|
asmoug (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "alice-1"Citation de "asmoug"Citation de "alice-1"Citation de "asmoug"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
La chienne à ses chaleurs
On a vu ça, elle en met partout
Salut Alice.... On va tester sur lui les rosebud .... mdr
Ahahahah
Mince, ça risque de ne pas plaire à Kokin, il attend sa commande depuis quelques jours déja
(pardon Kokin)
Remarque j'ai un paquet de grenades ça peut remplacer les rosebuds mais là on pourra jouer qu'une seule fois... boom!!!
|
|
alice-1 (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "asmoug"Citation de "alice-1"Citation de "asmoug"Citation de "alice-1"Citation de "asmoug"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
La chienne à ses chaleurs
On a vu ça, elle en met partout
Salut Alice.... On va tester sur lui les rosebud .... mdr
Ahahahah
Mince, ça risque de ne pas plaire à Kokin, il attend sa commande depuis quelques jours déja
(pardon Kokin)
Remarque j'ai un paquet de grenades ça peut remplacer les rosebuds mais là on pourra jouer qu'une seule fois... boom!!!
Ah oui mais là, c'est un Rosebeurk version XXXXL qui lui faudra et c'est pas le meme priiiix
|
|
Citation de "asmoug"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
La chienne à ses chaleurs
Elle n'est pas ménopausée ?
|
|
Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
On va pouvoir à nouveau rigoler
Salut Iseult
Tu crois ?
Salut Alice
|
|
asmoug (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
La chienne à ses chaleurs
Elle n'est pas ménopausée ?
chez elle c'est pas par le même orifice qu'elle déverse... mdr
|
|
alice-1 (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "iseult"Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
On va pouvoir à nouveau rigoler
Salut Iseult
Tu crois ?
Salut Alice
Certaine ! D'ailleurs, regarde moi, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles
|
|
Citation de "alice-1"Citation de "asmoug"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
La chienne à ses chaleurs
On a vu ça, elle en met partout
Faut qu'elle se rattrape !
|
|
Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
On va pouvoir à nouveau rigoler
Salut Iseult
Tu crois ?
Salut Alice
Certaine ! D'ailleurs, regarde moi, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles
Attention, il va, encore, critiquer ton physique !
|
|
immanente (clôturé)
il y a 8 ans
Les mouches à merde sont déchaînées ! à moi tout seul je mets le forum en ébullition! ha ha ha ha ha!!! tous ces débiles incultes; c'est presque jouissif de les voir se tordre de rage les serpents !
|
|
alice-1 (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "iseult"Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "alice-1"Citation de "iseult"Citation de "asmoug"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"Citation de "immanente"Citation de "mephilto"T'as une poche ?
le dégonflé ! regarde toi tu n'oses même plus attaquer ! ha ha ha ha!!!!le lâche; il est banni et il va aussitôt sucer la queue de son bourreau; et il la remmène le pseudo russe ! ha ha ha!!!!
Si tu savais, mais tu ne sais pas, crois tu qu'un jour ?
dégonflé, tu n'as plus aucune crédibilité. maintenant je sais que tu es un lâche.
parce que toi tu en as de la crédibilité ? on se marre là!!
Ah, mince, la tranquillité est terminée !
On va pouvoir à nouveau rigoler
Salut Iseult
Tu crois ?
Salut Alice
Certaine ! D'ailleurs, regarde moi, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles
Attention, il va, encore, critiquer ton physique !
Essaye le masque à l'argile et huile de noyau d'abricot, et tu auras une peau de bébé
|
|
immanente (clôturé)
il y a 8 ans
La gueule cassée est partout, elle est excitée ce soir !!!!
|
|
apocope (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "immanente"Les mouches à merde sont déchaînées ! à moi tout seul je mets le forum en ébullition! ha ha ha ha ha!!! tous ces débiles incultes; c'est presque jouissif de les voir se tordre de rage les serpents !
Pauvre taré
|
|
immanente (clôturé)
il y a 8 ans
Citation de "arsinoe"3°) ce n’est qu’au XXème siècle, et notamment à partir de la réflexion de Heidegger, que le terme existence accueillera un sens nouveau, attesté et repris par l’ensemble des existentialistes. C’est le mouvement par lequel l’homme s’arrache en permanence à lui-même, mouvement de sortie de soi. Cette sortie de soi se fera soit sur le mode de l’intentionnalité, soit sur le mode de la transcendance.
(Ek-sistenz : il s’agit de séparer les deux éléments constitutifs du terme pour insister et nous rappeler qu’il y a enfoui à l’intérieur cette idée de mise à l’extérieur, d’une sortie de quelque chose et particulièrement de soi)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….intentionnalité (phénoménologie)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….transcendance.
Essayer de penser l’existence correspond à ce projet de la saisir, de la comprendre, de trouver sa vérité, de la diriger. Dans cette évolution du terme existence, nous allons de plus en plus prendre conscience du sens que Heidegger lui donnera. Dans l’existence il y a toujours cette idée de sortie de soi. Il y a une quête intérieure, la quête de la vérité de soi en supposant bien évidemment qu’elle existe.
La vérité de soi est bien le projet avoué ou non avoué d’une réflexion sur l’existence. Avec les philosophies de l’existence peu à peu va tomber une certaine illusion qui consiste à renoncer progressivement à l’idée qu’il suffit d’ouvrir une boite pour y trouver la vérité. Nous avons tous été formé avec l’idée que la vérité est immanente, inhérente à quelque chose. Il suffit d’étudier la chose, d’ouvrir la boite et la vérité se révèle, qu’il y ait des emboitements ou pas. Ce grand schéma avoué ou non avoué de la vérité c’est celui que nous avons porté quasiment jusqu’à la fin du XIXème siècle.
L’intérêt des philosophies de l’existence, à partir de Heidegger, va être de nous contraindre à renoncer à ce schéma. S’il existe une vérité de nous, ce n’est pas sur ce mode que nous pourrons envisager de la trouver, mais au contraire, c’est dans le mouvement même qui me porte à chercher, à poser quelque chose que j’apprends de ma vérité. Il n’y a pas moi d’un côté, et la vérité de l’autre, ou ma vérité à l’intérieur de moi dont je serais absolument coupé, mais je suis moi-même une sorte de démiurge qui enfante sans arrêt ma vérité. Ma vérité est liée aux modalités que je choisis pour la chercher.
Peu à peu l’espace se réduit entre la conception métaphysique de la vérité, et la conception scientifique. L’explosion des sciences et particulièrement les grandes mutations, révolutions de la nature à la fin du XIXème siècle, la découverte du monde infiniment petit, les premiers calculs faits en microphysique attirent l’attention sur une chose, totalement nouvelle, on ne peut observer le réel sans induire des effets sur le réel. L’observateur perturbe l’objet observé. Cette découverte qui semble très ponctuelle, n’affectait que les sciences de la nature. En définitive, sur le plan épistémologique elle va affecter la philosophie, notre façon de penser. Nous allons changer peu à peu le schéma, nous allons peu à peu découvrir que c’est nous qui sommes désireux de posséder une vérité sur le monde des choses, des autres, nous-mêmes.
C’est notre projet, la vérité n’est pas dans les choses. Les choses sont (da sein), c’est nous qui avons besoin qu’elles soient vraies. C’est nous qui fabriquons cette valeur, nous arrangeons pour qu’en l’appliquant sur le réel, comme toute application, nous modifions le réel. Et ce que nous trouvons contient forcément ce que nous y avons mis.
Cet ultime sens qui va tellement enrichir les philosophies de l’existence, qui va même leur donner leur soubassement, c’est-àire cette idée que l’existence nous confronte à quelque chose d’ouvert, qui va s&rsquoposer d’ailleurs à l’essence, qui, elle, est nécessairement fermée, croise une idée que Bergson a soutenue.
Cette idée bergsonnienne est l’idée que, au fond, on ne peut découvrir la vérité que dans un mouvement rétrograde du vrai. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que c’est toujours dans un mouvement rétroactif que nous découvrons la vérité des choses. Par exemple, si nous prenons le temps, c’est toujours du présent que nous nous tournons vers notre passé. Ce mouvement rétroactif produit une illusion nécessaire. Cette illusion nécessaire nous porte à attribuer aux choses, au passé, des qualités, des déterminations qui ne lui appartiennent pas mais que nous rétro projetons sur eux. Cela donnera chez Bergson une célèbre méditation sur « Le possible et le réel » (coll. Quadrige. PUF). Bergson démontrera que nous sommes habitués à penser le possible avant le réel, et bien par ce mouvement rétrograde du vrai, il faut inverser les choses. Ce que nous connaissons, enfin le moins mal, c’est le réel. C’est à partir du réel que nous échafaudons un possible, mouvement rétroactif du vrai.
Si nous revenons à l’existence, nous pouvons dire que ce mouvement de sortie de soi, constitutif de la conscience ou de l’être conscient, va nous enfermer dans le même type d’illusion. Nous en voyons les effets d’une façon existentielle lorsque nous réfléchissons à nos existences et que nous nous désolons de ne pas avoir su prendre telle décision, ou trop tardé à la prendre. Finalement toutes les philosophies existentielles vont s’employer, chacune avec un biais particulier, à nous décaler. Cette façon-là est inappropriée, inadéquate. Pourquoi?
Pace que là justement, nous sommes pris dans ce mouvement rétroactif du vrai, c’est-àire nous projetons un savoir qui est le nôtre ici, maintenant, qui n’était certainement pas le nôtre au moment où nous vivions ces évènements, et qui projette une lumière sur ces évènements qui va déclencher des jugements, en général moraux, va produire de la souffrance, du remord, de la culpabilité, de la perte de l’estime de soi…, et qui est bien le produit de ce mouvement relativement perverti.
Il convient bien de comprendre l’importance de cette idée de sortie de soi, échappée de soi que l’ensemble des philosophies existentielles posent. La proposition de départ est qu’il ne saurait y avoir véritablement de contrôle de soi, de maitrise de soi. Prétendre le contraire serait, comme le dit Sartre, nier notre transcendance, serait se réfugier dans la facticité. Cela voudrait dire renoncer à notre liberté parce que nous ne voulons pas en assumer la responsabilité et donc nous nous transformons en choses.
Cette attitude est l’attitude que décrira Sartre comme l’attitude de la mauvaise foi. Mais parce que nous avons recours à la mauvaise foi, nous démontrons notre condition d’être transcendant. Nous avons également ce curieux paradoxe de l’existence qui est tout et rien comme le dit Sartre. Tout puisque je tiens intégralement dans mon existence. En même temps l’existence ne se laisse pas saisir, ne se laisse pas déterminer, ne se laisse pas définir, tout le temps me dépasse et me condamne à un mode de vie que d’aucuns jugeront défaillant. D’où la tentation de la foi pour la partie chrétienne, en tout cas quelque chose qui ne peut se dérouler que sur le mode de l’angoisse, puisque je cours désespérément après un être dont je sais bien qu’à chaque domaine de ma vie je ne possède pas. D’où le thème de l’angoisse qui devient tout à fait central à commencer par Kierkegaard.
Ce mouvement rétrograde du vrai va nous permettre de comprendre que c’est en se projetant hors de lui constamment et plus précisément en se projetant sur cet horizon propre à l’homme, à l’humain que constituent le temps, l’histoire et la mort qui forment une triade. C’est bien en se projetant sur cet horizon propre à l’homme que constituent le temps, l’histoire et la mort qu’il peut se ressaisir comme être pour le temps et être pour la mort. Cela n’est qu’en se vivant comme tel, en se ressaisissant comme tel qu’il s’accomplit précisément comme homme.
Nous comprenons pourquoi toutes les philosophies existentielles vont poser la question du temps (être, étant, Heidegger). L’existence est à la fois ce qui se tisse à partir d’un mouvement d’ouverture, intentionnalité, transcendance qui engage le devenir, mais aussi cette présence à soi qui doit s’éprouver au présent. Or, justement, force est de constater que nous sommes au creux même de l’existence dans une contradiction insoluble. Chaque aventure existentielle peut de ce point de vue représenter une tentative désespérée pour résoudre, ou en tout cas supporter cette contradiction sur une modalité particulière.
Quelle est cette contradiction?
C’est le fait que par mon existence je m’échappe à moi-même, grand thème sartrien, je ne puis donc ni la comprendre, ni la ressaisir. Je suis contraint à la vivre, mais toujours dans une situation partiellement aveugle. La philosophie est ce qui, par le souci de soi, la réflexion sur certaines choses, nous aide à ne pas faire n’importe quoi. Il y a un grand pessimisme dans ces philosophies. Nous nous éprouvons comme être existant mais l’existence elle-même, qui constituerait ce que dans la métaphysique nous aurions appelé notre essence, nous échappe. Cette existence je suis amené à la dérouler dans mon présent. Il y a deux idées : 1) être présent à soi-même, 2) si l’on découpe le présent en instant, il y a dans « instant » l’idée d’une instance, d’un appel qui déclenche le jugement.
Cette nécessité pour moi de vivre et dans mon présent et chaque instant où je rencontre le statut général de l’existence aboutit au fait que je déserte mon présent. Il y a un paradoxe que souligne Pascal dans les « Pensées » (Grandeur et misère de l’homme), personne ne soutient un seul instant, l’instant. Nous passons notre temps à nous réfugier dans le passé, c’est la nostalgie. Le reste du temps nous le passons à faire des projets, c’est-àire à nous précipiter dans l’avenir, nous ne pouvons renoncer à cela. Que ce soit notre retour plus ou moins joyeux, plus ou moins douloureux sur notre passé, que ce soit l’anticipation, le projet qui est aussi l’espoir, nous est nécessaire, espérer c’est se projeter, c’est poser par définition qu’il existe un futur, et que dans ce futur il y a des possibles qui s’ouvrent pour nous. Nous ne pouvons renoncer à cela. Quand nous mixons passé et futur nous aboutissons, avec toutes les variantes possibles, puisque nous sommes des êtres inconstants, à la conclusion pascalienne que nous ne vivons jamais l’instant.
Ceci conduit déjà chez Pascal à l’idée d’une méprise de soi. Nous nous déprenons de nous-mêmes, nous fuyons. Nous trouvons cela analysé, thématisé dans les philosophies existentialistes (Sartre-Camus). Nous nous perdons dans les autres, dans les rapports de séduction par exemple. Sartre montre que la séduction est jeu sur les apparences, que la personne qui séduit et la personne qui se laisse séduire se comprend comme le seul plaisir que nous puissions donner. Il va nous falloir abandonner l’être, l’existence n’étant qu’un mode tout à fait défaillant. Puisqu’il n’y a plus d’être, puisque nous ne pouvons plus saisir des essences, que nous n’avons plus affaire à des essences permanentes, mais à de purs mouvements transcendants qui visent les choses, nous sommes ramenés à ce chatoiement des apparences. C’est pour cela qu’il y a une main tendue entre la phénoménologie qui nous demande d’analyser comment les choses apparaissent à la conscience, et de l’autre côté les grandes analyses existentielles particulièrement sartriennes.
C’est seulement de nos actes soit en train de se faire, soit sur le point de se faire (soit futur immédiat, soit passé immédiat, soit présent) que nous apprenons ce que nous sommes. C’est du futur dit saint Augustin de ce temps qui n’est pas encore, qui n’a donc pas d’être véritable, que je tente de construire mon être. C’est, dira Sartre, non seulement mon futur qui détermine mon présent mais c’est mon futur qui détermine mon passé. Mouvement rétroactif du vrai. Quel évènement de mon passé va me conférer un sens ? Ce n’est pas mon passé en tant que tel puisqu’il est révolu. C’est de mon présent que je me penche sur mon passé (Bergson). Réponse logique, c’est de mon présent que je confère un sens à mon passé. Sartre nous fait découvrir que mon présent n’est pas fermé. Forcément, il ouvre constamment sur un futur. Même si je ne suis pas dans mon esprit en train de faire des projets très explicites et très précis, une partie de mon être a déjà déserté le présent, il est tourné vers l’avenir qui m’attend.
C’est tout ce qui se joue dans ce futur, à commencer par le futur immédiat, jusqu’au futur le plus lointain avec des projets très précis, c’est de tout cela que rétroactivement je peux conférer un sens non seulement à mon présent, mais à mon passé lui-même. Qu’es-ce qui va décider, dit Sartre, que la crise de mysticisme que j’ai eu à 15 ans était prémonitoire par rapport à mes convictions religieuses.
C’est moi et personne d’autre, mais c’est à moi de mon présent actuel, c’est moi en fonction des projets intéressant la religion que j’ai qui me permettent d’évaluer, à cette aune là, tout ce qui s’est passé antérieurement. Selon que j’ai projet de continuer mes actes de religiosités extrêmes, que j’ai le projet de développer ma curiosité, que j’ai le projet d’y renoncer, cet évènement du passé qui a eu lieu, c’est un fait va recevoir une coloration. Donc il deviendra soit évènement prémonitoire, soit un accident lié à la puberté.
Ces analyses permettent de comprendre que sur le plan ontologique force est de constater que notre existence procède de notre impossibilité à être. Cette impossibilité à être fera que je vais tenter d’être, cette tentation d’être est ce qu’on appelle l’existence. Cette impossibilité à être se marque par notre déportation sur l’avoir. C’est parce que nous ne sommes jamais que nous sommes tant intéressés par la possession. A défaut d’être, nous avons, nous cherchons à avoir, nous cherchons à posséder.
Pourquoi sommes-nous tellement intéressés à des possessions diverses, d’abord de biens matériels, de richesse, puis des choses plus symboliques comme le pouvoir, la puissance, jusqu’à des fantasmes de possession des autres, l’emprise des autres et des choses qui ne peuvent que semer la destruction, l’aliénation, la mort?
Réponse. Parce que justement nous transférons dans le domaine de l’avoir nos tentatives d’être.
Les philosophies existentielles ont bien compris que nous ne pouvions pas être. Elles vont donc nous proposer une réflexion, qui ne va pas bien sûr nous apporter une réponse à tous nos soucis existentiels, mais nous apporter des questions nouvelles que la philosophie dans son histoire, puisque plombée par la métaphysique, n’avait pas eu le temps ni la possibilité logique d’élaborer.
Déjà ces questions nouvelles, parce que la réponse c’est à nous de la trouver, vont nous servir de main courante pour éviter que nous chutions dans le vide. Ce n’est pas un hasard si dans « L’être et le néant » il y a un chapitre sur Faire et Avoir : la possession. Analyse remarquable sur les paradoxes amoureux, les fantasmes de possession de l’autre dans l’amour.
Sartre démonte tous ces mécanismes, et en fait jaillir à chaque fois les contradictions que nous ne soupçonnons pas parce que nous sommes portés par nos passions au sens traditionnel et philosophique du terme, c’est-àire des choses que nous subissons complètement. Nous sommes agis par la passion. Comme nous sommes agis par la passion, nous ne réfléchissons pas.
Sartre montre que le désir de la possession de l’autre le conduit à vouloir posséder une transcendance, une liberté. Par définition on ne possède pas la liberté. Il faut revoir « faire et avoir » et bien définir l’extension de ces deux champs, le champ de l’être et le champ de l’avoir. Nous ne pouvons compenser l’un par l’autre. Ce sont des catégories qui sont ontologiquement irréductibles. Impossibilité de l’être.
Voici ce qu’écrit Kierkegaard dans Post-scriptum définitif aux miettes philosophiques : « L’homme pense et existe, et la pensée sépare la pensée de l’être ; elle les tient séparé l’un de l’autre dans la succession ». On ne saurait mieux dire et résumer cette antinomie à laquelle nous voue l’existence. Nous sommes des êtres pensants et existants, mais le propre de la pensée est de disjoindre, de séparer pensée et être. En définitive cette séparation va, d’une part me faire rater l’être en tant que tel. Je ne pourrai jamais comme dira Sartre, coïncider avec l’être mais j’ai besoin de l’être pour penser. C’est ce rapport qu’il nous faut analyser.
Jean Beaufret rappelle que le terme existence va être appelé à se spécifier au regard de l’évolution du terme essence. Ousia-essentia-essence. L’essence en effet est ce qu’est la chose, c’est-àire sa nature. La tâche de l’essence c’est de dire ce qu’est la chose, l’être de la chose, par opposition au fait que la chose soit, c’est-àire qu’elle existe dans la réalité. Savoir ce qu’est la chose, quelle est son essence, quelle est sa nature ne nous dit rien de son existence. De sorte que par l’examen des sens du terme existence, par la comparaison rapide « être-existence, essence-existence », nous pouvons conclure qu’il y a une véritable défaillance ontologique de l’existence par rapport à l’être, et que ce moindre être qu’est l’existence, cette défaillance ontologique de l’existence est littéralement inscrite dans le sens premier du terme lui-même, dans sa construction. C’est par rapport à ce constat, très lourd de conséquences qui va peser sur toutes les autres questions, que nous pourrons nous poser deux questions plus générales.
Première question.
Puisque l’existence n’a pas d’autonomie, qu’il faut toujours la référer à l’être, est-ce que l’existentialisme constitue une sortie de la métaphysique, propose une façon de penser autre, ou est-ce au contraire une prolongation de la métaphysique, un chapitre nouveau de la métaphysique qui s’inscrit?
Deuxième question.
Si nous regardons le titre du manifeste de Sartre « L’existentialisme est un humanisme » nous pourrions nous demander quel sens conférer à l’humanisme si par définition il n’existe pas d’essence générique propre à l’humanité. Si l’existence précède l’essence cela veut dire que ceci intéresse aussi bien le sort de l’individu que le sort des hommes, c’est-àire de l’humanité en tant que telle. S’il n’y a pas d’être, s’il n’y a pas d’essence propre à l’humanité, thèse sartrienne, si celle-ci n’est jamais que ce qu’elle se fait exactement comme chacun et chacune d’entre nous, est-ce qu’il ne faudra pas comprendre l’être-même, l’être comme ce qui est, le masque de la valeur?
Il y a une possibilité de croiser le chemin de Nietzsche. Ce n’est pas par hasard si Heidegger dans sa propre démarche consacre un énorme texte à Nietzsche.
Pour Nietzsche, il n’y a pas d’être. L’être est dénoncé comme une sorte de simulacre qui renvoie à la valeur. Nous avons nous les êtres humains besoin d’évaluer, dire si les choses sont belles, laides, bonnes ou mauvaises, utiles inutiles…Nous proférons sans cesse des jugements. Nous ne pouvons exister sans juger, et juger c’est peser. Cet acte est au fondement de notre existence.
Le vrai cela n’existe pas, ce qui existe c’est du vrai comme valeur. Cette valeur il convient de se demander comment je la pose, à partir de quoi et sur quel critère je m’appuie pour juger. C’est ce que Nietzsche appelle la généalogie des valeurs.
Toutes ces questions forment une énorme problématique et formulent la richesse de ce terme existence sur le plan philosophique.
Nicole, je viens d' éditer chez moi ton texte, je l'étudie et je te tiens au courant.
Modifié il y a 8 ans, le jeudi 23 juin 2016 à 09:05
|
|
immanente (clôturé)
il y a 8 ans
[quote login="arsinoe"]3°) ce n’est qu’au XXème siècle, et notamment à partir de la réflexion de Heidegger, que le terme existence accueillera un sens nouveau, attesté et repris par l’ensemble des existentialistes. C’est le mouvement par lequel l’homme s’arrache en permanence à lui-même, mouvement de sortie de soi. Cette sortie de soi se fera soit sur le mode de l’intentionnalité, soit sur le mode de la transcendance.
(Ek-sistenz : il s’agit de séparer les deux éléments constitutifs du terme pour insister et nous rappeler qu’il y a enfoui à l’intérieur cette idée de mise à l’extérieur, d’une sortie de quelque chose et particulièrement de soi)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….intentionnalité (phénoménologie)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….transcendance.
Essayer de penser l’existence correspond à ce projet de la saisir, de la comprendre, de trouver sa vérité, de la diriger. Dans cette évolution du terme existence, nous allons de plus en plus prendre conscience du sens que Heidegger lui donnera. Dans l’existence il y a toujours cette idée de sortie de soi. Il y a une quête intérieure, la quête de la vérité de soi en supposant bien évidemment qu’elle existe.
La vérité de soi est bien le projet avoué ou non avoué d’une réflexion sur l’existence. Avec les philosophies de l’existence peu à peu va tomber une certaine illusion qui consiste à renoncer progressivement à l’idée qu’il suffit d’ouvrir une boite pour y trouver la vérité. Nous avons tous été formé avec l’idée que la vérité est immanente, inhérente à quelque chose. Il suffit d’étudier la chose, d’ouvrir la boite et la vérité se révèle, qu’il y ait des emboitements ou pas. Ce grand schéma avoué ou non avoué de la vérité c’est celui que nous avons porté quasiment jusqu’à la fin du XIXème siècle.
L’intérêt des philosophies de l’existence, à partir de Heidegger, va être de nous contraindre à renoncer à ce schéma. S’il existe une vérité de nous, ce n’est pas sur ce mode que nous pourrons envisager de la trouver, mais au contraire, c’est dans le mouvement même qui me porte à chercher, à poser quelque chose que j’apprends de ma vérité. Il n’y a pas moi d’un côté, et la vérité de l’autre, ou ma vérité à l’intérieur de moi dont je serais absolument coupé, mais je suis moi-même une sorte de démiurge qui enfante sans arrêt ma vérité. Ma vérité est liée aux modalités que je choisis pour la chercher.
Peu à peu l’espace se réduit entre la conception métaphysique de la vérité, et la conception scientifique. L’explosion des sciences et particulièrement les grandes mutations, révolutions de la nature à la fin du XIXème siècle, la découverte du monde infiniment petit, les premiers calculs faits en microphysique attirent l’attention sur une chose, totalement nouvelle, on ne peut observer le réel sans induire des effets sur le réel. L’observateur perturbe l’objet observé. Cette découverte qui semble très ponctuelle, n’affectait que les sciences de la nature. En définitive, sur le plan épistémologique elle va affecter la philosophie, notre façon de penser. Nous allons changer peu à peu le schéma, nous allons peu à peu découvrir que c’est nous qui sommes désireux de posséder une vérité sur le monde des choses, des autres, nous-mêmes.
C’est notre projet, la vérité n’est pas dans les choses. Les choses sont (da sein), c’est nous qui avons besoin qu’elles soient vraies. C’est nous qui fabriquons cette valeur, nous [ne faut -il pas mettre nous nous arrangeons ?] arrangeons pour qu’en l’appliquant sur le réel, comme toute application, nous modifions [ne faut -il pas mettre modifiions? avec deux i] le réel. Et ce que nous trouvons contient forcément ce que nous y avons mis.
Cet ultime sens qui va tellement enrichir les philosophies de l’existence, qui va même leur donner leur soubassement, c’est-àire cette idée que l’existence nous confronte à quelque chose d’ouvert, qui va s&rsquoposer d’ailleurs à l’essence, qui, elle, est nécessairement fermée, croise une idée que Bergson a soutenue.
Cette idée bergsonnienne est l’idée que, au fond, on ne peut découvrir la vérité que dans un mouvement rétrograde du vrai. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que c’est toujours dans un mouvement rétroactif que nous découvrons la vérité des choses. Par exemple, si nous prenons le temps, c’est toujours du présent que nous nous tournons vers notre passé. Ce mouvement rétroactif produit une illusion nécessaire. Cette illusion nécessaire nous porte à attribuer aux choses, au passé, des qualités, des déterminations qui ne lui appartiennent pas mais que nous rétro projetons sur eux. Cela donnera chez Bergson une célèbre méditation sur « Le possible et le réel » (coll. Quadrige. PUF). Bergson démontrera que nous sommes habitués à penser le possible avant le réel, et bien par ce mouvement rétrograde du vrai, il faut inverser les choses. Ce que nous connaissons, enfin le moins mal, c’est le réel. C’est à partir du réel que nous échafaudons un possible, mouvement rétroactif du vrai.
Si nous revenons à l’existence, nous pouvons dire que ce mouvement de sortie de soi, constitutif de la conscience ou de l’être conscient, va nous enfermer dans le même type d’illusion. Nous en voyons les effets d’une façon existentielle lorsque nous réfléchissons à nos existences et que nous nous désolons de ne pas avoir su prendre telle décision, ou trop tardé à la prendre. Finalement toutes les philosophies existentielles vont s’employer, chacune avec un biais particulier, à nous décaler. Cette façon-là est inappropriée, inadéquate. Pourquoi?
Pace que là justement, nous sommes pris dans ce mouvement rétroactif du vrai, c’est-àire nous projetons un savoir qui est le nôtre ici, maintenant, qui n’était certainement pas le nôtre au moment où nous vivions ces évènements, et qui projette une lumière sur ces évènements qui va déclencher des jugements, en général moraux, va produire de la souffrance, du remord, de la culpabilité, de la perte de l’estime de soi…, et qui est bien le produit de ce mouvement relativement perverti.
Il convient bien de comprendre l’importance de cette idée de sortie de soi, échappée de soi que l’ensemble des philosophies existentielles posent. La proposition de départ est qu’il ne saurait y avoir véritablement de contrôle de soi, de maitrise de soi. Prétendre le contraire serait, comme le dit Sartre, nier notre transcendance, serait se réfugier dans la facticité. Cela voudrait dire renoncer à notre liberté parce que nous ne voulons pas en assumer la responsabilité et donc nous nous transformons en choses.
Cette attitude est l’attitude que décrira Sartre comme l’attitude de la mauvaise foi. Mais parce que nous avons recours à la mauvaise foi, nous démontrons notre condition d’être transcendant. Nous avons également ce curieux paradoxe de l’existence qui est tout et rien comme le dit Sartre. Tout puisque je tiens intégralement dans mon existence. En même temps l’existence ne se laisse pas saisir, ne se laisse pas déterminer, ne se laisse pas définir, tout le temps me dépasse et me condamne à un mode de vie que d’aucuns jugeront défaillant. D’où la tentation de la foi pour la partie chrétienne, en tout cas quelque chose qui ne peut se dérouler que sur le mode de l’angoisse, puisque je cours désespérément après un être dont je sais bien qu’à chaque domaine de ma vie je ne possède pas. D’où le thème de l’angoisse qui devient tout à fait central à commencer par Kierkegaard.
Ce mouvement rétrograde du vrai va nous permettre de comprendre que c’est en se projetant hors de lui constamment et plus précisément en se projetant sur cet horizon propre à l’homme, à l’humain que constituent le temps, l’histoire et la mort qui forment une triade. C’est bien en se projetant sur cet horizon propre à l’homme que constituent le temps, l’histoire et la mort qu’il peut se ressaisir comme être pour le temps et être pour la mort. Cela n’est qu’en se vivant comme tel, en se ressaisissant comme tel qu’il s’accomplit précisément comme homme.
Nicole , je te propose de publier d'abord cette partie du texte. J'ai mis en gras les passages qu'il faut me semble-t-il corriger.
Dès que tu auras fait les corrections, réadresse moi le texte corrigé (je vais voir pour la mise en forme).
Publie ce texte avant même la réponse que je dois préparer pour Vangelis. Comme je dois étudier le livre de Sartre sur l'existentialisme il me faudra un peu de temps pour lui répondre. Donc publie dès que j'aurai vu la correction avec un préambule du genre :
"Je vous répondrai plus tard Vangelis. Mais je vous répondrai bien sûr.
Et tu ajoutes
" Dans ma nouvelle publication je cite à nouveau Sartre. Nul doute que vos compétences avérées en la matière vous conduiront à me répondre à nouveau. Si vous décelez une possibilité de contester, de modifier, de corriger, j'en serai bien sûr heureuse "
Voilà tu balances ça en préambule, puis après tu balances le texte (mais après que j'ai relu ce texte une deuxième fois pour éventuelle nouvelle correction )
|
|
arsinoe (clôturé)
il y a 8 ans
Je vous répondrai plus tard vangelis. Mais je vous répondrai, c'est sûr.
Dans ma nouvelle publication je cite à nouveau Sartre. Nul doute que vos compétences avérées en la matière vous conduiront à me répondre à nouveau. Si vous décelez une possibilité de contester, de modifier, de corriger, j'en serai bien sûr heureuse.
Je continue l'étude.
3°) ce n’est qu’au XXème siècle, et notamment à partir de la réflexion de Heidegger, que le terme existence accueillera un sens nouveau, attesté et repris par l’ensemble des existentialistes. C’est le mouvement par lequel l’homme s’arrache en permanence à lui-même, mouvement de sortie de soi. Cette sortie de soi se fera soit sur le mode de l’intentionnalité, soit sur le mode de la transcendance.
(Ek-sistenz : il s’agit de séparer les deux éléments constitutifs du terme pour insister et nous rappeler qu’il y a enfoui à l’intérieur cette idée de mise à l’extérieur, d’une sortie de quelque chose et particulièrement de soi)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….intentionnalité (phénoménologie)
Ek-sistenz…..sortie (de soi)….transcendance.
Essayer de penser l’existence correspond à ce projet de la saisir, de la comprendre, de trouver sa vérité, de la diriger. Dans cette évolution du terme existence, nous allons de plus en plus prendre conscience du sens que Heidegger lui donnera. Dans l’existence il y a toujours cette idée de sortie de soi. Il y a une quête intérieure, la quête de la vérité de soi en supposant bien évidemment qu’elle existe.
La vérité de soi est bien le projet avoué ou non avoué d’une réflexion sur l’existence. Avec les philosophies de l’existence peu à peu va tomber une certaine illusion qui consiste à renoncer progressivement à l’idée qu’il suffit d’ouvrir une boite pour y trouver la vérité. Nous avons tous été formé avec l’idée que la vérité est immanente, inhérente à quelque chose. Il suffit d’étudier la chose, d’ouvrir la boite et la vérité se révèle, qu’il y ait des emboitements ou pas. Ce grand schéma avoué ou non avoué de la vérité c’est celui que nous avons porté quasiment jusqu’à la fin du XIXème siècle.
L’intérêt des philosophies de l’existence, à partir de Heidegger, va être de nous contraindre à renoncer à ce schéma. S’il existe une vérité de nous, ce n’est pas sur ce mode que nous pourrons envisager de la trouver, mais au contraire, c’est dans le mouvement même qui me porte à chercher, à poser quelque chose que j’apprends de ma vérité. Il n’y a pas moi d’un côté, et la vérité de l’autre, ou ma vérité à l’intérieur de moi dont je serais absolument coupé, mais je suis moi-même une sorte de démiurge qui enfante sans arrêt ma vérité. Ma vérité est liée aux modalités que je choisis pour la chercher.
Peu à peu l’espace se réduit entre la conception métaphysique de la vérité, et la conception scientifique. L’explosion des sciences et particulièrement les grandes mutations, révolutions de la nature à la fin du XIXème siècle, la découverte du monde infiniment petit, les premiers calculs faits en microphysique attirent l’attention sur une chose, totalement nouvelle, on ne peut observer le réel sans induire des effets sur le réel. L’observateur perturbe l’objet observé. Cette découverte qui semble très ponctuelle, n’affectait que les sciences de la nature. En définitive, sur le plan épistémologique elle va affecter la philosophie, notre façon de penser. Nous allons changer peu à peu le schéma, nous allons peu à peu découvrir que c’est nous qui sommes désireux de posséder une vérité sur le monde des choses, des autres, nous-mêmes.
C’est notre projet, la vérité n’est pas dans les choses. Les choses sont (da sein), c’est nous qui avons besoin qu’elles soient vraies. C’est nous qui fabriquons cette valeur, nous qui nous arrangeons pour qu’en l’appliquant sur le réel, comme toute application, nous modifions le réel. Et ce que nous trouvons contient forcément ce que nous y avons mis.
Cet ultime sens qui va tellement enrichir les philosophies de l’existence, qui va même leur donner leur soubassement, c’est-àire cette idée que l’existence nous confronte à quelque chose d’ouvert, qui va s&rsquoposer d’ailleurs à l’essence, qui, elle, est nécessairement fermée, croise une idée que Bergson a soutenue.
Cette idée bergsonnienne est l’idée que, au fond, on ne peut découvrir la vérité que dans un mouvement rétrograde du vrai. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que c’est toujours dans un mouvement rétroactif que nous découvrons la vérité des choses. Par exemple, si nous prenons le temps, c’est toujours du présent que nous nous tournons vers notre passé. Ce mouvement rétroactif produit une illusion nécessaire. Cette illusion nécessaire nous porte à attribuer aux choses, au passé, des qualités, des déterminations qui ne lui appartiennent pas mais que nous rétro projetons sur eux. Cela donnera chez Bergson une célèbre méditation sur « Le possible et le réel » (coll. Quadrige. PUF). Bergson démontrera que nous sommes habitués à penser le possible avant le réel, et bien par ce mouvement rétrograde du vrai, il faut inverser les choses. Ce que nous connaissons, enfin le moins mal, c’est le réel. C’est à partir du réel que nous échafaudons un possible, mouvement rétroactif du vrai.
Si nous revenons à l’existence, nous pouvons dire que ce mouvement de sortie de soi, constitutif de la conscience ou de l’être conscient, va nous enfermer dans le même type d’illusion. Nous en voyons les effets d’une façon existentielle lorsque nous réfléchissons à nos existences et que nous nous désolons de ne pas avoir su prendre telle décision, ou trop tardé à la prendre. Finalement toutes les philosophies existentielles vont s’employer, chacune avec un biais particulier, à nous décaler. Cette façon-là est inappropriée, inadéquate. Pourquoi?
Pace que là justement, nous sommes pris dans ce mouvement rétroactif du vrai, c’est-àire nous projetons un savoir qui est le nôtre ici, maintenant, qui n’était certainement pas le nôtre au moment où nous vivions ces évènements, et qui projette une lumière sur ces évènements qui va déclencher des jugements, en général moraux, va produire de la souffrance, du remords, de la culpabilité, de la perte de l’estime de soi…, et qui est bien le produit de ce mouvement relativement perverti.
Il convient bien de comprendre l’importance de cette idée de sortie de soi, échappée de soi que l’ensemble des philosophies existentielles posent. La proposition de départ est qu’il ne saurait y avoir véritablement de contrôle de soi, de maitrise de soi. Prétendre le contraire serait, comme le dit Sartre, nier notre transcendance, serait se réfugier dans la facticité. Cela voudrait dire renoncer à notre liberté parce que nous ne voulons pas en assumer la responsabilité et donc nous nous transformons en choses.
Cette attitude est l’attitude que décrira Sartre comme l’attitude de la mauvaise foi. Mais parce que nous avons recours à la mauvaise foi, nous démontrons notre condition d’être transcendant. Nous avons également ce curieux paradoxe de l’existence qui est tout et rien comme le dit Sartre. Tout puisque je tiens intégralement dans mon existence. En même temps l’existence ne se laisse pas saisir, ne se laisse pas déterminer, ne se laisse pas définir, tout le temps me dépasse et me condamne à un mode de vie que d’aucuns jugeront défaillant. D’où la tentation de la foi pour la partie chrétienne, en tout cas quelque chose qui ne peut se dérouler que sur le mode de l’angoisse, puisque je cours désespérément après un être dont je sais bien qu’à chaque domaine de ma vie je ne possède pas. D’où le thème de l’angoisse qui devient tout à fait central à commencer par Kierkegaard.
Ce mouvement rétrograde du vrai va nous permettre de comprendre que c’est en se projetant hors de lui constamment et plus précisément en se projetant sur cet horizon propre à l’homme, à l’humain que constituent le temps, l’histoire et la mort qui forment une triade. C’est bien en se projetant sur cet horizon propre à l’homme que constituent le temps, l’histoire et la mort qu’il peut se ressaisir comme être pour le temps et être pour la mort. Cela n’est qu’en se vivant comme tel, en se ressaisissant comme tel qu’il s’accomplit précisément comme homme.
Modifié il y a 8 ans, le jeudi 23 juin 2016 à 12:28
|