouest :
Poursuite des opérations de la 49eA ( ?) vers l'Ouest. Blocage à Mykolaev mais progression vers le Nord vers Vozesensk. Transnistrie : 14e A très réduite en volume et sans possibilité de manœuvre.
Notes :
Toujours grande difficulté russe à organiser des opérations coordonnées de grande ampleur (au-delà de la brigade de 3 ou 4 GTIA).
Inadéquation totale des moyens russes avec le combat urbain. Or, maillage urbain important de l'Ukraine (une ville de 10 000 habitants tous les 20 km, une de 100 000 ou plus tous les 100 km).
toute ville défendue fermement avec une infanterie nombreuse, motivée et bien armée (grande densité d’armes antichars portables) est un problème difficile. Incapacité à prendre d’assaut une ville et obligation de passer par une pression sur la population (assiéger et affamer).
Appel à volontaires étrangers de part et d’autre : Les Ukrainiens parlent de 20 000 volontaires de 82 pays. La Russie fait appel à 16 000 combattants du Moyen-Orient (Syrie, Irak). Internationalisation « par le bas » et non par l’implication officielle des Etats. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FNkOnyEXEAUBhJU?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1502251141207404546?cxt=HHwWhMC9sYTdiNkpAAAA
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:00
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Michel Goya @Michel_Goya
· 10:39 AM · Mar 12, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 12 mars J+16 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-
« Situation générale :
L’armée russe en Ukraine est à l’arrêt. Cet arrêt c’est circonstanciel dans de nombreux endroits, afin de se recompléter avant d’attaquer à nouveau, mais c’est aussi l’indice d’un mauvais fonctionnement général.
Situations particulières :
Inchangées. Les forces russes sont en pause opérationnelle sur les zones d’attaque, notamment autour de Kiev, et ne progressent pas dans les sièges en cours. On assiste même à des contre-attaques ukrainiennes (Mykolaev, Kharkiv, Est de Kiev).
Compensation par un surcroît de frappes en profondeur, visant des objectifs militaires (toujours à la recherche de la suprématie aérienne au bout de deux semaines) mais aussi civils, sans que l’on sache trop pourquoi (terroriser ? retourner la population contre ses dirigeants ?).
Notes :
Vladimir Poutine aurait mis aux arrêts plusieurs généraux et cadres de la 5e direction du FSB (ex-KGB) chargés du renseignement sur l’Ukraine.
Recherche de relance par des renforcements (unités de combat restantes) mais aussi désormais par l’entrée de la Biélorussie dans la guerre. Loukachenko est très réticent, de peur de subir les sanctions internationales (peut-être le premier effet positif de ces sanctions).
mais on voit se développer un discours de justification (menace de l’OTAN, infiltration de mercenaires étrangers, on parle même d’une attaque « fausse bannière » de deux avions russes en Biélorussie).
Sur le papier l’apport de l’armée biélorusse pourrait être important, l’équivalent d’une armée russe. Elle pourrait être engagée dans l’Ouest de l’Ukraine, avec le soutien du groupement russe de Brest (division aéroportée, brigade d’assaut par air, brigade motorisée)
Cela pourrait constituer une menace forte pour l’approvisionnement de l’armée ukrainienne et fixerait de toute manière des brigades ukrainiennes déjà sous pression.
Mais la zone de la frontière Ouest entre la Biélorussie et l’Ukraine est difficile pour la manœuvre (grands marais, mauvaises routes). On ne connaît pas du tout l’état réel de l’armée biélorusse. On l’imagine assez médiocre.
La réaction de la population biélorusse, beaucoup plus rebelle à son gouvernement que la population russe, pourrait être violente, en cas d’engagement dans la guerre. Elle se manifeste déjà.
Théorie opérationnelle :
l’armée russe et combat urbain Ce qui est frappant d’un point de vue tactique est la difficulté des forces russes à combattre en milieu urbain, ce qui forcément pose un problème opérationnel lorsqu’on est condamné à rencontrer de nombreuses localités.
L’armée russe en Ukraine est victime de son plan initial avec plusieurs axes d’attaque sur tout l’arc Kiev-frontière Est-Crimée. Il fallait percer, encercler, disloquer, et elle était bien taillée pour cela avec ses colonnes blindées-mécanisées et sa puissante artillerie mobile.
Le problème est qu’il y avait aussi des villes sur les axes d'attaque, et l’armée russe n’est pas du tout taillée pour y combattre.
L’armée russe n’est plus une armée de masse humaine (la population de la Russie représente la moitié de celle de l’Indonésie) mais une armée de matériel vivant sur les stocks modernisés de l’énorme ex-armée soviétique.
Elle sacrifie + facilement ses véhicules (700 auraient été abandonnés et/ou capturés par les Ukrainiens) que ses hommes, surtout ses conscrits. La Russie est aussi touchée par le phénomène de la sensibilité sociétale aux pertes, d’où, entre autres, l’emploi de mercenaires.
Son infanterie est peu nombreuse. Plus exactement, elle est partagée entre l’infanterie légère des forces spéciales et des forces aéroportées (qui forment une armée à part), peut-être 45 000 en tout
et l’infanterie motorisée des Groupements tactiques interarmes (GTIA), soit à peu près autant, mais beaucoup plus médiocre (en partie aussi parce que les troupes aéroportées ont pris les meilleurs). Or, on ne prend pas des villes d’assaut sans une bonne infanterie.
Le combat urbain offensif nécessite une coordination trè précise des forces : troupes à pied-véhicules blindés, forces d’attaque et appuis d’artillerie précis et proche, hélicoptères en appui, frappes aériennes précises dans la profondeur urbaine, logistique protégée, drones, etc
Cette coordination, qui visiblement pas n’existe pas dans l’armée russe, et il suffit de voir les images de la pénétration de la 1ère armée blindée dans Brovary à l’Est de Kiev pour s’en convaincre.
Cette machinerie complexe ne s’improvise pas. Elle s’apprend. Les forces armées occidentales se forment dans de grands centres urbains d’entraînement. Pas l’armée russe (à ma connaissance). Elle le paye maintenant.
Le taux d’échec des attaques urbaines russes, face à une infanterie ukrainienne nombreuse, pas forcément très compétente, mais motivée et bien équipée en armement léger anti-véhicules, est très important (sauf à Kherson où elle a été menée par les troupes aéroportées).
Et quand les Russes ne peuvent prendre une ville par la force, ils essaient de la prendre par la faim. Quand on ne peut vaincre l’armée ennemie, on attaque sa population. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FNpG0OvX0AABJBu?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1502595202506268673
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Michel Goya @Michel_Goya
10:56 AM · Mar 13, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 13 mars J+17 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-de-situation-des-operations-en_13.html
« Situation générale :
Hors siège de Marioupol, les opérations offensives terrestres russes sont limitées à quelques avancées dans le secteur Nord (Chernihiv, Kiev Est) et Sud-Ouest près de Kherson. Les forces russes sont en revanche sur la défensive sur l’axe Soumy-Kiev.
Les Russes cherchent à relancer une 3e phase d’o pérations offensives, sans doute plus séquentielle (un grand objectif après l’autre) par l’arrivée de renforts extérieurs et la récupération de forces après la prise de Marioupol et/ou la réduction de certaines poches de résistance.
Situations particulières Ouest :
mise en place de cinq groupements tactiques (bataillons 500/1000h) biélorusses sur la frontière ouest avec l’Ukraine pour lutter contre les « infiltrations ukrainiennes ». Fortes réticences internes.
Kiev-Nord :
préparatifs russes pour faire tomber les poches de résistance ukrainiennes. Combat imbriqué et difficile entre deux armées russes (41e et 2e) et une dizaine de brigades ukrainiennes régulière ou territoriales (entre 2000 et 3 000 h) dans la poche Chernihiv-Nizhyn.
Kiev-Ouest :
les 35e et les 36e Armées russes sont en pause opérationnelle, avant de relancer des attaques dans les jours à venir, probablement toujours dans la zone d’Irpin (Ouest) et Vassylkiv (Sud-Ouest). Contre-attaques ukrainiennes locales.
Kiev-Est :
relance limitée russe (6e Régiment de chars ?) dans la zone Skybin et route M01. Emploi pour la première fois de drones armés russes dans la région de Kiev (un abattu). La route Soumy-Kiev est une bataille spécifique.
Est :
combat imbriqué autour de Soumy et de plusieurs poches de résistance. Combats indécis dans la région de Kharkiv. Combats importants dans la région d’Izium au Sud-Est de Kharkiv.
Sud :
effort russe important sur Marioupol, assaut et pression forte sur la population. Combats limités dans la région de Kherson.
Notes :
L’unité de compte de l’armée de Terre ukrainienne est la brigade (entre 2000 et 3 000 h). Avant-guerre, on comptait 36 brigades de combat (d'infanterie ou blindées) d’active ou de réserve + 20 brigades (d’infanterie) territoriales composées principalement de réservistes.
Contrairement aux forces terrestres russes, organisées en armées, les brigades ukrainiennes sont commandées par zones opérationnelles.
Les forces ukrainiennes ont fait un effort considérable ces dernières années sur la décentralisation du commandement et la capacité d’initiative aux plus petits échelons. C’est un des éléments clés du bon niveau tactique de leurs bataillons.
Théorie :
cascade psychologique On risque plus facilement sa vie au combat lorsqu’on estime que cela sert à quelque chose. La société accepte plus les sacrifices lorsqu’ils sont des étapes vers la victoire. Les choses deviennent plus délicates lorsqu’on anticipe que cela est vain
Pour modifier les perceptions, il faut des résultats visibles qui sont autant d’indicateurs de tendance. Lorsqu’on accumule les échecs et que l’on a le sentiment que la balance pèse de l’autre côté, le moral, qui est une somme d'anticipations individuelles, peut s'effondrer.
La situation opérationnelle est en équilibre. Les Russes ont avancé mais n’ont pas de victoires à afficher, hormis la prise de Kherson. Les pertes humaines sont très élevées, au moins 5 000 tués et blessés par semaine, pour une cause qui n’est pas claire et des succès limités.
Un nombre assez élevé de prisonniers et déserteurs russes sont les indices d’un moral incertain. Les pertes ukrainiennes sont du même ordre, mais avec un moral bien meilleur, ne serait-ce que parce qu’ils résistent bien, ce qui est une victoire lorsqu’on combat plus fort que soi.
Dans la situation d’équilibre actuelle, le camp qui dans les deux semaines qui viennent pourra présenter plusieurs victoires visibles d’affilée prendra un avantage psychologique décisif. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FNuUMsAX0Ao6PP8?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1502961911171801095
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:26
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Michel Goya @Michel_Goya
2:18 PM · Mar 14, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 14 mars J+18 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-de-situation-des-operations-en_14.html
« Situation générale :
Equilibre des forces. Les capacités d’attaque russes sont contrées par la capacité de défense ukrainienne. Les forces russes recherchent le déblocage par les renforcements et probablement la victoire sur les forces ukrainiennes du Donbass.
Campagne aérienne :
il faut distinguer ce qui relève de la campagne globale de frappes sur l’ensemble de l’Ukraine de la campagne de conquête. Cette dernière est ralentie, mais la première est active. Multiplication des frappes, le plus souvent par missiles (700) sur l’Ouest.
On assiste à une bataille de harcèlement des voies d’approvisionnement depuis les pays de l’OTAN : frappes sur les routes et attaque par missiles sur la base de Yavoriv près de la frontière polonaise, provoquant de nombreux morts.
Zone Kiev :
La progression des 5 armées russes est entravée par la résistance des poches ukrainiennes sur les frontières Est et Nord (Chernihiv), puis celle de la périphérie Ouest (Irpin) et Est (Brovary) de Kiev. La plupart des forces russes en cours de réorganisation.
A l’Ouest, les 35 et 36e Armées (15 GTIA au total) + 31e Brigade d’assaut aérien + 79e Division aéroportée ont échoué à prendre Irpin et à progresser vers Vassylkiv (Sud-Ouest). Contre-attaques ukrainiennes (destruction du PC de la 31e BAA ? d’un pont du génie près de Gostomel)
Rappel :
armée = unité de manœuvre russe, volume très variable, proportionnel au nombre de GTIA (soit un bataillon de 500/1000 h associant chars-infanterie-artillerie) plus des unités d’appui (artillerie, génie, artillerie anti-aérienne) et de soutien logistique.
Au nord :
41e et 2e Armées (20 GTIA au total) bloqués par les petites poches de résistance près de la frontière et surtout par la résistance zone Cherniihv-Nyzhyn (10-15 000 soldats Ukrainiens ?)
A l’est :
la 1ère Armée blindée de la Garde (24 GTIA ?) entravée par la zone de résistance de Soumy et poches secondaires (1ère bataille), le long de l’axe Soumy-Brovary (2e bataille) et à l’est de Kiev (3e bataille) où il ne reste que 8 GTIA.
Le risque majeur à court terme pour la défense de Kiev réside dans la capacité de la 36eA à couper l’axe Sud de la capitale. On ne voit pas comment les forces russes pourraient réaliser un bouclage de la ville, sans avoir réduit les principales poches de résistance arrière.
Zone Est :
C’est la zone la plus critique de l’armée Ukrainienne et celle où l’armée russe peut obtenir une victoire importante sur les forces ukrainiennes (au moins 8 brigades régulières-24 GTIA- soit le quart de la force de manœuvre terrestre ukrainienne.
Les 4 armées russes de la zone (6e, 20e, 8e et partie de la 58e + 1er et 2e Corps d’armée de RPD et RPL + 810e brigade d’infanterie navale) représentent environ plus de 40 GTIA russes + forces séparatistes.
Un quart de ses forces sont consacrées aux sièges de Kharkiv et Marioupol, le reste est consacré à exercer une pression sur Ysium (Nord du front du Donbass) et Staromlynivka (Sud). les forces ukrainiennes résistent et même contre-attaquent (Kharkiv), mais pour combien de temps ?
Effort russe à attendre du côté de Zaporajjia et Dnipro par la 58e Armée dès que Marioupol sera prise et les forces de siège où si d’autres renforts disponibles via Rostov. La position ukrainienne serait alors difficile.
Zone Sud-Ouest :
forces insuffisantes pour prendre Mykolaev. Peut-être arrivée de la 336e Brigade d’infanterie navale (et donc renoncement à une opération amphibie ?) en renfort. Progression importante de la 7e Division aéroportée vers Voznesensk, isolement possible de l’unité.
Notes :
Renforcement russe tout azimut : troupes d’Extrême-Orient, des zones extérieures (Haut-Karabakh, Arménie, Tadjikistan, Syrie), Syriens du 5e corps d’armée sous commandement russe, milices d’O ssétie du sud et d’Abkhazie, recrutement dans les prisons contre amnisties.
Il n’est pas certain que cet apport soit suffisant en volume, et plus encore en qualité pour espérer un renforcement spectaculaire. Problème : pas de déclaration de guerre, pas de mobilisation générale possible en Russie, contrairement à l'Ukraine.
Pression sur la Biélorussie pour entrer en guerre, mais fortes réticences dans l’armée (on évoque des remplacements d’officiers supérieurs biélorusses par des Russes).
Manifestations et défense civile dans la zone occupée Sud. Arrestation de maires, projet de « république de Kherson », qui indiquerait la volonté de morceler le sud de l’Ukraine en républiques vassales.
Interrogation :
pourquoi n’y a-t-il pas de guérilla résiduelle dans cette région, par ailleurs la première et la plus facilement conquise par les Russes
Les convois humanitaires peuvent devenir une source de ravitaillement pour les forces russes, autorisées à piller pour compenser les lacunes de leur logistique. FIN »
https://pbs.twimg.com/media/FN0K0EZXMAYU6vW?format=jpg&name=large
https://twitter.com/Michel_Goya/status/1503374959489560582
Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:24
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Michel Goya @Michel_Goya
2:41 PM · Mar 15, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 15 mars J+19 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-de-situation-des-operations-en_15.html
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36A = 36e armée (une armée, entre 10 et 30 000 h)
7DA = 7e division aéroportée
20DM = 20e division d'infanterie motorisée
https://pbs.twimg.com/media/FN5aid_XMAYSi9V?format=jpg&name=large
Situation générale :
Peu de changements. Les Russes ont semble-t-il intégré que le siège de Kiev sera une campagne de longue durée et ils portent plutôt leurs efforts à court terme sur la région du Donbass.
Situations particulières :
Nord-Ouest :
Mouvements sur la frontière biélorusse et reconnaissances de drones russes. Les capacités de manœuvre russo-biélorusses semblent limitées, mais peut-être s’agit-il de fixer des forces ukrainiennes dans la région.
Les reconnaissances accompagnent sans doute la campagne de lutte contre les flux d’approvisionnements.
Kiev :
situation d’attente. Harcèlement de la ville à la roquette. Combats pour le franchissement de la rivière d’Irpin.
Kharkiv :
violents combats dans les rues. La reconquête de la ville par les forces ukrainiennes constituerait leur première victoire « terrain ».
Donbass :
effort russe sur la zone Izium-Severodonetsk, avec espoir de faire craquer l’armée ukrainienne du Donbass. Incapacité russe à attaquer à Zaporijjia. Attente de la prise de Marioupol, pour dégager des forces.
Sud-Ouest :
combats très indécis à Mykolaev. L’attaque russe manque de mordant. Repli semble-t-il de la 7e Division aéroportée.
Notes :
Visite du leader tchétchène Ramzan Kadyrov auprès des forces tchétchènes près de Kiev (?). Forces tchétchènes aussi près de Marioupol.
Début d’arrivée sur le théâtre de mercenaires syriens (et autres) dans les jours à venir, peut-être d'abord dans les camps d’entrainement à Gomel et Rostov.
Le Russie rencontre semble-t-il des difficultés à trouver des volontaires russes pour combattre en Ukraine.
Il y a l’équivalent de 30 Grozny (6 semaines de combat dans la ville) en Ukraine, pour une armée russe qui n’a visiblement guère progressé dans le combat urbain depuis la seconde guerre de Tchétchénie.
Il y a 30 villes de la taille Grozny en Ukraine, pour une armée russe qui n’a visiblement guère progressé dans le combat urbain depuis la seconde guerre de Tchétchénie.
Le printemps, et le retour d’une végétation dense sur une partie du pays, favorisera la "guerre de partisans".
Théorie :
Pertes de véhicules russes (cf. http://oryxspioenkop.com) :
1295 (pour moitié détruits et pour moitié capturés).
214 chars (environ 10 chars perdus par jour) pour un quart des T-72 B3 et un quart des T-80U.
Peu de chars modernes perdus (16 T-90A).
399 véhicules de transport/combat d’infanterie blindés chenillés ou à roue dont 74 MT-LB,
68 BMP-2 et 37 BTR-80. Là encore beaucoup de matériels anciens rénovés.
Les Russes préfèrent perdre des équipements anciens dont ils ont des stocks énormes, que des hommes.
Environ 60 BMD perdus, ce qui témoigne de l’implication (et de l’usure probablement) des forces aéroportées (VDV) dont c’est le véhicule de combat.
Plus de 400 camions russes détruit. Combien en ont-ils au total ?
Pertes ukrainiennes :
343 véhicules (sous-estimation sans doute plus importante que du côté russe) dont 65 chars (2/3 perdus ou abandonnés) et 109 véhicules d’infanterie ainsi que 84 camions.
Un rapport de pertes flatteur pour les Ukrainiens, aux matériels encore plus anciens.
Une interrogation, pourquoi 200 véhicules abandonnés/capturés, alors que les forces ukrainiennes tiennent le terrain. S’agit-il de véhicules perdus dans les territoires abandonnés initialement ? Est-ce un problème logistique ?
Le potentiel de véhicules ukrainien n’apparaît pas encore trop entamé, là encore les stocks ex - soviétiques sont considérables, le problème réside sans doute surtout dans la logistique carburant-obus sur la longue durée et bien sûr dans les poches de résistance isolées du Nord-Est
Va-t-on voir ces poches se transformer en zones de partisans à la faveur du printemps ? FIN »
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Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:32
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Michel Goya @Michel_Goya
· 2:07 PM · Mar 16, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 16 mars J+20 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-
« Situation générale :
Inchangée. Les forces russes n’ont plus lancé d’attaques de grande ampleur depuis le 4 mars. Impression d’une armée qui s’est obstinée à poursuivre un mauvais plan jusqu’à se retrouver imbriquée, dispersée et bloquée devant des localités.
Il est difficile désormais pour elle de relancer une offensive cohérente alors que les renforcements sont limités. Deux points de déblocage possibles à court terme (deux semaines ?) : face à Marioupol et face à l’armée ukrainienne du Donbass.
Dans les deux cas, la capacité de résistance ukrainienne est largement dépendante de leurs stocks et de leurs flux logistiques, dont le volume est inconnu.
Situations particulières :
Air :
Les forces aériennes russes (VKS) représentent la principale réserve de forces disponible, en volume et en qualité pour peu qu’elles innovent (meilleure organisation, capacité technico-industrielle à fournir plus de munitions de précision)
Il est probable que les VKS soient plus utilisées, d’autant plus que le stock de missiles de précision, très utilisés, décline de 2 % par jour. Mais défense anti-aérienne ukrainienne toujours bien organisée et défense basse couche de plus en plus dense (Manpads).
zone Ouest :
l’engagement de l’armée biélorusse est toujours en question mais énormes réticences internes. Démission du chef d’état-major général biélorusse.
Zone Kiev et Nord :
pas d’o pérations au - delà du niveau de la compagnie et du bataillon et dans la périphérie Ouest de Kiev entre Dymer et Irpin. Un bouclage complet de la ville est impossible avant plusieurs semaines, avant même de considérer de pouvoir considérer un assaut.
Est et Donbass :
activité russe sur l’arc Yisium-frontière LNR/DNR-Zaporijjia et pression sur l’armée ukrainienne du Donbass. Moyens limités mais ils peuvent s’accroître si Marioupol tombe. Marioupol ne tombera que lorsque ses défenseurs n’auront plus de vivres et munitions.
Sud-Ouest :
forces russes insuffisantes pour s’emparer de Mykolayev et poursuivre vers O dessa. Des mouvements de la flotte de la mer Noire repérés en direction d’O dessa, mais une opération amphibie paraît difficilement concevable sans la coordination avec une offensive terrestre.
Notes :
Effort massif de recrutement de volontaires russes ou étrangers. Plusieurs camps de formation ont été créés en Russie et en Biélorussie.
Faut-il voir dans cet appel à des étrangers l’appel des asabiyya (communautés avec culture guerrière) chères à Gabriel Martinez-Gros pour pallier la difficulté de la société russe, vieillissante et à enfant unique, a perdre ses fils au combat rapproché ?
D’un autre côté, la société ukrainienne est assez proche de celle de la Russie mais n’hésite pas à donner l’exemple d’une « nation en armes » comme on n’y attendait plus justement de la part d’une nation européenne.
De l’importance du contexte :
d’un côté une nation en guerre pour sa survie en tant que nation, de l’autre « une opération spéciale » périphérique et non vitale.
Cet apport de supplétifs étrangers est trop peu important (du moins pour l’instant) en volume et en qualité pour avoir une réelle influence sur les évènements.
Théorie :
peut-on concevoir une guerre souterraine entre l’OTAN et la Russie ?
La règle n° 1 : est que les puissances nucléaires ne s’affrontent pas militairement directement de peur d’escalader très vite vers le moment où les échanges thermonucléaires deviennent possibles.
Certes, comme toutes les règles, celle-ci peut ne pas être respectée, mais depuis plus de 70 ans, celle-ci l’est alors qu’il y a eu durant cette période de grands moments de tensions.
La règle n° 2 : est que tout le reste est permis : sanctions économiques, cyberattaques, campagnes d’informations/désinformations, etc.. On peut utiliser l’instrument militaire dans ce cadre, à des fins démonstratives surtout.
Mais il peut arriver que l’on sente obligé d'aller un peu au-delà du seuil du combat pour avoir plus d’effets. Cela se fait généralement discrètement lorsque cela a un peu d’ampleur. On peut par exemple envoyer avoir quelques soldats fantômes de l’autre côté de la frontière.
...pour effectuer des sabotages chez l’ennemi ou au contraire venir aider nos amis à organiser une guérilla par exemple. Cela n’est pas inconcevable. Les « services » sont faits pour cela et les "bérets verts" américains ont été inventés pour cette mission.
On peut même s’affronter à bas bruit le long de la frontière. Le Royaume-Uni et l’Indonésie (certes pas une puissance nucléaire) se sont ainsi combattus dans la jungle de Bornéo de 1963 à 1966. Près de 900 hommes sont morts au combat sans que personne n’en parle.
Durant une bonne partie de l’année 1969, l’URSS et la Chine se sont affrontés le long du fleuve Oussouri avec là encore plusieurs centaines (milliers ?) de morts.
On peut concevoir des choses plus visibles, comme un avion abattu après avoir franchi par erreur un autre espace aérien (cf Turquie en novembre 2015). Ou un tir de missiles ou de roquettes sur une base arrière ukrainienne en Pologne. Grande émotion, dialogue, retour au calme.
Et puis il y a l’absence de contrôle, comme les mercenaires de Wagner se fracassant sur l’armée américaine en Syrie près de Deir Ezzor en février 2018. Des choses que l’on peut peut-être imaginer ailleurs qu’en Europe
car et c’est la règle n°3 : si on ne peut pas s’affronter directement, au-delà de quelques accrochages, on peut s’affronter violemment par le biais d’intermédiaires, surtout si c’est loin d’Europe. FIN »
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Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:46
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Michel Goya@Michel_Goya
· 12:18 PM · Mar 17, 2022
« Point de situation des opérations en Ukraine 17 mars J+21 »
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/03/point-
« Situation générale :
Paralysie des forces russes au Nord et Sud, imbriquées au Nord, insuffisantes au Sud. Effort russe sur le Donbass avec sans doute la volonté de conquérir complètement les deux oblasts de Louhansk et Donetsk, dont Marioupol, avant d’éventuelles négociations.
Situations particulières :
Ouest et Biélorussie :
situation confuse au sud de la Biélorussie ou une ou plusieurs explosions ont été entendue ( s ). Nombreux mouvements de troupes russes et biélorusses, notamment dans la région de Brest.
Kiev et Nord :
combats très limités. Principalement localisés au nord-ouest de Kiev. Attaques d’artillerie (harcèlement) sur les villes (Kiev, Soumy). Peut-être préparation d’une attaque de Soumy. Effort sur la protection des axes logistiques.
Est et Donbass :
Situation confuse à Kharkiv que les forces russes continuent de bombarder mais semblent avoir renoncé à conquérir à court terme.
Effort russe dans la zone Izyum-Severodonetsk par les 6e, 20e armées et le 2e Corps d’armée (République de Louhansk). La poussée s’exerce aussi cependant sur l’ensemble de la ligne et également au sud vers Zaporijjia, avec des forces limitées.
Effort sur Marioupol attaquée par deux divisions d’infanterie motorisées + une brigade d’infanterie navale (total 10 GTIA identifiés). Le général Mityaev, commandant la 150e Div, à l’Est, a été tué. Pression sur la population et frappe par missile sur le théâtre du centre-ville.
Sud-Ouest :
opérations russes limitées devant Mykolaev et dans la région de Kherson. Frappes de la flotte de la mer Noire sur la côte à l’Est d’O dessa. La poussée vers O dessa semble remise à plus tard.
Notes :
Nouvelle aide américaine annoncée : 10 000 munitions antichars diverses, 800 Manpads Stinger, et une centaine de drones Switchblade.
Les Swichblade 300 ou 600 (+ puissants) sont des drones rodeurs low cost utilisables comme petits missiles de croisière à faible charge mais très grande précision à quelques km de distance. « game changer » pour les forces ukrainiennes s’il était utilisé en grand nombre.
Effort maximal de recrutement russe mais qui va vite atteindre ses limites. Les Russes doivent regretter (nous aussi) de ne pas disposer d’unités de réserve professionnelle nombreuses, bien formées et équipées pour être capable de monter en puissance rapidement.
Sentiment à regarder les images des combats que les VDV et spetsnaz sont les seuls fantassins russes qui se battent.
Théorie :
emploi des armes biologiques et chimiques On ne sort d’un blocage militaire qu’en injectant des ressources massives et/ou en innovant, c’est - à - dire en faisant des choses nouvelles.
Du côté russe, l’injection de ressources nouvelles, surtout humaines, va trouver rapidement ses limites sauf à déclarer officiellement la guerre et décréter la mobilisation générale (ce qui serait en soi une innovation).
Une autre possibilité évoquée serait l’emploi d’armes biologiques et chimiques. Ecartons le biologique, beaucoup trop incertain et aux effets éventuels à long terme. Reste le chimique.
L’emploi de l’arme chimique provoquerait des dégâts politiques, moindres que l’emploi du nucléaire, mais quand même très graves quand même sur la scène internationale. Pour un tel prix assurément élevé, les résultats seraient à en attendre seraient sans doute limitées.
D’un point de vue tactique, une attaque chimique sur une zone tenue par l’armée ukr. peut avoir un effet si elle s’effectue par surprise sur une troupe non préparée, obligée de se replier en catastrophe. Une fois utilisée, les unités seront préparées et les effets bien moindres.
Une attaque surprise n’a d’intérêt que si elles s’effectuent à grande échelle, mais la préparation d’une attaque chimique à grande échelle peut difficilement être dissimulée, sauf peut-être par l’emploi de missiles.
Reste la terreur des populations. C’est possible, là encore jusqu’à l’adoption de pratiques qui en diminueront les effets. Mais là encore pour avoir un effet décisif, la panique et la capitulation d’une ville, il faut employer une grande quantité de moyens.
A ce stade, cela ne paraît pas valoir le coup. Quitte à massacrer, l’artillerie, l’aviation et la missilerie russes ont encore beaucoup de réserves. FIN »
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Modifié il y a 2 ans, le vendredi 18 mars 2022 à 05:58
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Suivant en temps réel les évènements via les médias ukrainiens, en occultant les médias russes par essence falsificateurs et propagandistes et comparant avec les rapports fournis par l'Intelligence service britannique et américain, les chiffres sont encore plus désastreux pour l'armée russe. Sans connaître l'état de la connection de Poutine avec la réalité, je suppose que L'Ukraine et l'Otan, privilégie la discrétion, sachant que le dictateur russe fait sombrer son pays et est l'ennemi numéro 1 de la planète, ils planchent sur une réactivité immédiate pour limiter les risques qu'ils soient à court ou moyen terme, qu'il s'agisse de frappes chimiques/bactériologiques ou nucléaires. Un enjeu quelque part entre la fin du monde connu et la fin de Poutine...
Et ne vous leurrez pas sur les mamans et les copines russes. Leurs fils/copains se font massacrer et elles ne pensent qu'à l'argent qui va leur être versé. (sources: conversations téléphoniques personnelles). Mais le système Poutine a tout une série de mesures pour que les sommes promises ne soient jamais versées.
Modifié il y a 2 ans, le jeudi 24 mars 2022 à 10:14
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