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Bonjour aux passants de bon aloi.
PREAMBULE.
Question : quelqu'un sur ce forum peut-il dire « Je connais mes limites » ?
INTRODUCTION :
> > Cette discussion ne concerne pas les limites des agissements sur les forums, ni les limites virtuelles des comportements asociaux et autres vagabonds du net.
Elle ne s'adresse pas non plus aux menteuses historiques et hystériques.
Elle ne convient pas non plus à ceux qui n'aiment pas lire plus d'une phrase, ils seront vite perdus.
Pour ceux qui seront assidus à ce récit, je vais vous entraîner dans un véritable tourbillon, car ce que je vais vous raconter, ce sont des histoires extraordinaires et absolument vraies, des histoires savoureuses et magnifiques, des histoires de gens qui ont dépassé des limites inconcevables
POUR LE PLUS GRAND BIEN DE L'HUMANITE.
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Je ne parlerai pas des explorateurs comme Christophe Colomb, etc...
Je vais limiter mes ambitions, et pour cela, je vais vous parler de passions qui sont la course à pieds et l’astrophysique.
Il s'agit donc de parler de SCIENCES et des LIMITES que rencontrent les chercheurs ou les sportifs de tout poil, même si le sujet est abordé en 1er par le biais des limites de l'endurance physique, car le lien entre les 2 me paraît évident.
Il y aura donc du physique et de la physique.
Pour vous lecteurs, ça va être très très très long mais pour moi le scribe, ça va être beaucoup beaucoup beaucoup trop court.
Car je vais être obligé de couper à la serpe avec la main gauche et de la machette avec la main droite.
Oser vouloir raconter l'histoire des sciences, même si c'est raccourci au maximum, c'est comme vouloir expliquer la sexualité à un enfant de 3 ans.
Et pour commencer, je vous pose une 2ème question cruciale :
COMMENT SAVONS-NOUS CE QUE NOUS SAVONS ?
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- Comment les Hommes parmi tout le règne animal ont-ils su franchir les limites de l'ignorance et se hisser tout en haut du règne animal ?
- Comment les savants ont-ils su franchir les limites de la physique intuitive réalisée uniquement par l'observation visuelle pour en arriver à la physique moderne de Galilée au 17ème siècle, et là où nous en sommes aujourd'hui ?
- Par exemple, comment avons-nous su que la terre était ronde bien avant d'aller l'observer depuis l'espace et la voir telle qu'elle est grandeur nature ?
...Et 1000 autres questions qui nous font entrevoir les limites de l'impossible, et comment faire pour les franchir ?
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MISE EN GARDE :
Il ne s'agit pas d'arriver à une conclusion quelconque car celle-ci sera toujours en demi-teinte, c'est évident.
Le but est clair, c'est d'apprendre quelque chose…grâce aux échanges aussi...et d'inciter à la lecture.
Il faut se donner la peine de faire soi-même les liens et les rapports qu'il y a avec nos comportements et nos attitudes, et avec celui de ceux qui franchissent des limites impensables, surtout quand on apprend après coup que des limites viennent d'être franchies.
Ce sont de véritables histoires modernes et non pas des contes de fées.
C'est l'histoire de la curiosité des Hommes.
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Tout ce que je dis et que j'ai gardé à l'esprit , je l'ai retiré de mes lectures, des conférences que j'ai suivi assidûment, des cours de Centrale que j'ai visionné sur internet, et autres exposés de toutes sortes.
Tout est écrit de mes propres mains, à de rares exceptions près il y a quelques C/C, surtout quand il s'agit d'un C.V.
Mais rien n'est de moi, sachez-le ! Sauf quelques vannes que vous repérerez facilement.
Je ne cite pas les auteurs parce qu'ils sont trop nombreux et que je ne me souviens plus de ce qui appartient à l'un ou à l'autre, il vous faut juste savoir que rien n'est de moi et que tout est aux autres, je n'ai rien inventé, à part cette missive pour essayer de transmettre à mon tour quelque chose.
De plus, je n'ai retenu que les anecdotes utiles au sujet sans m'attarder sur l'histoire de la véritable recherche qui s'étale parfois sur de longues années, parfois ennuyeuse et très longue à narrer.
Je vais mettre de petites interventions aussi ciblées et concises que possible pour faciliter la lecture afin de rendre la compréhension et les échanges plus faciles.
Et avant de plonger vraiment dans les puits de la Science, je vais commencer à vous parler des limites à travers des exemples sportifs réalisés par des amateurs et où chacun peut se rendre compte de la valeur de ces véritables exploits.
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Je connais mes limites !
Moi, j'aimerais bien être Ubique.
C'est un nouveau mot du dictionnaire (mais chez moi ça ne marche pas).
Il y a aussi deux autres mots apparus dans la classification des maladies mentales de L'OMS :
LA BIGOREXIE, et LA SMALLOREXIE ; dont il faut absolument que vous preniez connaissance avant que je vous parle de ces exploits sportifs hors du commun.
Ainsi j'ai appris, moi qui me croyait un bien portant atavique si j'ose dire, que j'étais en fait un bien portant IMAGINAIRE, puisqu'il existe depuis quelques années deux nouvelles maladies mentales que l'OMS a cru identifier et dont l'une s'appelle LA BIGOREXIE, qui me concerne personnellement.
De quoi s'agit-il ?
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1 ) LA BIGOREXIE : Lorsqu'on regarde les symptômes qui la caractérisent, on peut noter qu'il s'agit de :
« La marque d'une faille narcissique d'une identité fracturée et d'un abîme psychique de la part du sujet » .
Définition de l'OMS, je le rappelle.
Big, c'est « grand », et Orexie, c'est l'appétit. En l'occurrence, il ne s'agit pas d'appétit de nourriture mais d'un « appétit de mouvements ».
C'est le fait de ne pas pouvoir tenir en place, d'avoir des fourmis dans les jambes dès qu'on reste trop longtemps sans bouger, et surtout d'aimer les sports d'endurance.
D'où mon pseudo de "voyageur".
Et comme le nombre de gens qui sont attirés par ces sports d'endurance augmente très sensiblement d'année en année, il semblerait d'après l'OMS que ça induise des déviances dans le comportement, dans l'attention qu'on porte aux autres, à son travail, à sa famille, qui sont PATHOLOGIQUES.
Me v'là bien !
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2 ) Cela dit, la SMALLOREXIE, l'autre maladie retenue, qu'on peut traduire par :
« L'amour démesuré du canapé, de l'inertie, de l'apathie, de la léthargie, de la dépression et de la résignation physique », pose d'autres problèmes de santé publique bien plus graves que ceux posés par la BIGOREXIE.
Tout mouvement provoque une sorte de douleur chez ces apathiques.
En fonction de la masse corporelle inertielle à bouger, l'atonie est importante, l'engourdissement est présent en permanence. Il provoque une forme de léthargie, s'ensuit de la passivité, de la nonchalance, et une grande paresse.
Les maladies qui en découlent sont bien connues : cholestérol, diabète, maladies cardio-vasculaires, hypertension, prise de poids, et déréglage de l'équilibre général, alimentaire, et jusqu'à l'insomnie, qui est l'un des symptômes les plus significatifs de l'entrée dans la catégorie des maladies mentales.
Et comme en plus il y a un traitement pour la bigorexie et qu'il n'y en a pas pour la smallorexie, la voie est ouverte à toutes les supputations dont je me garderai bien de les supputer, ayant moi-même mes propres problèmes à résoudre.
Cela étant dit, venons-en à ces expériences sportives extraordinaires.
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1ER RECIT.
Je ne vais pas parler de sportifs de haut niveau, genre footballeurs ou coureurs cyclistes, non, je vais parler de gens totalement ordinaires qui ont réalisé des exploits de très haut niveau, totalement gratuits, pour le simple plaisir personnel.
La 1ère expérience que je vais vous raconter n' aucune comparaison avec les limites que se fixe par exemple un reporter de guerre, qui lui risque sa vie de façon récurrente.
Dans l'expérience dont je vais vous parler, on ne risque surtout que quelques douleurs aux genoux, une entorse ou une fringale.
Mais cumulés, ça peut commencer à poser problème…
Personne ne sait que quelqu'un est un grand sportif, par exemple s'il y en a ici… ?
Ce 1er exemple concerne les limites dans les grands sports d'endurance comme l'ultra trail.
Celui du Mont-Blanc est très connu, et très couru sans jeu de mot.
30.000 candidats retenus sur 100.000 postulants.
Il faut montrer patte blanche, la sélection est impitoyable, et il faut avoir de la chance pour être à chaque fois retenu. C'est un tirage au sort car tous les postulants sont des cracks vu leur CV sportif.
Certificat médical obligatoire, avec électrocardiogramme et tout le bintz !
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C'est une course qui se déroule à la fin du mois d'août, il y en a de trois niveaux, une course de 100 kms, une de 122 kms et la totale avec 166 kms, avec à chaque fois des kms de dénivelé qui cassent les jambes, enflamment les poumons et vous font perdre toute votre eau.
Moi, je me cantonne à la 1ère, et c'est déjà beaucoup pour mon âge.
Pour pouvoir participer, un entraînement jogging de 3 X 20 kms par semaine, plus 30 kms le dimanche, deux semi-marathon et un marathon par an, sont indispensables pour pouvoir y participer.
Arriver en bonne position des les courses auxquelles on participe, etc,,,
Et une fois par an l'ultra trail du Mont-Blanc.
Évidemment la course se déroule sans dormir, sans se reposer, et doit se dérouler à une vitesse telle qu'il faut avoir terminé avant une certaine durée pour être classé.
Il y a aussi des points de ravitaillement tout au long du parcours, bien sur !
En quelques années, le résultat personnel est un abandon sur deux.
Il y a des gens incroyables, ce sont des post-humains. Le 1er de la distance de 166 kms a mis 21 heures, ce qui fait une moyenne de près de 8 kms à l'heure en permanence, en montagne ne l'oublions pas.
Avec mes 26 heures pour 100 kms, ça fait du 3, 84 kms heure, il vaut mieux se taire…
Donc, là, on ne sait plus très bien où se situent les limites…
Enfin, les miennes sont connues par le bas. Mdrrr
"C'est une façon de se prouver qu'on n'est pas mort" pour reprendre la citation de Xavier Farjas.
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J'ai dit plus haut qu'on peut se faire mal à un genou ou au dos, etc.
Il faut que je vous raconte une anecdote savoureuse :
il y a trois ans avant la course de l'ultra trail du Mont-Blanc, j'avais vraiment mal à un genou et je suis allé consulter un ostéathe, sans savoir qu'il était Lacanien.
Je lui dit « Voilà, j'ai mal à mon genou ».
Il me répond « Avez-vous des problèmes de couple ? ».
Surpris, je lui répond « pas plus que d'habitude ».
Je compris finalement que pour lui, avoir mal au genou, c'est une articulation entre le « je » et le « nous », c'est-àire un problème familial.
Du coup, je suis allé voir ma kiné habituelle dont je sais qu'elle est versée en tout sauf en psy . Lol !
Pour rester dans la bigorexie, on apprend plusieurs choses lors de ces courses d'endurance, c'est qu'on peut désestimer l'hystérie du corps, on peut la narguer en quelques sortes.
On peut avoir mal et ne plus avoir mal en continuant à faire la chose qui nous fait mal, à savoir continuer de courir.
C'est quand même une chose importante.
Car les débutants par exemple, après trois cols ils ont mal, et ils peuvent se dire qu'en continuant ils vont avoir encore plus mal, risquer de se péter les genoux et ils abandonnent.
En fait, non, les douleurs peuvent disparaître. C'est même une sorte d'expérience de la résurrection.
La résurrection du corps, pas de l'esprit qui lui est ailleurs. On a mal et puis on n'a plus mal, et par une sorte d'effet tunnel mystérieux, on peut passer de l'épuisement à la pétulance.
On peut aller très mal et puis aller très bien.
Car, comme on le sait bien depuis longtemps, le cerveau fabrique des substances euphorisantes et des analgésiques.
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Et puis, il faut savoir aussi que le cerveau s'arrange également à ce que le temps passé à courir soit agréablement occupé, puisque la course peut durer d'une vingtaine d'heures à plus d'une trentaine.
Du coup on a des hallucinations. Par exemple, on voit des lapines discuter sur le bord du chemin, des sirènes ventiler de leur queue l'air à notre passage pour nous rafraîchir lorsqu'il fait très chaud, des non-liseuses enveloppées dans des couvertures chauffantes lorsqu'il fait très froid, tout en tirant sur des joints pour exhaler ensuite par les narines une sorte de brouillard, et des animaux inconnus qui piaillent et qui crient en lançant des sons gutturaux énervants.
C'est pas grave, ces symptômes disparaissent avec la fin de la course.
On peut aussi avoir des hallucinations plus graves et se faire vraiment très mal, comme tomber dans un creux qu'on n'a pas vu.
Ou un autre exemple plus confusionnel, quand la nuit est tombée.
Moi en tous cas j'ai beaucoup de coureurs devant moi, que je repère par leurs lampes frontales, et une fois lors d'une course, je vois beaucoup de ces points lumineux devant moi, je savais que le col était long et ardu, plus de 1500 mètres de dénivelé, et ça me paraissait vraiment très très haut, surtout quand on est tout en bas et qu'on voit ces lampes en altitude, et je me suis mis à freiner en me disant « ça va être plus dur que prévu », en me parlant à moi-même pour me convaincre de la mettre en veilleuse.
Et j'ai mis une bonne demi-heure pour me rendre compte que ces frontales c'était les étoiles.
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L'autre chose importante, c'est comme le disait Haruki MURAKAMI dans son livre « Autoportrait de l'auteur en coureur de fond », cette phrase que je trouve géniale :
« On n'est pas obligé de convertir une douleur physique en une souffrance morale ».
MURAKAMI sait de quoi il parle, il fait beaucoup ce genre d'exercices, il court des centaines de kms par an, il est rompu à ce genre de sports.
Il nous dit qu'il faut considérer que si vous vous dites « j'ai mal au genou », c'est mal barré.
Et il nous dit par exemple, si vous avez mal au genou, c'est votre genou qui a mal, pas « vous .
Car si vous commencez par faire en sorte que toute douleur que vous avez dans le corps devienne une souffrance psychique, l'idée de l'abandon germe, et une fois qu'elle est dans le cerveau, elle trouvera évidemment la moindre occasion pour déclencher la décision de l'abandon.
C'est un jeu mental en fait. En faisant en sorte que les douleurs physiques qu'on a ici ou là, restent des douleurs localisées et d'empêcher que ces douleurs deviennent psychiques.
C'est exactement le fonctionnement inverse qui empêche les smallorexiques de se bouger du canap' , et qui pour prendre l'air se contentent de sortir fumer une clope et de retourner vite s'allonger tellement l'effort fût grand.
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Pour y revenir, les organisateurs des ultra trail ont fait des études qui ont démontré que ceux qui abandonnent ne sont pas ceux qui sont dans l'état physique le plus défaillant. Ce sont plutôt ceux qui ont laissé entrer dans leur cerveau l'idée d'abandon, et vues les conditions de course qui sont parfois très difficile, elle va finir par les faire abandonner.
C'est une façon d'explorer les limites. Et parfois ça se passe tellement bien qu'on termine la course en pleine forme. On a l'impression qu'on est tellement dopé par soi-même qu'on a l'impression qu'il n'y a plus de limite et qu'on se verrait bien repartir pour un tour.
Évidemment, c'est une illusion complète.
Ce sentiment de puissance est aussi un piège. L'année dernière j'ai refait la course, et je ne me sentais pas bien, quelque chose n'allait pas, et j'ai parié sur le fait que ça allait revenir.
En fait, j'ai fait le pari de la résurrection, quoi !
Sauf qu'elle n'a pas eu lieu. Ça ne marche pas à tous les coups.
J'étais au bout de mes limites, je ne pouvais pas abandonner car j'étais entre deux ravitaillements très éloignés, il y avait 30 kms à faire de nuit, et j'étais constamment au-delà de mes limites, ça n'allait vraiment pas, en plus j'avais fait une chute...
Et donc, on peut constater dans ce genre de situation que la notion de limite n'est pas inscrite quelque part sur un tableau noir, qu'on pourrait atteindre ou dépasser, ou franchir, c'est quelque chose qui dépend énormément du contexte, de notre condition physique, et parfois de la météorologie, et de l'histoire qu'on se raconte à soi-même.
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Lorsqu'on discute avec les gens avant le départ ou après l'arrivée, on entend très souvent dire que c'est de la folie !
En fait, ce sont des loisirs, c'est pour s'amuser !
Et cela me ramène à la situation de la guerre à laquelle j'ai fait une légère allusion en parlant de reporter de guerre, car ça a à voir un peu avec la guerre.
Au sens où ce genre de compétition c'est une façon pacifique de se faire la guerre, si j'ose dire.
J'ai étudié en tant qu'amateur la situation du maquis des Glières (Haute-Savoie), une montagne qui est à côté du lac d'Annecy, sur laquelle le drapeau français a trôné pendant quelques mois en 1943-44, où 150 à 200 maquisards ont été opposés à 12 000 soldats allemands, avant que la milice ne donne l'assaut, en vain ; et c'est la Wehrmarht appuyée par les chasseurs alpins, des chars d'assauts, et de l'artillerie, qui ont fini par nettoyer le coin.
Mais si on regarde de près ce qu'ont faits ces gars-là, ils étaient environ 200, il y avait notamment des réfugiés espagnols qui avaient fait la guerre d'Espagne, et quand on regarde ce qu'ils ont vécu pendant trois jours, sans beaucoup manger, dans la neige et le froid, bombardés, en portant eux-mêmes des armes lourdes, et parfois assez lourdes, on comprend sans explication que l'ultra trail à côté c'est de la gnognotte.
Il faut donc remettre les choses à leur juste place, c'est un loisir, qui peut éventuellement trouver un écho à certains épisodes beaucoup plus dramatiques de la 2ème guerre mondiale, mais sans plus.
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