Résumé :
Nul autre que Chardin, dans son tableau Un philosophe occupé de sa lecture, n'a mieux dépeint cet acte : le philosophe a revêtu un habit de cérémonie, car la lecture est un acte de courtoisie à l'égard du texte, entrée en commerce du lecteur avec un auteur et ses mots ; il s'est entouré de dictionnaires et d'autres volumes, car les mots lui arrivent chargés de tout ce que leur histoire contient en puissance ; il a préparé sa plume, car la lecture est réponse à un texte, grâce aux annotations marginales, aux notes prises, aux citations relevées.
Dans le silence de son étude, il va apprendre des passages par cœur, sur lesquels, devenu lui-même écrivain, il fera fond, comme les grands écrivains d'ident qui n'ont cessé de reprendre quelques thèmes uniques et singuliers - telles les deux cènes, du Christ et de Socrate -, imposant la littérature comme réseau de résonances. Dans le inonde numérique de demain, que restera-t-il de ces passions impunies, de ces lectures bien faites, pour reprendre la formule de Péguy ? Mourir plutôt que d'abandonner, dans sa cité livrée au pillage, une déduction géométrique, tel avait été, aux origines de notre continent, le choix d'Archimède.
La culture, réponse à la barbarie, est notre destin. Ce destin, il se trouve encore à Syracuse - Syracuse en Sicile plutôt que dans l'État de New York. "
" Aux origines de la "théorie du complot"
Un outil de contrôle de la pensée "
Lance deHaven-Smith
" L’étude universitaire rigoureuse de deHaven-Smith donne des clés simples pour comprendre cette stratégie et se réapproprier le droit de savoir, de comprendre, de douter : un plaidoyer pour redonner une place au débat de société.La « théorie du complot » permet de ridiculiser et de décrédibiliser toute personne osant exprimer des doutes, ou des critiques, sur l’interprétation officielle (celle des gouvernements relayée par les médias mainstream) d’événements politiques de grande ampleur (assassinats, attentats, guerres, pandémies…). Les dissidents sont désormais taxés d’être « complotistes » ou « conspirationnistes ». Cette attaque ad hominem, destinée à juguler le scepticisme croissant des populations vis-à-vis des élites, a été utilisée massivement dès 1964 par la CIA, pour interdire la mise en cause des conclusions de la Commission Warren (mandatée sur l’assassinat du Pdt J.F. Kennedy). "
" “Les visages finissent par tous se ressembler, parce que soumis aux mêmes désirs, de même que les corps, qui s’exercent aux mêmes pratiques sportives, et les esprits, qui partagent les mêmes centres d’intérêt. Inconsciemment, une âme unique se crée, une âme de masse, mue par le désir accru d’uniformité, qui célèbre la dégénérescence des nerfs en faveur des muscles et la mort de l’individu en faveur d’un type générique.”
Dès 1925, Stefan Zweig pressent l’un des grands bouleversements sociaux de notre temps : l’uniformisation du monde. Alors que le concept de mondialisation reste toujours à inventer, il examine avec perplexité des sociétés qui gomment peu à peu toutes leurs aspérités. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Dans ces pages habitées d’une lumineuse mélancolie, il décrit déjà l’avènement de l’instantanéité et de la simultanéité, à travers la mode, le cinéma, la radio ou même la danse. Facilité par des bouleversements techniques profonds, ce culte de l’éphémère joue un rôle central dans l’uniformisation critiquée par Zweig.
S’il dénonce la gravité d’un tel processus, c’est tout simplement qu’il en va de notre liberté. À une époque où le fascisme commence à poindre, Zweig nous met en garde contre une autre forme de tyrannie. Car il n’y a qu’un pas de l’uniformisation des modes de vie à la servitude volontaire des individus. En écho à la massification de la vie sociale, cette uniformisation ouvre finalement la porte à toutes les dérives autoritaires du pouvoir, dont Zweig perçoit le risque avec sensibilité. Dernier recours pour les individualités récalcitrantes : fuir en elles-mêmes, pour oublier l’o.ppression du collectif. "
" Il est des heures dans l'enfance où tout enfant est l'être étonnant,l'être qui réalise L'ÉTONNEMENT D'ÊTRE " - Gaston Bachelard,citation.
Sans doute,mais !
Il faut parfois sortir de sa bibliothèque ou de son salon Gaston ! Aller voir le monde comme il va;comment tant de bassesses y prolifèrent !